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Alternative aux pesticides : Promotion de la lutte biologique pour la protection des végétaux à Chlef

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La Station régionale de la protection des végétaux de Chlef aspire au développement de moyens de lutte propres contre les maladies et parasites nuisibles aux récoltes agricoles, parallèlement à l’incitation des agriculteurs à l’usage rationnel des pesticides.

«Nous avons réalisé une importante avancée dans ce domaine», s’est félicité le directeur de cet organisme, Boualem Mekhanek, citant, à titre indicatif, la mise au point de deux programmes de lutte contre les mineuses (parasites) des agrumes et de la tomate aux fins, a-t-il expliqué, de «réduire l’usage des pesticides et d’encourager les agriculteurs à exploiter des moyens propres et amis de l’environnement, tout en préservant la santé humaine». Le responsable s’est réjoui du fait que les agriculteurs «soient de plus en plus convaincus de l’intérêt de l’usage de la lutte biologique pour leurs récoltes, comparativement aux pesticides». Il a fait part, dans ce sens, de lâchers d’auxiliaires contre la mineuse de la tomate, réalisés dans nombre de serres de la région. Parallèlement à ces lâchers d’auxiliaires (organismes vivants considérés comme des prédateurs ou concurrents aux parasites nuisibles aux récoltes ou aux végétaux), M. Mekhanek a signalé l’organisation de campagnes d’information sur le bien fondé des méthodes de prévention et de traitement naturelles des végétaux et récoltes, outre la bonne préparation de la terre et la sélection de semences résistantes aux maladies. Chaque année, la station de Chlef effectue un nombre de lâchers, a indiqué, de son côté, Ali Arrous, agronome chargé du développement du programme de lutte biologique, faisant cas pour cette année de 15 opérations, pour un lâcher global de 4000 auxiliaires contre la mineuse de la tomate, dans nombre de serres de la région. Le lâcher de ces organismes, multipliés en grand nombre dans des bio-fabriques de la station de Chlef, est généralement effectué une fois par an, durant les mois d’avril et de mai, a-t-il informé, précisant que le programme en question a été axé, dans une première étape, sur deux types d’auxiliaires pour faire face aux mineuses des agrumes et de la tomate, considérées comme les maladies végétales les plus répandues dans la wilaya. Dans les prochains jours, il s’agira, a ajouté M. Arrous, de développer d’autres types d’auxiliaires pour lutter contre nombre de maladies végétales récemment apparues dans la région, à l’instar des coccinelles des agrumes, la mouche méditerranéenne des fruits et le ver de pomme. à noter l’existence de trois méthodes de lutte biologique. La première représentée par la lutte biologique par l’utilisation des prédateurs, qui tuent leur proie pour satisfaire leurs besoins nutritifs, tandis que la deuxième méthode de lutte biologique utilise des parasitoïdes, soit des insectes entomophages qui, pour compléter leur cycle de vie, tuent leur hôte. Quant à la 3e méthode de lutte biologique, elle met a profit les bactéries, qui infectent les insectes par leur tube digestif, sans pour autant constituer un danger ni pour les végétaux, l’homme ou les animaux.

Une lutte biologique comme alternative aux insecticides
«Le traitement biologique des végétaux est une alternative inéluctable, inscrite au titre d’un développement durable, garant de l’équilibre environnemental et de la santé humaine», a estimé, pour sa part, le président de l’association des producteurs de la tomate industrielle, Mohamed Benyamina. Il a souligné l’impératif de l’ancrage de cette pratique (lutte biologique) chez les agriculteurs, qui sont majoritaires à préférer l’usage d’un seul pesticide pour le traitement de nombreuses maladies, au lieu d’utiliser un prédateur vivant pour chaque maladie. Sachant que les « récoltes traitées biologiquement sont de bien meilleure qualité que celles traitées aux pesticides», a-t-il assuré. M. Benyamina a lancé un appel aux responsables de la Station régionale de la protection des végétaux, au même titre qu’à tous les acteurs du secteur agricole local, en vue de l’organisation davantage de manifestations susceptibles de «rapprocher l’agriculteur de cette technique d’avenir, qui a commencé à faire son chemin parmi eux, parallèlement à l’usage rationnel des pesticides». Amar fait partie des agriculteurs de la wilaya ayant expérimenté cette technique biologique, durant cette année 2018. Il a assuré à l’APS que cette opération a induit, chez lui, « une baisse dans l’usage des traitements chimiques», tout en prévoyant une récolte de tomate de «meilleure qualité pour cette année, comparativement à la campagne précédente». Cet agriculteur, qui a cité sa «non maîtrise de cette technique» comme étant à l’origine de sa non généralisation à toutes les serres en plastique dont il dispose, a émis son désir et sa volonté de veiller à s’informer sur cette méthode de traitement afin d’arriver, à terme, à «la généraliser à toute son exploitation « et à abandonner totalement les pesticides «nuisibles pour la santé humaine», selon son propre aveu.
Parallèlement au lancement de la campagne labours-semailles à Chlef, une campagne de sensibilisation sur le traitement préventif des récoltes contre la mouche méditerranéenne des fruits a été lancée, par les services de la Station de protection des végétaux, de concert avec les acteurs du secteur agricole local, en direction des agriculteurs appelés, également, à s’inscrire sur les listes leur ouvrant droit aux programme de soutien contre le rat des champs, est-il signalé.

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