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Burkina faso : L’enquête sur les attaques à Ouagadougou se poursuit

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La police scientifique travaillait toujours lundi sur les lieux des attentats de Ouagadougou, où deux présidents ouest-africains sont arrivés pour témoigner de leur solidarité aux Burkinabè toujours sous le choc de ces attaques sans précédent. Le président du Niger Mahamadou Issoufou et le président du Togo Faure Gnassingbé sont arrivés lundi vers 10H30 (locales et GMT). Ils doivent rencontrer leur homologue burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, avec lequel ils vont se rendre sur les lieux des attaques, l’état-major général des armées et l’ambassade de France. M. Issoufou est également président en exercice du G5 Sahel, alliance de cinq pays (Niger, Tchad, Mauritanie, Burkina Faso et Mali) qui est en train de mettre en place une force militaire régionale pour combattre les groupes jihadistes qui sévissent dans la zone. Faure Gnassingbé préside actuellement la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Les enquêteurs de la police scientifique «travaillent 24 heures sur 24» pour collecter des informations sur les sites des attaques, qui ont fait vendredi sept morts et 80 blessés parmi les forces de l’ordre, et qui ont été revendiquées par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) lié à Al-Qaïda, a indiqué une source gouvernementale. Une importante équipe d’une dizaine enquêteurs français spécialisés est venue prêter main forte aux autorités burkinabè. Dirigée par un procureur de la section antiterroriste du parquet de Paris, l?équipe comprend des enquêteurs de la Sous-direction anti-terroriste, de la Direction générale de la sécurité intérieure et de la police scientifique, selon des sources judiciaire et policière françaises.

«Forts soupçons»
Deux hommes soupçonnés d’être impliqués dans les attentats étaient toujours entendus par la justice burkinabè lundi. Sur l’un deux pèsent de «très forts soupçons» qu’il ait joué un rôle clé dans l’opération, avait révélé dimanche une source gouvernementale. Ils avaient été arrêtés vendredi dans les accrochages suivant les attaques. De plus, les enquêteurs soupçonnent qu’il y ait eu des complicités dans l’armée pour la préparation des attaques. «Les fuites au niveau de l’armée commencent à se confirmer, l’enquête va dans ce sens», a confié la source gouvernementale, sans plus de détails. Le mode opératoire de l’attaque contre l’état-major laisse en effet penser aux enquêteurs que les assaillants connaissaient les lieux, et qu’ils étaient renseignés sur la tenue d’une réunion de l’état-major burkinabè de la force G5 Sahel.
La salle où la réunion devait se tenir a été totalement détruite par l’explosion d’une voiture piégée, qui a précédé l’assaut des jihadistes. Cependant la réunion avait été changée de salle au dernier moment, évitant un carnage. «On ne peut quand même que s’interroger et nourrir de légitimes inquiétudes quand le cœur de l’armée burkinabè est touché avec une facilité aussi déconcertante», lisait-on dans l’éditorial du quotidien indépendant L’Observateur Paalga. «La bête immonde a mis les pieds depuis 2015 dans la patrie des hommes intègres.
En s’en prenant à l’état-major général des armées (où les mesures de sécurité avaient pourtant été renforcées ces derniers temps) et à la représentation diplomatique française à Ouagadougou, il s’en sont pris à des symboles forts, des sanctuaires qu’on pensait inviolables, et pourtant profanés. Cruelle désillusion», déplorait l’Observateur. Au total neuf assaillants ont été tués dans les deux attaques coordonnées (quatre à l’ambassade de France, cinq à l’état-major), revendiquées par le GSIM qui dit avoir agi «en réponse à la mort de plusieurs de ses dirigeants dans un raid de l’armée française dans le nord du Mali il y a deux semaines». Le GSIM est une organisation jihadiste regroupant depuis un an plusieurs entités du Sahel liées à Al-Qaïda. Il est dirigé par le Touareg malien Iyad Ag Ghaly, chef d’Ansar Dine.

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