Suite aux félicitations de Bouteflika à Ouyahia : Saâdani mis sur le carreau ?

La question mérite d’être posée. D’autant que le SG du FLN, Ammar Saâdani, sentant peut-être son heure approcher, a tenu à l’interpréter en ces termes, « Abdelaziz Bouteflika est le Président de tous les Algériens il a envoyé un message à un parti agréé».
Ces propos ont été tenus lors de son allocution d’ouverture de la réunion ayant regroupé, dans l’après-midi de samedi au siège du parti, à Hydra, les secrétaires de mouhafada, le message de félicitations transmis par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à l’issue du plébiscite par les urnes du SG du RND, Ahmed Ouyahia, lors du Congrès qui s’est déroulé du 5 au 7 mai à l’hôtel El-Aurassi.
Le SG du FLN semblerait, de l’avis de beaucoup d’observateurs de la scène politique, désappointé par ce message, lui qui ne cessait il y a de cela quelques temps, de considérer Ouyahia comme un infidèle au Président de tous les Algériens. C’est un peu la réponse du berger à la bergère : Bouteflika croit dur comme fer au rôle prépondérant que peut jouer Ahmed Ouyahia dans la haute hiérarchie institutionnelle du pays ! Les propos rédigés, à ce propos, sont sans ambages : « Ma conviction était grande que les militantes et militants du RND, connus pour leur grande expérience sur la scène politique et leur haut sens de responsabilité, allaient vous élire à la tête de leur parti, confiants en cela que votre éclatante victoire pourrait contribuer à relever les grands défis qui se posent à notre pays », lit-on dans le communiqué de la Présidence.
Saadani tente-il, ici, de justifier cette manière « bouteflikienne » de le débouter et de mettre sur le carreau un de ceux qui est considéré, informellement, comme l’une des porte-voix du Système ? C’est plausible. Emboitant le pas à son chef honorifique du parti, Bouteflika en l’occurrence, le SG du FLN tout en évitant de justifier son absence lors du congrès du RND, félicite, lui aussi, Ahmed Ouyahia.
Pour bien se « repositionner », le SG du FLN déclare que son parti, ce qui est tout à fait dans les normes admises, « soutient Abdelaziz Bouteflika, le militant et le président du FLN. Il l’appuie aussi en sa qualité de chef de l’État ». Donc, ce fut la journée des congratulations pour Ammar Saâdani !
Ne ratant jamais une occasion pour rappeler l’intégrité prévalant au sein de ses structures, ce dernier déclame, encore une fois, que l’ère de la Ch’kara est révolue. Oubliant qu’en le disant ainsi, Saadani ne fait que prouver que cette pratique ait été prégnante des années durant dans l’exercice politique de son parti ou au sein d’autres formations politiques.
Au sujet de l’affaire du rachat d’El-Khabar par l’homme d’affaires Issad Rebrab, Saâdani met en garde contre les proportions alarmantes que peut prendre une affaire « purement commerciale ». Des parties malintentionnées pourraient, selon le conférencier, lui attribuer des extensions régionalistes susceptibles d’embraser une région, la Kabylie en l’occurrence, vulnérable aux stigmates de tous azimuts. Dans ce contexte, il en appelle à la collaboration des parties de l’opposition, dans le souci d’édifier le Front intérieur, sorte de bouclier national pour contrer et, surtout, immuniser le pays contre les assauts menaçant sur ses frontières.
Zaid Zoheir