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Avant-première de «Hell’s Gate» au Liberia : Un film sur l’époque de l’épidémie d’Ebola

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Le long-métrage de fiction «Hell’s Gate» (La Porte de l’Enfer), qui raconte l’histoire d’un couple de Libériens dont les projets de mariage sont bouleversés par l’éruption de l’épidémie d’Ebola fin 2013 en Afrique de l’Ouest, est sorti vendredi en avant-première dans la capitale libérienne Monrovia.

Un tapis rouge a été dressé devant l’entrée d’un grand hôtel où s’est déroulée la projection pour accueillir l’équipe du film, composée de Libériens, et une cinquantaine d’invités, ont indiqué les médias. Partie du sud de la Guinée en décembre 2013, avant de toucher le Liberia et la Sierra Leone, l’épidémie d’Ebola la plus importante de l’histoire a fait jusqu’en janvier 2016 plus de 11.300 morts dans ces trois pays, selon l’OMS, dont quelque 4.800 rien qu’au Liberia. «Il y avait le besoin de raconter ce qui a dévasté notre pays pendant l’épidémie», a expliqué vendredi, quelques heures avant la première du film, son producteur, Cosme Pulano, cité par l’agence AFP, qui s’est inspiré de sa propre histoire pour écrire le scénario. La peur de la fièvre hémorragique avait provoqué des scènes dantesques au Liberia, avaient rapporté des journalistes. Dans le village de Ballajah, une adolescente de 12 ans était restée cloîtrée une semaine entière avec le corps de sa mère, «sans nourriture ni eau», avant de mourir à son tour dans une maison aux portes et fenêtres scellées par les agents sanitaires, avait à l’époque expliqué le chef de la localité. Le long-métrage de fiction, le premier sur le sujet à avoir été tourné et produit au Liberia, doit «avoir une vertu éducative» car «le virus peut revenir à tout moment», selon le cinéaste de 39 ans. «Je suis d’accord qu’il est important de parler d’Ebola, même si je n’aime pas trop me souvenir de ce passé horrible», a confié Adams Zeogar, cité par l’agence AFP, qui a survécu à l’épidémie. Si l’Afrique de l’Ouest n’est plus touchée, une nouvelle flambée d’Ebola a tué quelque 2.200 personnes depuis août 2018 dans l’est de la République démocratique du Congo. Cosme Pulano explique avoir lui-même échappé de peu à la maladie. En pleine épidémie, il a été pris pour de fortes douleurs à la tête et ses proches l’ont mis en quarantaine, craignant qu’il ait été contaminé. Mais il a ignoré l’avis de ceux qui lui conseillaient de se rendre dans un centre de traitement d’Ebola après que sa sœur lui a fait remarquer qu’il serait déjà mort s’il avait effectivement été atteint par le virus. «Rentrer dans une unité de traitement d’Ebola, c’était comme passer la porte de l’enfer», raconte-t-il, en expliquant le titre de son film, au budget de 40.000 dollars (36.600 euros). «Il y avait un besoin pour nous de raconter notre propre histoire», estime M. Pulano, en précisant que 15% des recettes iront à des associations d’aide aux orphelins d’Ebola. «Je suis l’un des principaux acteurs et j’ai perdu mon frère et ma tante pendant la crise. Pour moi, c’était une grande expérience» de participer au tournage, a confié Dahsaw Owusu, qui joue le rôle du meilleur ami du rôle principal. «Je suis infirmière et j’ai joué mon propre rôle, il y avait un côté très excitant», a déclaré Angeline Taylor.

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