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Énième SOS des marins-pêcheurs

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Le président du Comité national des marins-pêcheurs, Hocine Bellout, dresse un tableau noir sur la situation du secteur. Bien que ces problèmes aient déjà été abordés lors de ses précédentes sorties médiatiques, il affirme ne voir rien s’améliorer.
Absence de sécurité, absence de salles de soins, de médecins et d’ambulances, aucune couverture sociale, saleté et insalubrité des ports, sont une petite partie de la grande liste de problèmes auxquels font face les marins-pêcheurs en Algérie. C’est en tout cas ce qu’a révélé, hier, Hocine Bellout lors d’une conférence de presse au siège de l’Union générale des commerçants et artisans algériens UGCAA, aile Salah Souilah. À cette occasion, le conférencier n’a pas mâché ses mots comme à ses habitudes. Il a, d’abord, tiré à boulets rouges sur des parties qui, dit-il, monopolisent le marché des fruits de mer. Ces personnes, qu’il a traitées de «bande de mafia», sont à l’origine de l’augmentation des prix des différentes espèces de poisson, soutient-il. À ce propos, Bellout souligne que son comité a saisi la tutelle à maintes reprises, mais aucune suite concrète n’a été donnée. Dans ce volet, il accuse les autorités de vouloir protéger les intérêts de certaines personnes ce qui explique, selon lui, la raison pour laquelle la situation du secteur ne s’améliore pas. S’agissant toujours des problèmes de ce secteur, Hocine Bellout soulève la question de la pêche à l’aide de dynamite et de plusieurs sortes de filets de 2 500 mètres de longueur et de 40 à 50 mètres de largeur, interdits dans le reste du monde. D’après lui, la pêche est passée de 285 000 tonnes par an à 92 000 tonnes à cause de ce phénomène. Il dénonce, à cet effet, le fait que l’Algérie reste le seul pays qui a recours à ces méthodes qui nuisent à la ressource halieutique et qui, précise-t-il, sont la cause principale de la disparition de beaucoup d’espèces de poisson de nos eaux territoriales. «Il n’y a pas de loi ni de réglementation qui empêchent ces personnes inconscientes de recourir à ces méthodes», regrette-t-il, avant de réitérer son appel de mettre en place un réseau de police de la pêche. Aussi, Hocine Bellout a saisi l’occasion pour dénoncer la pêche illicite au corail. «La pêche illicite est dangereuse. Elle met en danger nos réserves halieutiques», déplore-t-il encore. Devant cet état de fait, le président du Comité des marins-pêcheurs a appelé les autorités à intervenir à travers le renforcement de contrôle, mais aussi, insiste-t-il, de substituer la direction de l’entreprise de gestion des ports et abris de pêche au ministère des Transports pour qu’elle soit affiliée au ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques. Concernant, par ailleurs, les conditions socioprofessionnelles des pêcheurs, celles-ci laissent encore à désirer, admet Bellout. Il a cité, à ce propos, la non-affiliation de ces derniers à la Sécurité sociale, surtout qu’ils sont, constamment, exposés aux dangers. En outre, il dénonce le manque de sécurité dans les ports, ainsi que l’absence totale d’ambulances ou de salles de soins. Il a évoqué, dans ce contexte, les dettes accumulées sur le dos des pêcheurs, sollicitant les autorités à les effacer compte tenu de leur situation financière difficile.
Ania Nait Chalal

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