Effets de la décision de la CJUE : La diplomatie et la gouvernance royale contestées

Alors que le chef de la diplomatie marocaine rencontre aujourd’hui à Lisbonne Hans Kohler, le représentant spécial du SG de l’ONU, il semble bien que le Maroc et son souverain ont encore du mal à digérer la décision de la CJUE, réaffirmant la non souveraineté marocaine sur le territoire du Sahara occidental, posant ainsi implicitement l’occupation coloniale par le Maroc du territoire sahraoui et son exploitation illégale de ses richesses.

Ainsi et contrairement aux titres de la presse marocaines de propagande, qui, malgré les évidences et les faits, continuent à nier la faillite de la diplomatie marocaine, le cabinet noir de Mohammed VI, admet non sans peine que le Front Polisario et la Cour européenne de justice viennent de lui infliger une défaite majeure. Dans un long article intitulé «L’Europe gifle le Maroc, Bourita lui tend l’autre joue», signé par Abdellah El-Hattach et consacré à l’accord de pêche liant Rabat et Bruxelles, contesté par la RASD et l’avocat général de la Cour européenne de justice, un site proche du ministère marocain des Affaires étrangères, parle même de «défaite diplomatique importante». Revenant sur la bérézina du département dirigé par Nasser Bourita, la même source ajoute qu’il ne sert à rien de faire dans le déni. Le site, qui se présente comme le défenseur d’une prétendue «souveraineté marocaine» et des «intérêts du royaume», tombe pratiquement à bras raccourcis sur Aziz Akhannouch et Nasser Bourita, respectivement ministres de l’Agriculture et des Affaires étrangères. À ce dernier, le directeur du journal en ligne reproche son manque de «fermeté», de «courage» et «d’audace» dans la défense des intérêts supérieurs du royaume face à l’hostilité caractérisée de la Cour européenne. Pour Abdellah El-Hattach, «Nasser s’est livré à une déclaration indolore, inodore et inaudible» après la décision de la Cour européenne de justice qui stipule que l’accord conclu entre l’Union européenne et le Maroc ne peut en aucun cas s’appliquer au Sahara occidental et dans les eaux adjacentes à celui-ci. Autant que le site accuse Nasser Bourita de traître à la nation. Il suggère même de le dégager sans ménagement aucun, car il le considère comme responsable de la «naqba» marocaine programmée et prévisible. «Dans sa langue de bois habituelle, Bourita dit vouloir poursuivre le renforcement du dialogue politique avec Bruxelles et préserver la stabilité des relations commerciales entre les deux parties. À Aziz Akhannouch, le média reproche d’avoir essayé de minimiser la décision de la Cour européenne de justice, d’essayer de «justifier l’injustifiable» et de cacher la vérité aux Marocains. Ces articles sévères sur la diplomatie marocaine interviennent après la véritable purge opérée par le Makhzen au ministère des Affaires étrangères marocain. Comme si la majorité du corps diplomatique marocain a pris conscience de l’échec du roi et de ses conseillers dans leur acharnement à vouloir imposer à la communauté internationale la thèse de la « marocanité » du Sahara occidental au détriment de la légalité internationale. Pour rappel, en février dernier, Mohammed VI avait instruit son ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, de limoger la quasi-totalité des directeurs centraux de son département. Dans la foulée, il a envoyé également à la retraite 50% des chefs de division et 70% des chefs de service. Les médias marocains avaient justifié ce coup de balai par l’«incompétence» de ces diplomates qui seraient derrière les échecs répétés de Rabat, qui n’a pratiquement remporté aucun des nombreux grands bras de fer l’ayant opposé au Front Polisario. Que ce soit aux Nations unies, au sein de l’Union africaine ou dans le cadre des accords avec l’Union européenne, le Maroc est isolé, en dépit des centaines de millions de dollars versés aux lobbyistes Cassidy, Solomon, Livingston, Covington & Burling, Mayer Brown, JPC Strategies, etc., pour tenter d’acheter des voix en Afrique et en Europe. Une approche que les diplomates marocains semblent contester, preuve que l’entêtement du Makhzen commence à agacer, y compris les fonctionnaires de haut rang. La colère au Maroc n’est pas que dans la rue où des manifestations se poursuivent sans discontinuer depuis plusieurs mois. Elle l’est aussi – étouffée, certes – dans les bureaux calfeutrés de l’administration. En réalité, ce qui est nettement mis en cause c’est l’exercice même de la gouvernance royale au Maroc. On pointe l’absence quasi permanente du souverain marocain du royaume et sa tendance de gouverner par procuration se reposant sur des conseillers dépassés mais intéressés plus par leurs affaires que par les affaires de l’État. La norme pour eux est le recours aux Think Thank et aux lobbyistes qui ruinent le Maroc pour les résultats que l’on sait. D’autant que le recours à la corruption de politiques, de parlementaires jusqu’à certains hauts responsables en Europe n’est plus payant. Un tonneau de Danaïde que le Maroc ne peut assurer en dépit des ressources tirées du trafic de drogue.
M. Bendib

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