Accueil ACTUALITÉ Cop21 : le monde se dote d’un pacte sur les changements climatiques

Cop21 : le monde se dote d’un pacte sur les changements climatiques

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Réunis depuis fin novembre, les négociateurs et les représentants de 195 pays, à la COP21, au parc des expositions du Bourget, à Paris, sont arrivés, après un marathon de rudes négociations, à se retrouver, en session plénière, pour l’adoption du projet d’accord sur le climat. Le document limite, est-il indiqué, le réchauffement de la température mondiale à 1,5°C avant la fin du siècle, fixe à 100 milliards de dollars l’aide climatique aux pays en développement et propose l’élaboration d’un bilan collectif des progrès, une fois tous les cinq ans.

Telles sont les questions phares contenues dans l’accord, au terme des travaux de la conférence des Nations unies, sur les changements climatiques, qui se sont déroulés, dans la capitale française, depuis le 30 novembre dernier, en présence de 195 pays. Le texte non soumis au vote, le consensus étant requis dans le cadre de la Convention climat de l’ONU, entrera vigueur dès 2020, faut-il le rappeler. S’exprimant lors de la présentation du projet d’accord final de la COP21, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et le président français, François Hollande se sont félicités de voir que la COP21 a réussi à dégager l’accord en question, après avoir salué les organisateurs de la précédente conférence sur les changement climatiques, la COP20 péruvienne, annonçant que la prochaine, la COP22 se tiendra au Maroc. Lors de son allocution, Laurent Fabius, a parlé d’un projet d’accord final «différencié, juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant» a-t-il précisé, devant la plénière avant que celle-ci procède à son adoption, par consensus, hier soir. De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Ban-Ki moon, a exhorté, dans une brève intervention, les dirigeants à prendre leurs « responsabilité » ne manquant pas de souligner les efforts consentis en vue de l’élaboration du projet d’Accord sur les changements climatiques et de lancer «la fin est proche (son adoption : ndlr) laissez-nous finir le travail» a-t-il déclaré. Alors que la Cop21 clôturait ses travaux par la présentation (lecture : ndlr) aux responsables des 195 pays, du projet d’Accord, dehors, malgré l’interdiction des manifestations, à Paris, en raison de l’état d’urgence décrété en France, suite aux attentats terroristes du 13 novembre dernier, des rassemblements de militants et d’écologistes, munis de banderoles et de pancartes, se tenaient dehors, à l’initiative des ONGs, pour ne citer, qu’ Attac, Oxfam, Les Amis de la Terre et l’organisation Sortir du Nucléaire. La plus importante manifestation se tenait sur le Champ-de-Mars, au pied de la Tour Eiffel, alors que deux autres rassemblements étaient, à la Défense et au niveau de l’Arc de Triomphe, où une «ligne rouge» a été symboliquement tracée par les manifestants habillés dans leur majorité en rouge, ou à l’aide de 5 000 tulipes rouges qu’ils avaient. «Nous sommes la nature qui se défend», «hommage aux victimes du réchauffement climatique» est-il écrit sur les portraits des victimes des catastrophes naturelles -séismes, inondations, tsunami- et portés par les manifestants, encadrés par les 2.000 éléments mobilisés des forces de l’ordre. Une chaîne humaine, visible par voie aérienne a été réalisée, par des militants qui ont réussi à former le slogan «Climate Justice Peace (climat-justice-paix : ndlr)». à propos du pacte climatique, le président Hollande, a rappelé dans son intervention devant la plénière, de l’«échec de Copenhague» et que l’accord «c’est maintenant (…) et le moment est décisif » a-t-il ajouté en s’adressant à l’assistance qui lui dira, également «la France vous conjure d’accepter le premier accord universel sur le climat» a-t-il lancé avant d’indiquer que le texte soumis pour adoption est «à la fois ambitieux et réaliste». L’Accord sur le climat des Nations unies sur les changements climatiques maintient un seuil de réchauffement « bien en-deçà de 2°C » en «s’efforçant de le limiter à 1,5°» et les « 100 milliards de dollars par an devront être un plancher pour l’après 2020 » date d’entrée en vigueur de l’accord en question, avec « un nouvel objectif chiffré qui devra être défini au plus tard en 2025 », a indiqué le président du sommet, Laurent Fabius. Tard dans la nuit de vendredi à samedi, l’ambassadrice Laurence Tubiana, bras droit du chef de la diplomatie française, elle dira, sur la teneur du document, avant son adoption « on a proposé des choix qui son très ambitieux, il faut que les pays s’y reconnaissent» a-t-elle déclaré. Dans la même soirée, Seyni Nafo, porte-parole du groupe Afrique, a estimé, quant à elle que «si les textes sont aussi bons que les discours» alors «on peut rentrer à la maison heureux» a-t-elle lancé aux médias. Quant au responsable de la diplomatie américaine, avant la reprise des travaux pour l’adoption du document sur le pacte climat, dans l’après midi, hier, John Kerry estime que «ça devrait être bon » et d’ajouter que «l’’accord universel contre le réchauffement climatique est sur les rails» a déclaré le secrétaire d’état américain aux médias. Il est à noter que Laurent Fabius a répondu, préalablement, aux critiques qui seront faites au contenu du dit Accord, prévenant, dans son allocution devant la plénière que «sur un sujet aussi complexe, chacun n’obtiendra pas 100% de ce qu’il demande» selon lui et de rebondir en déclarant «quand il y a 195 pays, si chacun exige les 100%, finalement chacun obtient 0%» selon Fabius.
Karima Bennour

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