À l’occasion du CHAN 2022, il est mentionné textuellement sur le site officiel de la Confédération africaine de football (CAF), que « Les Algériens sont connus pour leur hospitalité, ce qui met en évidence la devise du tournoi « Marhaba « . Partout où vous allez en Algérie, les gens sourient et vous saluent, on ressent l’effervescence, de bonnes vibrations et un grand sentiment d’appartenance. Nous l’aimons déjà ».
Quoi de plus glorifiant… au grand dam de certains de nos « proches » concurrents déstabilisateurs…que cette introduction honorable, en guise de marque de sympathie de la première instance du football africain, non seulement pour le peuple algérien, mais surtout pour le comité organisateur du tournoi. Et les 1200 demandes d’accréditation des médias étrangers pour couvrir cet événement continental, contre 980 pour la dernière coupe d’Afrique des nations (CAN), est un signe révélateur de l’intérêt spectaculaire porté par l’opinion internationale en faveur de ce CHAN. Un nombre important de journalistes dépêchés à Alger qui devrait ainsi offrir une grande visibilité à cette compétition, jadis de seconde zone, mais que l’Algérie a réussi à réanimer et repositionner. Mais pour cela, le comité organisateur a dû innover dans son opération de promotion, en intensifiant les campagnes de médiatisation, invitant pour cela des légendes africaines et de grands noms du football africain et mondial. À l’instar du président de la CAF, Patrice Mostepe, présent au stade de Baraki à l’inauguration de la compétition Mostepe pour lancer officiellement un CHAN qu’il a d’ailleurs annoncé comme « le plus réussi de l’histoire », particulièrement ému d’honorer son défunt compatriote, Nelson Mandela, dont le nom a été donné symboliquement au stade qui a accueilli le lancement des festivités. À cet égard, le site officiel de la CAF a souligné que « le stade de Baraki porte le nom du premier président noir d’Afrique du Sud, Nelson Mandela, une icône mondiale qui a dit un jour que « le sport a ce pouvoir d’inspirer, le pouvoir d’unir les gens d’une manière que peu d’autres font. Il parle aux jeunes dans une langue qu’ils comprennent » ».
Le président de la CAF, au cours de son discours lors de la conférence de presse inaugurale, a fait l’éloge de l’Algérie, en déclarant qu’elle « dispose d’installations de classe mondiale ». Et que dire de la présence du petit-fils de Mandela, Zwelivelile Mandela, qui devant le peuple algérien, a tenu un discours enflammé. «Rappelons-nous que Madiba a dit : notre liberté ne sera pas complète tant que la Palestine ne sera pas indépendante. Nous nous levons ensemble pour nous battre pour l’indépendance de la Palestine. Free Palestine !», a clamé le jeune Mandella à plusieurs reprises devant un stade en délire. Au passage, n’en déplaise au Makhzen et ses tentatives orphelines, Zwelivelile Mandela a pris soin de rappeler qu’une «dernière colonie est présente en Afrique : le Sahara Occidental», dont il a dénoncé «l’oppression» par le Maroc. Absents de la compétition en signe de protestation contre le blocus aérien « souverain » imposé par l’Algérie, qui les a empêchés de rejoindre son sol par vol direct, les Lions de l’Atlas apprécieront à juste titre ce tacle, qui n’est pourtant pas sorti de la bouche d’un dirigeant algérien, mais bien d’un enfant de l’apartheid.
Sur les rangs, l’Algérie met les bouchées doubles
Comme ce fut le cas pour le Jeux méditerranéens d’Oran, l’organisation du CHAN en Algérie a été saluée par bon nombre de médias internationaux, quotidiens, magazines et chaînes de télévision, relevant l’utilisation d’importants moyens pour faire de cette compétition une fête historique dans l’histoire du football africain. En effet, tous les ingrédients étaient présents, le tout agrémenté des dernières technologies. Un déploiement remarquable de l’Algérie dans le domaine sportif, qui ne manque pas de rappeler la dimension stratégique du pays. Engouement des supporters, ambiance de folie dans les gradins, dispositif spécial pour les médias (tribune de Presse, salle de Conférences, main courante, zone mixte), et pour la sécurité et le transport, tout porte à croire que l’Algérie, alors que ce championnat vient de débuter, a d’ores et déjà réussi son pari. Le site électronique spécialisé « RFI » , dans une tentative de mettre en avant le « made in Algeria », a titré dans son édition de samedi : «One, two, three, viva l’Algérie !, comment le slogan est devenu mythique ». Même le ministère des postes et télécommunications a annoncé, dans un communiqué, l’émission d’un nouveau timbre-poste à l’occasion de l’organisation du CHAN. Pour ce qui est des médias locaux, le ministre de la Communication, Mohamed Bouslimani, a appelé lundi dernier, la presse nationale à accompagner le CHAN et contribuer à véhiculer la véritable image de l’Algérie.
Dans l’optique d’une future CAN
Mais ce CHAN, pour l’état algérien, est en réalité perçu comme une répétition grandeur nature dans l’optique d’une future CAN, un avant-goût de ce que serait une CAN à la saveur algérienne. Suite au dessaisissement de la Guinée, et malgré la concurrence marocaine, l’Algérie s’est portée candidate à l’organisation de l’édition 2025. Ainsi, après avoir réussi à accueillir de la meilleure manière les Jeux Méditerranéens, l’Algérie est bien partie pour rééditer le même succès lors de ce CHAN, avec un espoir grandissant de pouvoir pour réaliser la passe de trois si la CAN 2025 était attribuée à l’Algérie. Et comme l’a souligné d’ailleurs le secrétaire général de la CAF, Véron Mosengo-Omba, en visite à Alger cette semaine « Le CHAN pourrait constituer un bon point pour l’Algérie, d’autant que les infrastructures footballistiques et hôtelières sont de très haut niveau, c’est très bien ». Ainsi, avec de belles infrastructures permettant un beau football, un public en feu et une grande couverture médiatique, l’Algérie se projette déjà sur la plus prestigieuse des compétitions africaines. Pour information, la décision quant à l’organisation de la CAN 2025 sera rendue le 10 février prochain, lors d’une réunion du comité exécutif de la Confédération relative à la désignation du pays hôte de la CAN 2025.
Hamid Si Ahmed