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Hassan Menouar, vice-président de la FAC, à propos des marchés de la « Rahma » de l’UGTA : «c’est du bricolage…»

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Hassan Menouar, vice-président de la Fédération algérienne de consommateures (FAC), a vertement fustigé, hier, au Forum de DK News l’initiative prise conjointement par l’UGTA –un syndicat qu’il n’a pas cité nommément toutefois– et le ministère du Commerce «d’organiser, à l’occasion du Ramadhan, un marché de la Rahma» : «C’est du bricolage», a-t-il asséné.

Et d’ajouter, se voulant plus explicite et dans le souci évident de montrer que la FAC privilégie les actions de fond : « La solution au problème de la disponibilité, à des prix accessibles à tous, des produits alimentaires et de large consommation, dont les fruits et légumes, ne réside pas dans l’organisation d’actions ponctuelles tapageuses, mais dans la mise en place d’une infrastructure dense pour leur distribution». Renchérissant sur ce point, il s’est interrogé sur l’état d’avancement du programme de réalisation de 1 800 sites à caractère commercial, dont des marchés de gros et de proximité, annoncé, depuis quelques années, par le ministère du Commerce. Pour, immédiatement, regretter que sur ce nombre important «seule, une infime partie a été effectivement réalisée». Un nombre qui, a ajouté le président de la Fédération algérienne de consommateurs, Zaki Hariz, «ne permet aucunement de lutter efficacement ni contre le commerce informel, ni contre le commerce anarchique» ; par ce dernier, le président de la FAC entend le commerce de détail qui prolifère surtout durant Ramadhan et qui fait que n’importe qui, vend n’importe quoi, n’importe où. Avec toutes les menaces sur la santé des consommateurs que cela suppose : les produits vendus par ce «canal» étant, en effet, des produits alimentaires périssables. Des phénomènes, à l’ampleur avérée, qui ne peuvent être réduits, a-t-il précisé, que «par la conjugaison de trois facteurs : une implication plus grande des services de sécurité dans la lutte contre ces phénomènes ; un développement de la grande distribution ; et, surtout, une sensibilisation plus grande des citoyens pour les emmener à éviter de s’approvisionner auprès des commerçants informels et anarchiques». Concernant le premier point, Hassan Menouar a plaidé pour ce qu’il a appelé «une sécurité alimentaire» ; en clair, pour «une implication des services de sécurité (Police et Gendarmerie) dans le contrôle de la qualité des produits alimentaires». Et ce, dans le but d’empêcher, dans la mesure du possible, «la vente de produits périmés, ou en voie de l’être, sur ces les marchés anarchiques notamment». S’exprimant sur le deuxième point, le président de la FAC y voit «un des moyens les plus efficaces de lutte contre l’informel». Ceci non sans s’empêcher de faire une comparaison avec ce qui se passe, en la matière, chez notre voisin de l’Ouest : «Alors que dans la seule ville de Rabat existent 15 hypermarchés, sur tout le territoire national, il n’y en a que trois –un quatrième est prévu pour ouvrir ses portes d’ici la fin de l’année en cours– en activité», a-t-il, en effet, précisé. Non sans ajouter, avec une pointe de regret dans la voix, que «les trois sont implantés dans la même commune ; celle de Bab-Ezzouar, dans sur la wilaya d’Alger». Dans la foulée, et en réponse à une question que nous lui avons posée à ce propos, «il a déclaré que pour être efficace, la grande distribution doit représenter 40% du secteur global de la distribution» ; un objectif qui paraît aujourd’hui fort éloigné quand on sait que celle-ci «ne représente présentement que 2%» de ce secteur. S’étalant, à tour de rôle, sur le troisième, les deux responsables de la FAC, ont convenu, et de la difficulté de sa concrétisation, du fait du temps qu’elle exige, et de son importance, du fait qu’elle constitue «la solution incontournable et définitive au problème de l’absence de culture de la consommation dans notre pays». Partant du principe que la consommation ne peut aucunement être circonscrite aux seuls produits alimentaires, mais concerne des produits aussi variés que peuvent l’être l’achat de vêtement, la lecture d’un journal ou la connexion à la Toile, Zaki Hariz a abordé les achats pour l’Aïd. Et ce, pour dire que ceux-ci ont déjà commencé : «30% des familles ont déjà effectué ces achats». Dans la lancée il n’a pas manqué de regretter que «80% des produits (vêtements et chaussures) proposés à la vente sont des produits importés» ; de Chine, de Turquie et d’Espagne, principalement. Mais, également, que nombre d’entre eux «ne répondent pas aux conditions de qualité et de sécurité requises». Et d’expliquer : «Fabriqués à partir de produits de synthèse, beaucoup de ces produits sont, de ce fait, potentiellement inflammables». À ces «défauts», le président de la FAC a ajouté un autre relatif, celui-là, à leurs prix qu’il a jugé «élevés comparativement à leur qualité». Un autre produit «consommable» a fait l’objet des critiques des deux responsables de la FAC ; la publicité, à savoir, dont ils ont expressément demandé la régulation. Dans cet objectif, ils ont annoncé que leur Fédération, qui regroupe 30 associations de wilaya, va prochainement saisir le ministère de la Communication à cet effet. Et ce, a précisé Hassan Menouar, «pour tenter de mettre un terme à la dérive constatée en la matière sur certaines chaînes de télévision» ; une dérive qui se traduit, a-t-il expliqué, «par une réclame faite à des produits potentiellement dangereux pour la santé des consommateurs et par le temps trop long –15 minutes– imparti aux pages publicitaires… »
Mourad Bendris

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