Accueil ACTUALITÉ ASSASSINAT DU PRÉSIDENT DE LA CMA : Vives condamnations et des interrogations

ASSASSINAT DU PRÉSIDENT DE LA CMA : Vives condamnations et des interrogations

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Les actions terroristes récurrentes au Mali, en particulier et dans des pays du Sahel en général , si elles visent à immobiliser, par la peur, l’action citoyenne des maliens et les autres peuples de ces pays dans leur mobilisation contre le terrorisme et l’obscurantisme, les assassinats ciblés de personnalités et d’acteurs influents visent au maintien de l’affaiblissement des capacités de ces pays, à relever les défis, sécuritaires et politique ainsi que ceux liés au développement de la vie socio-économique, difficile dans des pays du Sahel. Engagé sur la voie de l’incontournable règlement politique, des conditions ayant mené le Mali à plonger dans la spirale de la violence et des actions terroristes, à partir de 2012, par un processus de dialogue politique lequel a abouti à l’adoption de l’Accord d’Alger pour la paix et la réconciliation au Mali , l’assassinat, mardi dernier, du président en exercice de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), Sidi Brahim Ould Sidati, par des terroristes, continue non seulement de susciter de vives réactions de condamnations mais aussi des interrogations sur son timing et à qui profite ce crime terroriste ? . Précisant que son leader a été assassiné alors qu’il « conduisait une mission dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation » , la CMA a exigé dans un communiqué « la diligence d’une enquête indépendante et transparente bénéficiant d’un fort engagement des autorités de la transition mais également » a-t-elle ajouté « de l’implication des parties prenantes au processus de paix au Mali » précise la CMA. La coordination des Mouvements de l’Azawad engagé sur la voie de l’incontournable mise en application de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, notamment par l’application d’une manière plus soutenue de l’Accord que les acteurs maliens ont signé, en 2015, à Alger, et sur lequel figure la signature défunt Sidi Brahim Ould Sidati. Connu pour avoir été un acteur politique malien, parmi d’autres qui croient et œuvrent pour la paix et l’unité du Mali, pour la CMA engagé sur le processus politique en cours au Mali, par affirmer qu’en ciblant la personne de son président, c’est le mouvement et à travers lui ces positions politiques qui ont été ciblées par cet acte terroriste, lequel, faut-il le préciser vise, à faire échec, au processus politique contenu dans l’Accord d’Alger, en portant, notamment un coup dur à la voie empruntée par le Mali et les étapes franchies à ce jour, vers la stabilisation de ce pays, dans la durée, objectif principal de l’Accord d’Alger sur le Mali, faut-il le rappeler. L’acte terroriste contre le président du CMA a été commis, à près de deux mois de la tenue, le 11 février dernier du Sommet de la 42e session du comité de suivi de l’accord de paix d’Alger, et pour la première fois à Kidal, au Nord du Mali. Une réussite de cette session, non seulement sur le choix du lieu où s’est tenue la dite session du comité de suivi de l’accord de paix d’Alger, mais aussi sur la teneur de ses travaux, par la présence de l’ensemble des acteurs maliens impliqués et engagés dans le processus de l’Accord d’Alger, session tenue sous la présidence de l’Algérie, en la personne de son ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum.

L’Algérie condamne « avec la plus grande fermeté »
Dans sa réaction, l’Algérie a condamné « avec la plus grande fermeté » l’acte terroriste barbare contre le président du CMA. Alger, via le chef de sa diplomatie, a dans un communiqué rendu public jeudi, indiqué que « ‘l’Algérie condamne avec la plus grande fermeté le crime odieux perpétré à l’encontre de la personne de Sidi Brahim Ould Sidati , homme de consensus, qui a joué un rôle clé et déterminant dans les négociations et la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger ». Pour Alger, poursuit le communiqué du MAE , «ce crime constitue une tentative de sabordage du processus en cours de consolidation des Institutions du Mali », en cette période, est-il indiqué «de transition et des efforts consentis pour la mise en œuvre de l’accord de paix et la préservation de l’unité de ce pays frère , a précisé la même source. Appelant «à la mobilisation de tous les moyens nécessaires pour arrêter et traduire en justice les auteurs de ce crime impardonnable », Alger appelle aussi « à dévoiler leurs soutiens extérieurs dont les desseins sont contrariés par les efforts de stabilisation du Mali frère et sa volonté d’une transition apaisée, porteuse de perspectives prometteuses ». Alors que dès le déclenchement des évènements de bouleversements de 2011 survenus, dans des pays, dont la Libye, faisant plonger ce pays , dans la spirale d’instabilité et d’insécurité, laquelle n’a pas tardé à impacter son voisin, le Mali. Ces situations de crise, de violences, de tensions armées et d’actes terroristes, en Libye comme au Mali ont vite fait de réunir les conditions pour des interventions militaires étrangères, l’Otan en Libye, à l’initiative de la France et l’intervention de l’armée française au Mali, via l’opération ‘Serval’, actuellement ‘Barkhane’. Des interventions militaires étrangères ne pouvant avoir aucun lien avec la course effrénée d’acteurs puissants de ce monde, vers le contrôle des richesses, des sources d’énergies et des voies d’approvisionnement en énergie, et dont l’Afrique en général et la région saheléo-sahélienne sont la scène principale du déroulement de cette course. Avec l’émergence de nouvelles puissances, la Chine et la Russie, les pays occidentaux, membres de l’Otan, à leur têtes les États-Unis et les ex-puissances coloniales en Afrique, dont la France, annoncent des retraits de leurs armées présentes des décennies, à l’extérieur de leur frontières, à l’exemple de l’Afghanistan ou l’Irak, et en déploient d’autres opérations, pour divers raisons et prétextes, comme ce fut le cas, au Mali, Tchad, Niger ect.. . Autre évènement, survenu avant l’assassinat du président du CMA la tentative de coup d’État avortée au Niger contre le président Mohamed Bazoum, à quelques jours de sa prise de fonctions après son élection, lequel coup d’État a aussi été précédée par deux attentats terroristes dans le pays. Des évènements qui ne peuvent que nourrir les conditions d’instabilité, voire même de chaos, au profit de la promotion davantage de l’option de l’interventionnisme Militaire Occidental dans la région qui, fautil le rappeler, a prouvé son échec de mettre au Ko le terrorisme, comme l’attestent les autres expériences dans d’autres régions du monde, notamment en Asie, le moyen orient, et l’Afrique ne fera pas l’exception de cet échec, la preuve en est l’opération française Serval, puis Barkhane au Mali, depuis 2013. Les grands projets routiers et d’infrastructures réalisés et ceux en cours, dans des pays de la région du Sahel et entre eux, réalisés et d’autres en voie avec des acteurs internationaux, autres que les traditionnels bousculent la place des pays occidentaux, qui perdent du terrain face à de nouveaux concurrents, imposant de nouveaux rapports sur la scène internationale et notamment dans cette partie de l’Afrique. Toute instabilité ou situation de chaos, pouvant résulter d’une tentative et ou d’un coup d’État, d’assassinat ciblé comme celui commis contre le président de la CMA, pour faire échec au processus de paix au Mali , sont le miroir des luttes invisibles des puissances, lesquelles sont opposées aux intérêts des pays et des peuples de la région sahélosahélienne, aspirant à vivre dans la stabilité, pour pouvoir sortir de la spirale du sous développement qui frappe les peuples des pays du Sahel.
Karima Bennour

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