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Blida : les retraités très déçus

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Chaque année, à l’approche de l’Aïd ou des fêtes religieuses, la CNR, au même titre que toutes les entreprises économiques privées ou publiques les administrations et les institutions étatiques, ont l’habitude d’avancer le paiement des salaires et des pensions de quelques jours pour permettre à tous de faire face aux dépenses de ces journées. Cette année, les autres institutions n’ont pas manqué à leur habitude mais la Caisse nationale de retraite a laissé cette frange très fragile de la société sans argent.
Au début du Ramadhan, les retraités ont fait contre mauvaise fortune bon cœur puisqu’ils ont pu retirer leurs pensions dès le 2ème jour et tout était rentré dans l’ordre. A l’approche de l’Aïd, ils ont tous espéré que la CNR vire les pensions un peu à l’avance, comme les années précédentes, pour leur permettre de faire face aux dépenses de leurs familles, nombreux sont d’ailleurs ceux qui ont toujours des enfants mineurs à charge car ayant pris leur retraite à l’âge de 50 ans, pour diverses raisons, souvent liées à la santé. Donc, dès mardi 14 juillet, ils ont espéré recevoir leurs maigres pensions et, tôt le matin, ils se sont dirigés vers les bureaux de poste pour s’entendre dire que le virement n’avait pas encore été effectué. Ils ont quand même espéré voir leur argent ‘arriver’ le lendemain mercredi et ils étaient encore plus nombreux à se rendre à partir de 7 heures du matin devant les bureaux de poste, mais en vain. L’Aïd approchait, les bourses sont vides, les besoins sont pressants et l’espoir se dissipe d’heure en heure. Certains repartent chez eux, les yeux embués de larmes, ne sachant quoi faire, d’autres restaient là, scrutant les préposés et s’attendant à chaque instant à entendre la bonne nouvelle. Ceux qui sont partis reviennent, espérant qu’à midi le virement serait fait, mais rien. Les quelques dinars qui leur restaient dans les comptes ont disparu à cause des nombreuses demandes d’avoir. Ils ne comprennent pas qu’on les ait oubliés en ces jours de fête. Juste après le f’tour et la prière de l’Ichaa, ils sont des centaines à s’agglutiner autour des distributeurs automatiques de billets (DAB et GAB), attendant là jusqu’à minuit car ‘on’ leur a dit que les virements étaient effectifs à partir de cette heure, ils restent ensuite jusqu’à une heure du matin puis, éreintés par le jeûne, par la fatigue et le sommeil et assommés par le manque d’argent, ils retournent chez eux, les pas lourds, la tête basse et les yeux presque en larmes. Ils sont si énervés que certains n’ont pas voulu nous répondre quand nous leur avons adressé la parole. Ceux qui ont répondu affichaient une colère difficilement contenue, accusaient les responsables de la CNR de tous les défauts, parlaient de hogra à grande échelle : « Ils nous font cela car ils savent que nous ne pouvons rien faire contre eux, mais ils oublient qu’il y a Allah le Tout-Puissant qui les punira » nous ont déclaré certains, alors que d’autres affirment : « ce sont des gens sans cœur, ils nous ont laissés sans argent alors que nous avons encore des enfants en bas âge qui nous attendent, ils ont même oublié qu’ils seront eux aussi des retraités comme nous, et nous espérons de tout notre cœur qu’ils subiront une hogra plus grande que la nôtre ». Les retraités ont quand même attendu avec espoir jusqu’à jeudi, allant espérer que l’Aïd n’aurait lieu que samedi et qu’ils allaient quand même faire leurs emplettes, mais il n’y avait toujours rien. Finalement, ils sont tous repartis bredouilles chez eux, certains ayant puisé dans de maigres économies faites pour les mauvais jours, d’autres, plus nombreux, se sont résignés à emprunter chez des parents ou des amis. Finalement, le vendredi matin, jour de l’Aïd, un curieux essaya quand même et, ô surprise, le virement de sa pension était là, le narguant car il n’en avait plus grand besoin. Il en fit part à ses camarades qui accueillirent la nouvelle froidement : « voyez, ils ont viré le 17 du mois, le jour de l’Aïd, c’est comme une gifle que nous avons reçue, ils se moquent de nous ». En effet, les premières pensions de retraites sont versées à partir du 20 de chaque mois, pour d’autres wilayas c’est à partir du 23 et ainsi de suite et les verser le 17, c’est dire qu’elles ont été versées en avance, mais très en retard par rapport aux besoins de cette catégorie de citoyens, alors pourquoi ne pas avoir attendu le 20, cela aurait été plus juste.
Hadj Mansour

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