Plus de Lionel Messi, de Sergio Ramos ni de Zinédine Zidane: les visages qui ont fait la Liga des vingt dernières années ne sont plus là pour la nouvelle saison qui démarre vendredi, entre économie chancelante et tensions latentes.
Des superstars parties, un Real Madrid et un FC Barcelone encore engagés dans le projet de Super Ligue européenne et prêts à faire front, une économie lourdement touchée par la crise sanitaire mais un accord tombé du ciel en vue avec le fonds CVC… A quoi va ressembler cette Liga 2021-2022 ? A la veille du début de ce nouveau championnat d’Espagne transfiguré, les certitudes ont fait place aux doutes. Jeudi, les clubs se sont réunis pour entériner la décision de LaLiga, l’organe gérant le football professionnel en Espagne, qui a décidé de vendre 10% de son capital au fonds d’investissement CVC Capital Partners pour 2,7 milliards d’euros.
Sans stars, sans sous
Une manne providentielle, alors que les portefeuilles des principaux clubs de Liga ont été profondément affectés par les conséquences de la crise sanitaire… Mais un accord critiqué par le Real et le Barça, qui tiennent encore à leur Super Ligue européenne (avec la Juventus Turin), un projet qu’ils présentaient comme la solution miracle face à une économie du football en déclin. A la veille du début du Championnat, une poignée d’équipes n’a toujours pas inscrit ses joueurs pour disputer la saison 2021-2022, en proie à de grosses difficultés à l’heure de cadrer sa masse salariale avec le fair-play financier exigé par LaLiga. Cette semaine, les tensions se sont multipliées: Florentino Perez, le patron du Real Madrid, a d’abord annoncé mardi que son club allait porter plainte contre LaLiga et CVC, dans le but de convaincre les autres clubs de ne pas entériner l’accord. Puis mercredi, il a de nouveau pris la parole pour répondre aux accusations d’un ex-dirigeant du Barça, qui l’accusait d’avoir joué un rôle dans le départ de Lionel Messi de Barcelone. C’est d’ailleurs la principale information de ce début de saison en Espagne: pour la première fois depuis 17 ans, une Liga va se jouer sans le N.10 argentin, qui a marqué le Barça et toute l’Espagne de sa légendaire empreinte avant de s’envoler pour Paris, mardi. Son éternel rival Cristiano Ronaldo avait déjà quitté le Real Madrid et l’Espagne en 2017, jetant un premier froid sur le bouillant championnat espagnol. Et cet été, plusieurs superstars du ballon rond ont précédé la «Pulga» (puce, en espagnol), à l’instar de Zinédine Zidane, qui a démissionné de son poste d’entraîneur du Real Madrid, ou de Sergio Ramos, ex-capitaine de la «Maison blanche» qui a lui aussi rejoint le PSG.
L’Atlético rêve du doublé
«La Liga démarre dans les tribunaux, et avec moins de stars», a résumé le journal conservateur ABC à sa une mercredi. Mais même dépeuplée de ses superstars, la Liga restera cette saison encore l’un des meilleurs championnats au monde. L’Atlético Madrid, champion en titre, a signé le transfert le plus onéreux de l’été en Espagne, en attirant le milieu de terrain argentin de l’Udinese Rodrigo de Paul pour cinq ans en échange de 35 millions d’euros… et les chamboulements d’effectifs chez ses deux principaux concurrents ont gonflé sa confiance pour conserver la couronne.
Le Barça, de son côté, pourra toujours compter sur Antoine Griezmann et quelques renforts comme Sergio Agüero ou l’ex-Lyonnais Memphis Depay pour encadrer la prometteuse génération de jeunes talents issus de La Masia, le centre de formation du club, menée par les joyaux Ansu Fati et Pedri.
Et le Real Madrid de Carlo Ancelotti, en pleine reconstruction après les départs de Zidane, Ramos et Raphaël Varane (vers Manchester United), misera sur l’expérience de son unique recrue, David Alaba, et sur une nouvelle saison hors normes de Karim Benzema, pour espérer se hisser à nouveau sur le trône espagnol, dont il a été éjecté d’un souffle en mai dernier.