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Syrie : bataille de rue et frappes aériennes à Kobané

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Combattants kurdes et jihadistes continuent à s’affronter rue par rue dans la ville syrienne de Kobané, après plus d’un mois de bataille et une centaine de frappes de la coalition internationale contre le groupe État islamique (EI), qui enregistre de nouveaux succès dans l’Irak voisin.

Pour appuyer les troupes kurdes au sol, la coalition internationale menée par les Etats-Unis a frappé à trois reprises dans la nuit de samedi à dimanche, faisant 15 morts parmi les jihadistes, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Mais l’EI est parvenu à progresser vers le centre de Kobané tandis que les Kurdes poussaient dans l’est, selon l’ONG. L’EI, groupe ultra-radical sunnite coupable d’atrocités en Syrie et en Irak, a subi de lourdes pertes ces derniers jours, a souligné l’OSDH, qui fait état d’au moins 70 corps de jihadistes rapatriés ces derniers jours dans un hôpital sous contrôle de l’EI dans la province d’Alep. L’EI, qui a envoyé samedi des renforts en hommes et en armes vers Kobané, a également perdu 16 hommes dans des combats samedi et dimanche. Sept membres des milices kurdes YPG ont été tués. Les jihadistes contrôlent environ 50% de la troisième ville kurde de Syrie, où ils sont entrés le 6 octobre. Ils tentent depuis plusieurs jours de couper l’accès au poste-frontière avec la Turquie, au nord, unique route d’approvisionnement pour les combattants kurdes et seule voie de sortie pour les civils. Depuis le 16 septembre, la «bataille de Kobané» a poussé à la fuite plus de 300 000 personnes, dont plus de 200 000 en Turquie et des milliers en Irak, mais des centaines sont encore coincés dans la ville, pilonnée par les jihadistes et les frappes de la coalition. Plus d’une centaine de raids ont été menés depuis fin septembre dans et autour de Kobané, mais la coalition a également visé des infrastructures pétrolières contrôlées par l’EI en Syrie, afin de «dérégler ses sources de financement», selon l’armée américaine. La contrebande de pétrole est l’une des principales sources de financement des jihadistes qui, selon des experts, pourraient amasser entre un à trois millions de dollars par jour grâce à sa revente à des intermédiaires.

Le gouvernement irakien au complet
Accusé de crimes contre l’Humanité, l’EI compte des dizaines de milliers de combattants dont de nombreux étrangers y compris occidentaux. Selon un ancien Premier ministre jordanien, quelque 1 300 ressortissants de son pays ont rejoint ses rangs en Irak. Dans ce pays, les forces aériennes américaines ont frappé des positions jihadistes près de Baïji (200 km au nord de Bagdad), où se trouve la principale raffinerie de pétrole du pays, et cinq autres autour du barrage stratégique de Mossoul (nord) qui ont détruit des véhicules et endommagé un bâtiment occupé par les jihadistes. Les forces irakiennes peinent à reprendre le terrain perdu face aux combattants de l’EI qui ont enregistré ces derniers jours de nouveaux succès dans la province majoritairement sunnite d’Al-Anbar (ouest) contrôlée à plus de 80% par les jihadistes. Depuis leurs premières frappes, le 8 août, les Etats-Unis fournissent un soutien aérien militaire essentiel à l’armée irakienne, incapable pendant des semaines d’enrayer la progression des jihadistes. Aux faiblesses de l’armée s’ajoutaient les blocages politiques qui ont retardé de plusieurs semaines les nominations d’un ministre de la Défense et de l’Intérieur. C’est cependant chose faite depuis samedi: répartissant deux portefeuilles-clés dans la lutte contre l’EI le Parlement a approuvé la nomination de Khaled al-Obaidi à la Défense, et de Mohammed al-Ghabbane à l’Intérieur. Washington a exprimé sa grande satisfaction après l’annonce d’un gouvernement au complet. «Il s’agissait de postes cruciaux à attribuer dans le cadre des efforts contre l’EI», s’est félicité le secrétaire d’État John Kerry. «Nous sommes très satisfaits». Mais la nomination de Ghabbane, du bloc chiite Badr, place de fait le ministère de l’Intérieur, en charge de la grande majorité des forces de sécurité, sous le contrôle effectif du commandant de la milice liée à cette formation, Hadi al-Ameri. Depuis le lancement de l’offensive de l’EI en Irak, le 9 juin, le gouvernement irakien s’appuie sur des milices chiites, qui combattent souvent sur le terrain aux côtés de l’armée. Amnesty International a récemment accusé ces groupes de commettre des crimes de guerre contre des civils sunnites.

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