Accueil ACTUALITÉ ARGENT SALE, TRAFIC D’ARMES ET FINANCEMENT DU TERRORISME : Maroc, le « meilleur » exemple 

ARGENT SALE, TRAFIC D’ARMES ET FINANCEMENT DU TERRORISME : Maroc, le « meilleur » exemple 

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Le Maroc qui se vantait de voir son nom retiré,  en 2023, de la liste grise des pays placés sous haute surveillance du  Groupe d’Action Financière (GAFI ), une institution créée en 1989 par le G7 pour examiner et élaborer des mesures de lutte contre le blanchiment d’argent, vient d’apprendre à ses dépens que l’éventualité de se voir placé une nouvelle fois sous la loupe de ce groupe,  est de plus en plus évoquée par les pays membres de ce groupe. En effet, le vent d’euphorie qui avait soufflé sur le Makhzen et ses relais vient de se transformer en une tempête qui risque de secouer l’économie du Maroc et de raviver le scepticisme des organismes financiers internationaux, à leur tête la Banque mondiale et le FMI. Tout a commencé avec la publication du rapport annuel 2022 de l’Autorité nationale de l’information financière au Maroc qui  a fait état d’une augmentation des opérations suspectes de blanchiment d’argent, et l’ouverture d’une enquête sur 5 000 opérations financières suspectes. Le rapport remis par le chef de l’autorité, Johar Al-Nafisi, au Premier ministre, Aziz Akhannouch, a confirmé « l’augmentation des opérations suspectes de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme”.  Cela confirme les informations relayées par certains activistes marocains qui avaient affirmé que le gouvernement marocain avait réussi à se soustraire, en 2023, à la surveillance du GAFI après avoir soudoyé certains de ses membres sans citer lesquels. C’est du moins bizarre car au moment où le rapport 2022, de l’Autorité  nationale de l’information financière fait état de l’ouverture d’enquête sur plus de 5000 opérations financières réalisées au Maroc, le GAFI retirait ce pays de sa liste grise des pays placés sous haute surveillance. L’Autorité a déféré 54 dossiers aux procureurs du Roi près les tribunaux de première instance de Rabat, Casablanca, Fès et Marrakech, ainsi qu’au procureur général du roi près la cour d’appel de Rabat, en raison de la présence d’éléments de preuve suffisants en matière d’argent. Blanchiment ou financement du terrorisme. Johar Al-Nafisi a expliqué que « le pourcentage d’augmentation du nombre de dossiers saisis au cours de l’année 2022 par rapport à l’année 2021 est estimé à 25,58%, alors que les dossiers susceptibles  d’être liés à des actes de faux, ou de falsification de relevés bancaires, de moyens de paiement, ou les autres documents constituent environ 50 % des dossiers soumis aux tribunaux compétents de première instance. »

Champion dans les délits d’exportation
Selon Global Financial Integrity (GFI), le Maroc occupe la sixième position mondiale des pays exportateurs d’argent illégal, avec une perte estimée à 13,3 milliards de dollars entre 2000 et 2008, soit une moyenne de 1,66 milliard par an. Depuis 2021 ce chiffre a atteint, selon les mêmes estimations plus de 65 milliards de dollars d’argent ayant transité par les circuits illégaux.
Il y a lieu de préciser que Global Financial Integrity (GFI) est une organisation non gouvernementale, basée à Washington, qui œuvre à la promotion des politiques, des mesures de protection et des ententes nationales et multilatérales visant à freiner les mouvements transfrontaliers de capitaux illicites, corruption, contrebande, crime organisé et évasion fiscale. Il faut savoir que la corruption et le financement du terrorisme sont un exercice dans lesquels excelle le Makhzen. Dans une étude publiée en 2015 sur le site éthique-economique.net, Brahim Dinar chercheur à l’université Hassan 1 a Settat écrivait:  » mon objectif, à travers cette étude, est de mettre l’accent sur le phénomène de fuite et de blanchissement de capitaux au Maroc qui constitue une véritable menace pour la stabilité économique et financière du pays. Le but est de démontrer la nécessité d’empêcher ou du moins de maîtriser ce mal ». Dans son étude, il cite les schémas les plus courants utilisés au Maroc pour le blanchiment d’argent, la fuite de capitaux  et la corruption. « Ce qui frappe, au premier abord, quand nous considérons le phénomène de blanchiment d’argent, c’est la variété des schémas utilisés, autant au plan local, régional, national qu’international. Cette grande variété de manifestation n’empêche pourtant pas de définir ce en quoi consiste le blanchiment d’argent. Nous n’avons cependant pas à faire à un phénomène aussi simple, dans ses expressions ».

Brahim Dinar a énuméré par la suite les schémas les plus utilisés au Maroc:
-le transport d’argent par voie individuel.
-le blanchiment d’argent à travers les banques.
-le blanchiment d’argent par le biais des compagnies d’assurance.
-le blanchiment d’argent par les biais des banques « clandestines » .
-le blanchiment d’argent à travers le commerce international.
-le blanchiment d’argent par des sociétés écran (« front compagnies »).
-le blanchiment d’argent par l’intermédiaire d’une entreprise ou d’un centre financier situé à l’étranger (cas des paradis fiscaux).
-le blanchiment réalisé à l’aide de bureaux d’avocats ou de comptable.
-le blanchiment d’argent par la voie de l’argent électronique et internet ». Dans toutes ses opérations, la main du Makhzen et des services secrets marocains est présente puisque cet argent leur permet de financer des opérations de corruption, d’assassinats ciblés, de terrorisme et de trafic d’armes.
On peut affirmer que le blanchiment d’argent provient toujours d’activités criminelles incluant le trafic de stupéfiants et le Maroc est connu comme étant la plaque tournante des fonds provenant du narcotrafic. Ce chercheur a même mentionné le cas de blanchiment d’argent à travers la remise de pots de vin  à des gens responsables des opérations anti-blanchiment d’argent. L’entrée en scène d’Israël depuis 2020 grâce aux accords Abraham a ouvert la voie à l’afflux de capitaux d’origine douteuse qui ont trouvé, en des opérations réalisées au Maroc et aux Émirats, une machine à laver leur permettant d’intégrer les circuits officiels. L’affaire des eurodéputés soudoyés par le Makhzen a été montée grâce à des fonds provenant d’une caisse noire alimentée entre autres par des fonds versés par le Pablo Escobar du désert selon de nombreux activistes marocains qui affirment que sa proximité avec de nombreux responsables gouvernementaux lui permettait de blanchir l’argent provenant de ses activités de trafiquants international de drogue.
Slimane B.

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