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Abdelmadjid Attar, Ex-P-DG de Sonatrach : «il ne faut pas compter sur les augmentations des hydrocarbures»

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Abdelmadjid Attar, ex-P-DG de Sonatrach, a été, hier, l’invité de la Chaîne III. Dans cet entretien, il a été évoqué le chiffre de 35 milliards de dollars de perte pour l’Algérie d’ici la fin de l’année, en raison de la baisse des prix des hydrocarbures. Quelle alternative, aujourd’hui, pour l’Algérie, afin de compenser ce déficit ?

L’Algérie a-t-elle les capacités requises pour produire plus? Selon Attar, produire plus, c’est contribuer à faire baisser les prix sur la scène internationale. Produire plus à partir des champs existants tels que celui de Hassi-Messaoud et d’Ouroud qui produisent depuis 1956, n’est pas la solution idéale. Selon l’intervenant, cette alternative est à écarter, car elle mettra en danger les réserves qui existent actuellement dans ces gisements. Pour faire face à cette situation, Attar a affirmé qu’il faut diminuer les réserves récupérables. D’autre part, il a déclaré qu’il n’y a pas de crise énergétique en Algérie, mais plutôt une crise de diversification économique. Du point de vue énergétique, selon Attar, le taux de la consommation intérieure, à savoir le gaz, l’électricité et le carburant augmente plus rapidement que les capacités des réserves. Dans cette optique, il a déclaré qu’il ne faut pas compter sur les augmentations des hydrocarbures. Selon lui, il faut chercher des solutions dans d’autres secteurs. Questionné sur l’existence des indicateurs chiffrés lui permettant d’être affirmatif par rapport aux augmentations intérieures, Attar a répondu que la production de gaz a diminué depuis 2008 aussi bien que la diminution des exportations. Selon lui, il y a lieu de prévoir l’augmentation de la production de gaz d’ici trois années avec approximativement 16 milliards de m3 qui proviendront des gisements du Sahara ouest. à cet effet, Attar a affirmé que le taux de croissance de la consommation gazière représente un montant qui couvrira à peine la demande nationale. Ce qui signifie que même s’il y aura une augmentation de production de gaz, ceci ne renforcera pas les capacités d’exportation. Concernant les énergies renouvelables, l’intervenant a souligné qu’il faut que le gouvernement s’y lance le plus rapidement possible, car il a accusé beaucoup de retard pour l’exécution de programme qui prévoit une production de 27% d’électricité d’ici 2030. À ce titre, il a souligné que pour mettre à exécution ce programme, il faut la participation de plusieurs PMI. D’autre part, il a déclaré qu’il faut produire des panneaux solaires voltaïques, construire des centrales, instaurer une maintenance répondant parfaitement aux besoins de ce programme. Par ailleurs, il a ajouté qu’il faut modifier l’organisation de la distribution de l’électricité pour conserver les réserves dans ce secteur. à propos de la consommation effrénée de carburant, Attar la compare à une catastrophe. à cet effet, il a déclaré que l’Algérie a importé 3,5 milliards de dollars de gasoil à un prix international, c’est-à-dire, à plus d’un dollar le litre revendu en Algérie à sept ou 10 fois moins cher. Selon lui, pour pallier à cet état de fait, il faut trouver une solution pour ne pas pénaliser ceux qui n’ont pas les moyens de se payer le prix de carburant et ceux qui n’ont pas les capacités pour compenser ce surplus. Aussi, il a été évoqué la carte de carburant qui devrait plafonner le niveau de consommation. Dans ce cadre, Attar a expliqué que pour mettre à exécution cette carte, il faut avoir les moyens de suivi et de contrôle rigoureux au point de vue numérique. Compte tenu des déclarations du Premier ministre qui a reconnu que la situation actuelle de l’Algérie est difficile, Attar a été questionné pour savoir si cette situation peut être comparée à celle de 1986 et de 2008 ? Y a-t-il des similitudes ou c’est totalement différent? Selon l’intervenant, c’est la même dynamique, mais la seule différence qu’il y ait, c’est que l’Algérie n’est pas endettée dans la conjoncture actuelle. Selon lui, l’avenir du pays réside dans la création des entreprises et non pas dans les gisements de pétrole. Il a affirmé que d’ici 2030 et peut-être plus, l’Algérie aura besoin de pétrole et du gaz. à cet effet, il a souligné que le pays doit assurer la sécurité énergétique du pays. Dans cet entretien, il a été évoqué le discours du Premier ministre à l’occasion de l’ouverture d’une table ronde à Alger par le Cnes. Attar a affirmé que le débat était franc. Selon lui, il y avait des recommandations très dures qui ont été faites par les experts, mais reste à savoir si elles seront prises en considération. Parmi ces recommandations, il a été soulevé le cas de la diminution du train de vie du gouvernement, à savoir la réduction des dépenses onéreuses. Aussi, il a été évoqué les propositions faites au gouvernement pour demander le report de certains projets qui n’apporteront pas les effets escomptés, c’est-à-dire sans retour d’investissement. Aussi, il été question de revoir les subventions et les transferts sociaux.
Lazreg Aounallah

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