De nouveau, et après quelques semaines d’accalmie, à la nouvelle cité de 3550 logements à Sidi-Hamed, dans la commune de Meftah, à l’extrême est de Blida, des dizaines de jeunes et de moins jeunes se sont affrontés à coups d’épées, de grands couteaux, de pierre et de divers autres armes blanches. Pour rappel, quelques jours seulement après le relogement, durant l’été, dans cette nouvelle cité, de quelque 1500 familles originaires de bidonvilles de Gué de Constantine, des dizaines de nouveaux habitants se sont battus avec d’autres qui habitaient déjà le hameau de Sidi Hamed. Si la version la plus connue est celle de heurts entre les habitants originaires de la région et ceux qui y ont été ramenés dans le cadre de l’éradication des bidonvilles de la wilaya d’Alger, les vraies raisons ne sont pas vraiment connues, bien qu’une rumeur persistante fait état de batailles entre des gangs pour le partage des territoires à mettre sous leur coupe, que ce soit pour l’écoulement de la drogue ou pour tout autre entreprise criminelle. Bien sûr, personne ne confirme ni n’infirme cette version qui reste quand même la plus plausible. Après l’intervention des services de sécurité, le calme est revenu dans la cité mais ce n’était qu’un calme précaire, puisque, il y a de cela trois jours, des escarmouches ont éclaté entre des jeunes de la cité, qui ont très vite dégénéré en véritables batailles rangées auxquelles ont pris part des centaines de jeunes, toujours en utilisant des armes blanches, comme les épées, les chaines métalliques et les couteaux. Les services de la Gendarmerie nationale et ceux de la police ont intervenu en force pour séparer les antagonistes et n’y sont parvenus que difficilement, plusieurs agents ayant été blessés. Les gendarmes ont procédé à l’arrestation de huit personnes qu’ils ont présentées au procureur de la République près le tribunal de L’Arba qui a ordonné leur mise en détention préventive en attendant leur jugement qui a été reporté au jeudi 10 décembre prochain afin de leur permettre de choisir leurs défenseurs. Les suspects arrêtés sont poursuivis pour divers chefs d’inculpation comme le port d’armes blanches prohibées, troubles à l’ordre public et agression d’agents dans l’exercice de leurs fonctions. Plus de trente autres ont été arrêtés par la police qui procèdera à leur présentation dès la fin de l’enquête. Mais ces arrestations n’ont pas dissuadé les antagonistes qui se sont encore affrontés lundi, en début de soirée, le soir même où leurs camarades ont été arrêtés. Nous avons pu voir plusieurs cars de police et de gendarmerie se diriger vers Sidi Hamed pour mettre fin à ces batailles et éviter qu’elles dégénèrent. Enfin, une rumeur non confirmée mais persistante, rapporte qu’un (ou des) individu aurait versé de l’acide à l’intérieur du château d’eau desservant Sidi- Hamed et Hai Sahraoui, des habitants affirmant qu’ils auraient été averti (par qui ?) afin qu’ils s’abstiennent de boire l’eau de robinet.
Hadj Mansour
