Accueil ACTUALITÉ Audiovisuel : ultime mise en demeure pour les télés privées

Audiovisuel : ultime mise en demeure pour les télés privées

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Un peu plus d’un mois après le discours du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, tranchant et menaçant, dans lequel il a ordonné la fermeture des chaînes de télévision privées activant en offshore, le ministère de la Communication semble vouloir assainir ce sensible secteur.
Ainsi, quelques jours après l’installation de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV), le département de Hamid Grine a annoncé, d’ores et déjà, la fin pour la majorité des chaînes de télévision privées. Le ministère de la Communication qui avertissait qu’il allait sévir contre certaines d’entre elles, qui travaillent dans l’illégalité, lance son dernier avertissement. Ainsi, le département de Grine vient de rendre public un communiqué dans lequel il met en demeure pour la dernière fois les chaînes de télévision «exploitant un service de communication audiovisuel de manière illégale en Algérie en infraction des dispositions législatives et réglementaires applicables en la matière». Haussant le ton à l’égard de ces organes médiatiques, le ministère affirme avoir agi dans «le respect total» de la législation et de la réglementation «en vigueur et conformément aux missions et attributions qui lui sont dévolues, particulièrement celle relative à la régulation des activités de communication et celle relative à la promotion d’une information plurielle, responsable et objective». Selon ledit communiqué, «le ministère de la Communication a adressé cette mise en demeure en application de ses attributions fixées par le décret exécutif n° 11-216».
Désormais, «toute activité de communication «doit être exercée, sur le territoire national, dans le respect strict des dispositions législatives et réglementaires y afférentes et qu’il veillera, chaque fois qu’il est nécessaire, à l’application de la loi dans toute sa rigueur contre tout contrevenant», avertit le ministère de la Communication. Il convient de rappeler que sur les 45 chaînes off-shore existantes, seulement cinq de ces chaînes de droit étranger émettaient de manière légale et ont des bureaux agréés en Algérie. Il s’agit d’En-Nnahar TV, d’Echourouk TV, de Dzaïr TV, Djazairïa TV et El-Hoggar TV. Toutefois, ces chaînes sont toutes tenues à se conformer à la législation algérienne, y compris en matière de paiement d’impôts. Puisque émettant à partir de l’étranger, elles s’acquittent de leur dû auprès du Fisc du pays émetteur. Une tâche dévolue à l’Autorité de régulation de l’audiovisuel qui aura la pénible mission de demander des comptes à ces chaînes; d’abord, en s’enquérant de leurs sources de financement qui incluent ce qu’elles payent comme droit d’émission à l’étranger en transférant des devises sans passer par la Banque d’Algérie.
Notons que sur les neuf membres, seuls, deux ont travaillé dans le domaine de la télévision. Autrement dit, l’Arav est une autorité composée de juristes, qui ont comme objectif de réguler le champ audiovisuel. Beaucoup de dossiers lourds attendent cette autorité, à commencer par le cas KBC dont le directeur général, Mehdi Benaissa, a été interpellé et présenté devant le procureur. Le studio de l’émission «Ki Hna ki Nass» a été fermée par les services de sécurité. L’Arav devra également se pencher sur les cas de propriétaires des chaînes détenues par des groupes économiques, pour leur exposer le cahier des charges et entamer un nettoyage du paysage audiovisuel algérien privé. D’autre part, par le biais de cette mise en demeure, le ministère de la Communication confirme, ainsi, qu’aucune chaîne de télévision ou de radio ne pouvait être créée sans l’accord des autorités. L’État rappelle également que sa tolérance a des «lignes rouges qu’il ne faut pas franchir», comme l’a indiqué auparavant Hamid Grine. «Aucune chaîne de télévision ou de radio ne peut être créée sans l’accord des autorités. L’État algérien a été extrêmement tolérant, mais cette tolérance a des lignes rouges qu’il ne faut pas franchir», avait-il signalé, il y a quelques mois auparavant. Cette mise en demeure du ministère est la conséquence
d’«une anarchie» et «de dérives» de certaines chaînes privées, qui font fi des règles de l’éthique et de la déontologie, les appelants, ainsi, à assurer leur mission de service public, par voie réglementaire, relève-t-on.
Lamia Boufassa

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