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On reprend les mêmes travers et on recommence en Ligue 1 «Mobilis» : quand la politique du fusible prend le dessus

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Sur fond de violence, le championnat d’Algérie de football a repris ses droits. Et le droit de ne jamais cesser de nous surprendre. à bien des égards et dans le mauvais sens toujours. Avec le limogeage, de Gomes, le coach du CS Constantine, le 4e en seulement trois rounds bien dans la tradition, nos clubs, peu portés sur le sérieux, nous donnent la preuve qu’il ne faut pas s’attendre à mieux. On ne récolte que ce que l’on sème. Au suivant.
Trois journées seulement et que de confirmations. Des sanctions attendues. Inévitables. Dans la sacro-sainte logique de présidents de clubs qui savent, dès (souvent bien avant, car ils possèdent un sacré flair dans le domaine) que le vent commence à tourner, calmer la rue. Tirer, évidemment, la couverture à eux. Trois petites étapes d’un nouvel exercice placé (du déjà vu) sous le signe du siège éjectable. De ce fameux fusible condamné à sauter à la première perte de point. Au moindre petit grondement venu des tribunes. Tribunes dans l’air du temps, car prenant feu sans que l’on sache souvent pour quel raison.
Ça chauffe, comme à l’habitude, dans nos stades devenus si infréquentables, la violence, incontournable comme toujours, bon an mal an, s’installant dans la durée. Avec son lot de huis-clos donnant un visage hideux à un championnat apparemment condamné à faire avec les débordements incontrôlables et les batailles rangées entachant singulièrement des rencontres aussi ternes et heurtées que ces scènes déplorables passées en boucle et à l’origine d’une défection populaire (et encore, beaucoup s’interrogeant à juste titre, presque dans une incompréhension généralisée sur les motivations de ces bandes de jeunes de plus en plus nombreux à se donner rendez-vous hebdomadairement dans ces lieux mal famés pour en découdre dans une violence inouïe avec leur lot de blessés) qui ne dit pas son nom, les amoureux du beau football ayant décidé, jusqu’à nouvel ordre, de rester bien au clame en gardant leurs pantoufles et voir (grâce à toutes ces belles images tombées du ciel renvoyées par des championnats européens de rêve animés pour certains par des talents à consonance algérienne) ailleurs.
Du moins éviter de grossir les listes des victimes de nos si peu recommandables week-ends footballesques constitués d’indigestes parodies de football, le pousse-ballon et les contestations à tout-va en constituant fatalement les moments «forts». La saison 2016-2017, à peine mise en branle et avant même que les 16 sociétaires de l’élite (il faudra penser à trouver l’expression qui sied le mieux à cette tragi-comédie n’intéressant plus personne, nonobstant son côté violent et cette incroyable propension de ses principaux acteurs à se donner aux pires des spectacles, en plus des tours de passe-passe à faire pâlir d’envie les plus futés des prestidigitateurs, en nous servant des plats ou des farces de mauvais goût où il ne faut pas être un grand génie pour deviner le nom du parfait dindon. Des fans (parmi les non violents) qui assistent impuissants à une régression sensible du côté du spectacle (qu’il paie, en contrepartie plus cher cette année, le billet d’entrée passant de 300 à 500 da au grand dam des petites bourses et des sans revenu fixe, dont l’écrasante majorité de jeunes oisifs faisant le déplacement de cet exutoire par excellence pour y déverser bruyamment leurs frustrations et un statut social peu enviable), laissant libre cours aux plus incontrôlables de donner le visage qui est désormais le leur à ces lieux (en principe) de convivialité où il ne fait plus bon d’y mettre les pieds. Pas donc mieux pour le traduire que ces mesures de huis-clos dont la particularité, au-delà de ne servir à rien, assombrissent encore plus le jeu. Trois journées, des blessés à la pelle et des stades (fameux huis-clos obligent) désespérément vides.
Trois petites étapes seulement et des choses qui bougent (comme de bien entendu, la mentalité de nos indécrottables dirigeants, peu ou pas du tout portés sur le travail au long terme et la stabilité, ces concepts étranges pour eux et ne figurant pas à leur dictionnaire, restant en décalage certain avec le concept de professionnalisme et des standards internationaux en cours, ce qui explique les travers actuels et la situation de crise permanente à laquelle fait face la discipline dans un pays respirant pourtant le football à pleins poumons) du côté des staffs techniques, les coaches, premiers ciblés ou cibles de choix à chaque performance et seuls face à une foule chauffée à blanc, en payant le prix fort. Trois étapes. Le temps des premiers bilans ? De toutes les peurs à n’en pas douter. Et, aux tribunaux spéciaux de nos présidents de clubs, le verdict est simple.
Imparable. Le fusible qui saute. Au mystère Adel Amrouche (débarqué ou démissionnaire de la barre technique du champion d’Algérie sortant, l’USM Alger, l’avant-veille du coup d’envoi officiel du nouvel exercice) s’ajouteront deux noms du côté de deux formations peu habituées à cette pratique expéditive, le CR Belouizdad (curieux lorsqu’on se rappelle que la direction du club fétiche de Laâquiba a montré l’exemple, la saison dernière en tenant courageusement le coup au plus fort d’une pression populaire insoutenable dès lors que son président, Malek, donnant l’exemple, aura fait confiance jusqu’au bout, à son entraîneur français, Alain Michel, attendu toutefois à Alger dans la perspective d’un retour plus que probable), qui limoge Fouad Bouali pour des raisons (le seul mauvais départ n’expliquant apparemment rien) non encore élucidées, ou la JS Saoura, qui lui emboîte le pas en se séparant du technicien français Sébastien Desabre, non sans ouvrir la porte à toutes les spéculations, le club de Béchar oubliant qu’il s’est forgé, malgré son jeune âge (créé en 2008 pour ceux qui ne le savent pas encore) et le peu d’expérience parmi l’élite, une belle réputation sur le plan de la stabilité, lui (il n’est pas vice-champion d’Algérie pour rien) qui s’apprête à faire ses tous premiers grands pas sur la scène africaine, par la lucarne de la prestigieuse compétition interclubs du continent, la champion’s league.
Amrouche- Bouali-Desabre. Cela fait trois. Déjà beaucoup en trois rounds seulement. Un malheureux trio auquel on doit ajouter un certain Didier Gomes qui, dans la Ville des «Ponts Suspendus», l’Antique Cirta, a du mal, malgré les énormes moyens financiers mis à sa disposition, à mettre sur rails son club phare, le CS Constantine, qui déçoit et peine se joindre aux favoris, le soutien indéfectible d’un public en or ne servant également à rien.
Un public de Hamlaoui qui gronde et met tout le monde devant ses «responsabilités.» Plutôt «bien» assumées (selon la logique en vogue dans nos murs) puisque le technicien franco-italien, qui se savait sous la menace, avant la réception du MO Béjaïa (un nul couperet finalement) a précipité son départ et vient d’être invité à faire ses bagages. Vider tout bonnement les lieux.
Cela fait quatre, en attendant d’autres têtes ne tenant plus qu’à un fil et menacées de tomber à tout moment. Ainsi il en est du tandem Cherif El Ouazzani (USM Bel Abbès) et Youcef Bouzidi (NA Hussein Dey) qui bénéficient toutefois d’un petit sursis au sortir du petit duel (conclu par un nul de 2-2 finalement bon à prendre pour les deux parties) qui les réunissait samedi soir, sur les bords de la Mekerra. On verra s’ils survivront longtemps à leurs prochaines sorties et s’ils ne viendront pas se mêler à la liste des coaches consommés durant une autre valse bien partie pour battre de nouveaux (forcément tristes) records. Nous confirmer que dans nos piètres compétitions, on n’aime pas la stabilité et son corollaire, le travail bien fait. Le long terme ? Pendant ce temps là, on limoge sans fin. Chuuuut… !
Par Azouaou Aghilès

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