La ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, a donné, jeudi depuis Bejaia, le coup d’envoi de la célébration du mois du patrimoine (18 avril-18 mai), décliné cette année sous le thème « Patrimoine culturel et gestion des risques ».
Le choix de Bejaia « n’est pas fortuit », a souligné la ministre qui a expliqué cette option par les « potentialités patrimoniales » de la wilaya et la « charge historique et civilisationnelle qu’elle recèle », mais aussi par son expérience en matière de gestion des risques. Elle a relevé, à ce propos, que les séismes successifs de 2021 et 2022 qui ont frappé la ville de Bejaia ont « montré la résilience et la solidarité de ses habitants », et « l’aptitude des autorités locales à y faire face ». Pour rappel, plusieurs monuments et édifices historiques ont été ébranlés par les deux séismes à des degrés de gravité divers, mais ont presque tous été réhabilités en moins de quatre années.
Il s’agit, entre autres, du monument de la Casbah, fondé au 15e siècle, de l’édifice du théâtre régional Abdelmalek Bouguermouh, monument culturel phare de la wilaya qui date de 1936, des forts Bordj-Moussa et Sidi-Abdelkader, bâtis au 15e siècle. D’anciens bâtiments et structures urbaines à l’instar de l’antique « Porte Sarasine » et « Bab El Fouka », qui tirent leurs racines des périodes dynastiques des Hamadites et Almohades au 11e siècle, ont aussi été sérieusement touchés.
La Casbah et le théâtre ont rouvert leurs portes au public et Bordj Moussa, une forteresse monumentale espagnole bâtie au 16ème siècle, fait l’objet d’une étude de réhabilitation et de restauration, y compris le musée éponyme s’y trouvant.
Quant aux portes anciennes de la ville, objet de travaux de maçonnerie et d’architecture pointilleux, la fin de leur toilettage est attendue pour la fin de l’année en cours.
La ministre qui en a profité pour les passer individuellement en revue, s’est réjouie de la dynamique et du travail effectué pour les restaurer, estimant à ce titre que Bejaia peut constituer une wilaya « pilote » en la matière, et « un exemple à suivre à travers le territoire national ». Durant sa visite, la ministre a, par ailleurs, inauguré un institut de musique baptisé du nom de l’artiste feu Djamel Allam. L’établissement qui jouit d’une architecture exceptionnelle, a été institué au lieu et place de l’ancien tribunal de Bejaia, dont l’aile effondrée en mars 2011 a donné l’occasion de reconstruire à l’identique le bâtiment, dédié désormais à l’art et à la musique dans tous ses volets.