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Retraite à 60 ans : la mise en œuvre à partir de 2017

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Les prétendants à la retraite anticipée disposent encore d’un délai de cinq mois avant le retour à l’ancien régime fixé à 60 ans. En effet, la décision de conditionner tout départ à la retraite à cet âge va entrer en vigueur à partir de l’année prochaine, a annoncé, avant-hier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.

L’accord de principe portant cette décision a été arrêté et entériné lors de la Tripartie du 5 juin dernier. Mais, quelques jours auparavant, Sellal a fait part des intentions du gouvernement de vouloir «réhabiliter» la valeur du travail au sein de la société, en estimant qu’elle fait défaut parmi les Algériens et les Algériennes. Ainsi, selon la vision des pouvoirs publics, le retour à la législation en cours durant la période d’avant 99, dont la carrière de travail été fixée à 60 ans, permettrait d’inciter les citoyens à travailler davantage, pour mieux aborder les aléas de la crise économique, telle que la situation la présente aujourd’hui. Ayant pris part à la séance parlementaire de jeudi dernier, lors de laquelle la clôture de la session de printemps a été prononcée, le Premier ministre en a profité, en marge de cette rencontre, pour revenir sur ce sujet. Il faut dire que la question a suscité une polémique, dans la mesure où parmi les travailleurs, il y’a ceux qui aspirent à choisir de mettre fin à leur carrière professionnelle pour prendre une retraite anticipée. Le seuil d’âge fixé à cette formule de retraite est de 50 ans pour l’homme et 45 ans pour la femme, selon les dispositions de la loi en vigueur. Le Premier ministre a donc mis fin au suspense et à l’incertitude découlant de cette décision. En plus d’affirmer son application à partir de l’année 2017, il a détaillé qu’un projet de loi régissant les modalités de la mise en œuvre, donc, du départ à la retraite fixé à 60 ans, sera bientôt discuté en Conseil des ministres. À ce titre, le chef de l’Exécutif a d’ores et déjà averti les postulants à la retraite anticipée en les invitant à déposer leurs dossiers avant la fin de l’année en cours. «Ceux qui souhaitent partir avant la fin de l’année sont libres de le faire», a-t-il suggéré. Entendre, excédé ce délai, la Caisse nationale des retraites (CNR) n’accepterait plus de recevoir de telles demandes auprès de ses clients. Car, à partir de janvier prochain, le travailleur est tenu de se conformer aux nouvelles dispositions de la loi. Qu’en est-il de la teneur du projet de loi dont Sellal a parlé? Même si le premier responsable du gouvernement n’a pas apporté de plus amples explications, à même d’éclairer les lanternes, il a néanmoins précisé quelques clauses du texte de loi. Il a précisé en ce sens que les femmes et les travailleurs qui exercent dans des conditions pénibles et difficiles, tels que les métiers issus du domaine des mines et des hydrocarbures, sont exemptés de cette nouvelle loi. Autrement dit, ces deux catégories peuvent toujours si elles le désirent demander une retraite anticipée.
Pour peu que les bénéficiaires en question satisfassent les conditions requises, à savoir, en plus de l’âge, avoir 20 ans de travail pour l’homme et 15 ans pour la femme. D’autre part, le Premier ministre a indiqué également que le travailleur peut poursuivre sa carrière professionnelle, s’il le souhaite, jusqu’à 65 ans. Même si, la décision est valable dans certaines entreprises seulement, comme Sellal l’a précisé. Il faut dire aussi que la question relève de l’appréciation de l’employeur et de la conscience du bénéficiaire lui-même. D’ailleurs, sur ce dernier point, le même responsable n’a pas manqué d’attirer l’attention des uns et des autres. Pour lui, il faut penser aux générations futures, si non la frange juvénile qui aspire à un emploi. «Il y va de la consécration des principes de justice et de solidarité intergénérationnelle», a-t-il conseillé. Abordant les parties et les mécontents qui ont dénoncé cette décision, Sellal, pour défendre les choix du gouvernement, a rappelé que le retour de la retraite à 60 ans est le fruit de consultations menées entre les pouvoirs publics, les partenaires sociaux ainsi que le Patronat, notamment lors de la dernière Tripartite.
L’autre postulat mis en avant pour justifier la décision est l’amélioration de l’indice d’espérance de vie de l’Algérien. Il a atteint aujourd’hui, 77 ans, après avoir été de 40 ans au lendemain de l’Indépendance du pays, a fait savoir Sellal. Une raison de plus qui lui fait comprendre que, de nos jours, en quelque sorte, «l’Algérien doit travailler plus».  Sur le plan financier, et comme tout le monde le sait, le pays traverse une période économique difficile qu’il est plus que jamais impératif de combler les écarts financiers qui en découlent. Dans notre cas de figure, la retraite notamment, le déficit enregistré par la trésorerie de la CNR a incité le gouvernement à maximiser la durée de travail pour combler cette lacune.
Farid Guellil

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