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Avec un 1er tour abouti ponctué de trois gros succès : Les «Fennecs», le vent en poupe et le moral au top, ont maintenant la confiance des potentiels favoris

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Trois sur trois. Depuis le temps que le public attendait une telle entame. On efface apparemment tout. On oublie tout. A l’exemple de cette monumentale gifle administrée, lors d’une édition à oublier, par un certain Malawi sorti du néant. Trois à multiplier par deux et le nombre de fois (pour ceux qui ne savent pas faire les comptes) où nos attaquants ont trouvé le chemin des filets adverses au moment où la défense, unie comme jamais autour de son dernier rempart M’Bolhi, fermera les vannes à double tour. On applaudit à tout rompre en espérant que le meilleur est à venir. Optimisme de rigueur. La rigueur et le talent au rendez-vous

Par Azouaou Aghiles

«Algéro-pessimistes» contre convictions franches
Le Kenya (un présumé faire-valoir, pour les mauvaises langues parmi ceux qui ne veulent pas voir), puis le Sénégal (un dur morceau, celui-là, peut-être le plus gros obstacle, ce qui conforte la confiance du public après une prestation de toute beauté et un succès mérité quoi qu’inattendu, mais là aussi le talent était là, a fait la différence, tout comme la volonté, l’envie et le cœur) et, enfin, la Tanzanie promenée en long et en large par la copie conforme à l’original (ce qui a fait dire à certains internautes, sous le charme de leurs favoris et rêvant désormais debout, que Belmadi, qui a plusieurs tours dans son sac, a pris tout le monde de court, à contre-pied, en offrant à l’Algérie deux E.N : alors qu’au départ, on lui demandait seulement, au vu de la situation, de monter une sélection digne du rang du football national) d’un «Club Algérie» que les observateurs et autres amoureux du beau jeu, d’ici et d’ailleurs, généralement, malheureusement, plus d’ailleurs que d’ici (merci encore une fois les indécrottables «algéro-pessimistes, d’équipe «A» en mesure de tout renverser sur son passage. Suffisant pour remettre en cause les convictions du coach avant d’aborder le reste d’un parcours qu’il sait toujours aussi compliqué avec maintenant l’obligation de monter en cadence et garder constamment le pied sur l’accélérateur, sur terre, en plus d’un surplus de prudence et de concentration, dès lors que les noms des adversaires et leur palmarès, donc leur statut, imposent une meilleure maîtrise des affaires. En se préparant au test difficile qu’est le «Silly National», un onze qui réussit rarement aux nôtres (on espère, au passage, que les statistiques défavorables qui veulent qu’avec cinq victoires, deux nuls, et seulement 02 défaites, la Guinée est considérée comme une «bête noire», n’aient pas raison) avec la précision qu’ils restent sur un succès (en amical, acquis difficilement en 2017, 2-1) qui devrait peser au mental même si les conditions, encore moins le contexte, la charge et les lieux ne sont pas les mêmes. Avec une équipe («deux» même, merci Abou Rida, l’influent président de la fédération égyptienne qui, reconnaissant, le rappelait en conférence de presse, Belmadi, ayant la chance, selon lui, de pouvoir «compter sur une autre sélection sur le banc» capable de faire oublier les titulaires et bousculer n’importe quelle équipe) qui accumulait beaucoup de confiance. Qui n’a surtout peur de personne comme elle l’a démontré contre les grandissimes favoris de l’épreuve, les «Lions de la Teranga» qui ont dû vérifier de près, à leurs dépens, la grinta des «Fennecs» survolant les débats. Qu’on sent depuis, plus en mesure de composer avec les grands.

Haie d’honneur
De là à revoir leurs ambitions à la hausse et de parler carrément de titre ? La précision, si bien sûr précision il fallait, est venue, sans surprise, juste après cette rencontre-référence, celle qui a changé bien des pronostics et mis aux placards bien des craintes, de l’ambitieux Belmadi qui réfute cette thèse en assénant, entre autres, que la question ne se posait pas, puisqu’«on a toujours eu de l’ambition. Les deux victoires nous ont donné plus de confiance.» Avec un «Deux en Un» sans précédent, le très avisé technicien des «Verts», qui sortira un autre tour de passe-passe de sa manche de prestidigitateur (qu’elle était belle cette haie d’honneur réservée par les «A», devenus le temps d’une sortie de rêve ponctuée par trois beaux buts, aux «B», menés de main de maître par le bijou Ounès et s’imposant en vrais «A», qui résumait, à elle seule, l’état d’esprit d’un groupe, poussé par tout un peuple, ayant retrouvé ses valeurs, quand les Brahimi, Attal, la révélation Bennaceur et autres Belameiri, Bensebaini, se lèveront comme un seul homme pour les applaudir avant leur entrée aux vestiaires au coup de sifflet final contre la Tanzanie, dans un stade «Al Salam» du Caire tout aussi charmé par tant de talents et d’audace) et prévenir le reste des concurrents au scare final (on commence à y rêver sérieusement et on a les moyens pour), l’implication mise par les joueurs à l’occasion d’une partie sans enjeu au plan comptable. Dominer le Kenya (2-0) en guise d’entrée, puis tenir en respect, avant de le renvoyer à ses doutes sur un tout petit but du génial Belaïli, en y mettant le cœur et la manière (pas meilleurs signes) le Sénégal, avant d’atomiser la Tanzanie (3-0) en moins d’une mi-temps (en 10 minutes, les dernières du 1er half) avec, et Belmadi nous en excusera, les «B» et terminer le 1er tour dans la peau d’intouchable leader (6 buts pour et zéro but contre, confirmation que le groupe a de la personnalité) le même Belmadi, qui dirige la barre technique à la manière des grands, est resté fidèle à ses promesses de départ quand il déclarera, dans l’incompréhension de ses détracteurs et autres «spécialistes» sévissant sur les plateaux avec des arguments où la haine et la jalousie l’emportent largement, qu’il confond avec des arguments convaincants et invite à se taire, quand il rappelle à l’opinion, avec des mots justes, sans ambages : «Je ne me suis jamais caché, dès mon arrivée il y a 10 mois j’avais dit qu’il fallait d’abord se qualifier puis ne pas juste participer mais avoir des ambitions et gagner. On a beaucoup interprété (sic…ndlr) ces paroles de différentes manières.»

Ambitions ? qui a dit ambitions ?
Pas sûr d’aller au bout (le tournoi commencera vraiment avec les 1/8e et ce match couperet contre la Guinée où il faudra faire attention), il ajoutera, mais on le sent prêt à toute éventualité avec un groupe bien préparé et sûr de ses forces, qu’«il suffit de voir notre classement FIFA pour comprendre qu’on n’est pas parmi les premiers. Après, il suffit d’avoir de l’ambition mais on sait qu’au moindre faux pas on rentre à la maison.» Et au sein des «Verts», où tout semble baigner, les choses se déroulant dans la parfaite osmose, les joueurs ont mis un peu plus haut la barre. Avec le message clair que c’est désormais aux autres de les craindre. Qu’on ne peut plus rien craindre pour eux, non sans avertir (c’est de bonne guerre) qu’il n’a pas «pour habitude de dévoiler» ses cartes. Avec qui il compte continuer l’aventure et avancer vers le sacre ? Avec beaucoup de sérieux et les meilleurs, sûrement. Quel que soit le nom de l’obstacle à franchir. Et beaucoup de nuances dans les propos. On le relit : «Tout le monde est concerné, il n’y a pas des titulaires et des remplaçants. Chaque joueur doit être prêt à jouer à tout moment. On fait tout pour qu’ils le soient.» Bien dit et ça a le mérite d’être on ne peut plus clair. L’Algérie a-t-elle maintenant l’étoffe d’un potentiel favori pour la succession du Cameroun? Un peu d’humilité ne tue pas, aime-t-il à rappeler. Et c’est avec humilité et respect, comme c’était le cas face à la Tanzanie, que les «Vert» ont eu le mérite de ne pas prendre de haut, se préparent à redescendre dans l’arène. Avec envie et ténacité. Comme dirait Mahrez, il faut «savoir rester humble et jouer son football. Comme on sait le faire. En n’oubliant pas qu’on n’est pas le Brésil.» Trois victoires alignées de suite. Pour Belmadi, le chemin est encore long. «Ce n’est que trois victoires.» Une bonne entrée en matière et une belle dynamique. Trois victoires qui permettent d’enfiler l’un des nombreux costumes de favoris que portent déjà le champion sortant, le Cameroun, le Nigeria, le Maroc, le Ghana, voire la Tunisie, qui a souffert avant de décrocher sur le fil, dans la douleur, son billet et, bien évidemment, pour les raisons que tout le monde sait (pas seulement le talent, n’est-ce pas), l’Egypte qui avertit que le trophée ne quittera pas le Caire. Advienne que pourra ? Et si l’E.N. de Belmadi, libérée mentalement et retrouvant son identité de jeu, en décidait autrement ? Mis en confiance, les «Guerriers du Sahara», qui ont maintenant le vent en poupe et le moral au top, ont pris, la confiance aidant, la taille d’un futur champion. Ils ont, en tout cas, toutes les cartes en poche, pour ne pas dire le destin en main.
Azouaou Aghilas

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