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DE JEUNES ALGÉRIENS PRIS DANS LA NASSE DES RÉSEAUX DE PASSEURS : Harraga ou les dessous d’un business morbide

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Les réseaux de passeurs d’émigrés clandestins ont redoublé de férocité ces derniers jours, puisqu’ils ont jeté à la mer, sur des embarcations de fortune des centaines de jeunes, pour les plus chanceux sauvés au large, d’une mort certaine, par les unités des garde-côtes. L e phénomène de la harga, apparu au mois de septembre 2005, quand une première tentative de départ sur une embarcation de fabrication artisanale, avait  été déjouée à la Plage du puits dans la commune de Sidi Ben Adda, wilaya de Ain Témouchent. Cette première tentative sera suivie par d’autres, notamment dans la zone ouest de la façade maritime ouest. De nombreuses plages des wilayas de Aïn Témouchent et Tlemcen furent le théâtre de vagues d’émigration clandestine. Les services de sécurité qui faisaient face à cet aspect nouveau de la criminalité durent s’adapter pour trouver la parade. Et c’est là où furent engagées les premières enquêtes pour démanteler les réseaux de passeurs. L’émigration clandestine repose sur une logistique sur terre. Les réseaux de passeurs disposent de rabatteurs pour trouver la clientèle, d’artisans spécialisées dans la fabrication d’embarcations et même de voleurs qui n’hésitent pas à subtiliser de petits métiers utilisés par les pécheurs pour la pêche du petit pélagique. D’ailleurs durant cette période de nombreux vols de barques et de petits métiers furent signalés dans la région. Mis en difficulté dans les wilayas de Tlemcen et Aïn Témouchent, les réseaux de passeurs ont jeté leur dévolu sur les petites plages de la corniche oranaise. Le travail des garde-côtes, consolidé par une traque des réseaux de passeurs sur terre, ont contraint les réseaux maffieux à changer de mode opératoire et de lieu d’embarquement. Mis sous pression par les forces de sécurité, ces passeurs ont alors adapté leur méthode de travail en limitant leurs contacts avec leur clientèle, s’appuyant surtout sur les rabatteurs. Leurs contacts avec la clientèle se faisaient surtout le jour et tout juste avant l’embarquement.

« UNE HARGA VIP »

Les réseaux de passeurs créèrent, durant ces dernières années le concept «Harga VIP», en utilisant des vedettes munies de moteurs puissants. Ces embarcations qui étaient, occasionnellement utilisées comme Go fast, par les réseaux de contrebande et de trafic de drogue, se retrouvèrent utilisées pour des départs d’émigrants clandestins moyennant des sommes variant entre 250.000 et 500.000 dinars. Il faut reconnaitre que ce phénomène a été encouragé par les restrictions en matière de visa adoptées par les pays de l’Union européenne. Les candidats à l’émigration clandestine, se voyant refuser un visa d’entrée dans l’espace Schengen, recourent aux services des passeurs. Cette situation a duré de nombreuses années et plusieurs tentatives et plusieurs réseaux furent démantelés à Oran et ses environs. La pression des services de sécurité a poussé la maffia de l’émigration clandestine à s’adapter à la nouvelle stratégie de lutte contre le phénomène. Elle optera alors à changer de lieu en déplaçant ses activités vers la wilaya de Mostaganem et ses nombreuses plages, généralement désertes et difficiles d’accès. Le littoral Est de cette wilaya est devenu un point de départ pour les embarcations. Il ne se passe pas un jour sans que les services de sécurité font avorter des tentatives, sauvent  au large, les passagers d’une embarcation de fortune ou démantèlent un réseau de passeurs. Aujourd’hui, pour ces criminels, tous les moyens sont bons pour jeter en mer de jeunes algériens. On signale même une tentative d’émigration par canoë-kayak, ce qui laisse supposer que les passeurs, traqués, utilisent tous les stratagèmes pour ne pas perdre leur morbide business et pour échapper aux coups des services de sécurité.
Slimane Ben

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