Les règles d’origines des différents produits, notamment ceux destinés à l’exportation, ont été débattues lors d’un séminaire organisé hier, par la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), en partenariat avec les Douanes algériennes. Cette rencontre a été destinée aux chefs d’entreprise activant dans tous les secteurs économiques hors hydrocarbures. Mourad Tebbi, inspecteur divisionnaire à la direction générale des Douanes algériennes a abordé les contenus des différents accords signés par l’Algérie avec d’autres pays, en bilatéral et multilatéral. Il a décortiqué certaines dispositions de l’accord d’association avec l’Union européenne, celui de la Grande Zone arabe de libre-échange et ceux préférentiels avec la Tunisie et la Jordanie. Il expliqué, à ce titre, la définition de l’originalité du produit aussi bien celui totalement fabriqué en Algérie à base de matières premières locales, que celui fabriqué localement, mais avec des intrants importés ou encore celui transformé tout simplement. Il a donné également des détails techniques sur les conditions qui font qu’un produit peut être destiné ou non à l’exportation, en citant des exemples concrets (sucre, bouteille et boissons gazeuses…). Le conférencier a invité les présents à se rapprocher des structures de la douane et de s’informer aussi via son site web où les documents et référentiels sont téléchargeables. Mme Ouahiba Behloul, directrice des relations internationales à la CACI a informé les participants qu’un accord peut offrir plus d’avantages qu’un autre, en citant l’accord de la Zone arabe de libre-échange et celui préférentiel avec la Tunisie. Elle a précisé que le nombre de certificats d’origine établis par la CACI pour les produits algériens destinés à l’exportation vers la Tunisie a diminué en 2015 par rapport à 2014, alors qu’elle en a délivré 831 et 1421 respectivement en 2014 et 2015 pour les produits destinés vers d’autres pays arabes. Pour ce qui est de l’accord d’association avec l’UE, elle a tenu à rappeler les évaluations des spécialistes le qualifiant de nettement défavorable pour l’Algérie, en raison du déficit net de la balance commerciale (on exporte pou 1 dollar et on importe pour 20 dollars). Elle les rejoint, dans ce sens, en appelant à une renégociation urgente de ses dispositions, étant donné que notre pays est dans une conjoncture différente de celle de la signature de l’accord, en 2012.
La représentante de la CACI a signalé, par ailleurs, que l’organisation de ce séminaire a pour objectif de faciliter la perception de ces accords par les opérateurs économiques ainsi que leur sensibilisation sur les opportunités d’exportation et les avantages financiers et fiscaux contenus dans ces accords, et ce, dans l’objectif de promouvoir l’exportation hors hydrocarbures. Il intervient, selon elle, dans le cadre de la mise en œuvre d’un programme d’actions en direction de l’ensemble des opérateurs économiques algériens publics et privés, structurés au sein d’instances officielles et organisations patronales ou encore intervenant sur le marché de manière individuelle. Le programme en question contient différents types d’actions, notamment l’accompagnement des opérateurs pour les aspects administratifs, ainsi que la diffusion de tous types d’information via le site internet de la Chambre, en plus du portail dédié à la promotion des exportations algériennes hors hydrocarbures (www.exportal.dz) qu’elle a mis en ligne depuis la mi-2014. Une vitrine qui donne aux exportateurs la possibilité d’exhiber, sur la Toile, leurs produits et d’afficher leurs informations techniques et commerciales correspondantes. L’autre activité importante est la formation. La CACI offre des formations très ciblées et de courtes durées sur les métiers de l’exportation, destinées aux chefs d’entreprise. Elle y traite les aspects relatifs aux dispositions administratives et douanières, les procédures bancaires, les conditions fiscales, le calcul des prix et autres techniques de marketing et de promotion des produits.
Lyes Azizi