Le premier tour de manivelle du documentaire « Bali-Gheith-Blues », retraçant la vie du défunt maitre chantre de la chanson targuie, Othmane Bali, sera donné prochainement, a affirmé mercredi le producteur de cette œuvre, Abdelkrim Sekkar.
Rencontré par l’APS en marge des préparatifs en prévision du lancement de ce documentaire, Abdelkrim Sakkar a souligné qu’ « il entend au travers la production de cette œuvre sur le doyen de la chanson targuie à braquer les feux sur le défunt artiste et d’évoquer les aspects connus et méconnus de la vie et œuvres de cet artiste, ses randonnées et concerts à travers le monde, et valoriser son legs artistique lyrique dépassant plus de 250 morceaux musicaux que son fils entend mettre en valeur dans des albums à enregistrer à Djanet ou dans des studios mondiaux ».
M. Sekkar a déclaré que cette production vise à faire un petit plongeon dans la vie fulgurante de ce prodige de la chanson targuie, décédé tragiquement en été 2005, emporté par les eaux en furie de Oued « Adjriou » suite aux pluies diluviennes qui s’étaient ainsi abattues dans la région de Djanet.
Le producteur a, en guise d’explication de son titre attribué à ce documentaire « Bali-Gheith-Blues », indiqué vouloir atteindre une bonne facture artistique alliant l’aspect dramatique, l’usage sémiotique de la pluie dans le patrimoine culturel arabe et l’exploitation du genre musical mondial Afro-américain (Blues) en vue de rendre, sur une dénomination homogène anglo-arabe, un grand hommage au défunt artiste.
De plus, ce produit cinématographique évoque, selon le producteur, le parcours émouvant, vie et œuvres de l’artiste, son génie musical virtuose unique en son genre, ses inspirations maternelles et son amour et attachement corps et âme à sa ville natale, Djanet, usant d’anciennes scènes filmées lors de ses tournées à Londres (Angleterre).
Cette production biographique, qui entend garder précieusement cette personnalité artistique algérienne aux annales du patrimoine culturel du pays, raconte également la dextérité artistique sur sable et sur scènes du défunt artiste, ainsi que ses circuits touristiques en compagnie de son chœur musical à Londres et d’autres pays du monde pour animer des concerts, a ajouté Sekkar.
Dans l’objectif de faire valoir le parcours artistique du doyen de la chanson targuie, cette production, a-t-il soutenu, s’assigne entre-autres à découvrir la relation intime et spirituelle du feu Othmane Bali avec l’eau usant d’un style esthétique pour faire renseigner sur la valeur sémiotique de cette ressource vitale dans le legs des Touaregs.
Ce produit devra être également étoffé par des enregistrements réalisés par le metteur en scène Mohamed Zaoui avant le décès d’Othmane Bali. Ce dernier, rappelle Sekkar, a avoué, dans ses confessions à Zaoui, de son amour pour la pluie, ses gouttelettes, la splendeur de l’eau coulante dans les rivières et les Oueds dénotant de son désir de voir le désert recouvert d’une pelouse verte arborée de prairies et de jardins comme véhiculés par les longues histoires, les dessins et gravures rupestres incarnant toujours des pans de l’histoire de la région.
Pour enrichir et conférer plus de crédibilité à sa production documentaire, M.Sekkar recourt aux témoignages recueillis de différentes personnalités ayant côtoyé le défunt Bali, en plus de la prise de séquences de son lieu de naissance, de son enfance et de son lieu de travail, hôpital, ses collègues et compagnons artistes, dont le musicien américain Steve Schuman, en concert avec le défunt Othmane à Caracas (Venezuela), le grand musicien français de Jazz, Jean-Marc Padovani qui a partagé un de ses œuvres avec le défunt, en plus de relations et voyages ayant contribué aussi son ouverture sur le monde et l’intérêt qu’il a suscité auprès des autres artistes du monde.
De son côté, le metteur en scène, Mohamed Zaoui, a indiqué que l’équipe de tournage ambitionne de faire de cette production une œuvre répertoriant l’histoire de l’aède des touaregs ouvert au dialogue, l’établissement des passerelles de connaissances et de valorisation de la symbolique de l’eau incarné dans les us des Touaregs, la sagesse et la quiétude caractérisant l’homme bleu. Rappelons que le défunt s’était rendu, lors des précipitations, sur les berges de Loued « Adjriou » pour se délecter de l’image des eaux en furie avant d’être surpris et emporté par les eaux emportant avec lui tous ses espoirs.
Et de poursuivre, « ce documentaire vise à braquer les lumières sur ce grand artiste des touaregs qui a excellé dans ses performances artistiques et a représenté dignement le peuple algérien sur les scènes artistiques mondiales, comme il a servi d’exemple d’optimisme et de création dans la préservation du legs immatériel et la contribution à la diffusion des messages positifs exprimant les sentiments du regretté Othmane Bali ».
Le metteur en scène, Mohamed Zaoui, a estimé nécessaire l’exploitation des multimédias multilingues devant promouvoir le tourisme saharien et les potentialités culturelles et matérielles que recèle la région de Djanet.