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STATU QUO ET PROCLAMATION DE TRUMP : Nouvelle mise en garde du MAE sahraoui

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Dans une nouvelle interview donnée à un journal ivoirien, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a déclaré que le retour au statu quo au Sahara occidental « n’est plus envisageable » et que les Etats-Unis ne seraient pas en mesure de conserver leur statut de porte-plume au Conseil de sécurité sur la question sahraouie sans rompre avec la proclamation faite par Trump en décembre dernier.
Dans une interview accordée à « L’Intelligent  d’Abidjan », parue hier, Ould Salek, a indiqué qu’avec le retour de la guerre au Sahara occidental, suite à la violation par le Maroc du cessez-le-feu, le 13 novembre dernier, « les Nations unies sont face à leurs responsabilités. Le peuple sahraoui a attendu 30 ans un référendum d’autodétermination, il est donc nécessaire de situer les responsabilités et le retour au statu quo n’est plus envisageable ».
La situation sécuritaire au Sahara occidental occupé est celle d’un pays en guerre, a souligné le ministre, dénonçant « une répression sans précédent. Toutes les organisations des droits de l’Homme en parlent et émettent des communiqués de condamnation et des appels à la cessation de la torture et des violations flagrantes commises par l’occupant (marocain) ». Au niveau diplomatique, le ministre sahraoui a soutenu que « le Maroc bloque l’application de l’accord de paix et veut changer la nature du conflit, enterrer les résolutions et les décisions des organisations internationales, confisquer les droits du peuple sahraoui et légitimer son occupation illégale ». Pour lui, « l’heure est à la confrontation. À moins que le Conseil de sécurité (…) décide de mettre les pendules à l’heure ». « La République sahraouie doit prendre la place qui lui revient au sein du concert des nations. C’est cela le droit, et c’est cela la justice. Jouer aux prolongations revient à envoyer un message erroné au peuple sahraoui, à la région et à la communauté internationale », a-t-il insisté.
Dans cet entretien, le ministre a demandé « que la vérité soit établie, et rien que la vérité ».  Il a critiqué en effet l’inaction du Conseil de sécurité étant le garant de l’application du plan de règlement, les encouragements apportés par certains de ses membres permanents au Maroc qui « renie ses engagements dûment signés avec la partie sahraouie ».
Dans sa quête de liberté, le gouvernement sahraoui compte aussi sur la détermination du peuple sahraoui pour libérer sa patrie de l’expansionnisme du voisin du nord, à savoir son voisin marocain, comme il l’a fait contre le colonisateur espagnol, a dit le ministre.
Il a rappelé que depuis le début de la guerre de libération en 1973 contre l’occupant espagnol le mouvement national sahraoui a décidé de créer un seul mouvement qui réunit tous les Sahraouis qui aspirent à l’indépendance de leur pays. « Maintenant, le Front Polisario est constitué de toutes les sensibilités politiques et culturelles », a-t-il ajouté.
Concernant la proclamation faite en décembre dernier par l’ex-président américain, Donald Trump qui a reconnu la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, Ould Salek  a déclaré que les dirigeants sahraouis ont communiqué à l’administration de Biden « la condamnation énergique » du peuple sahraoui de cette déclaration « illégale » et « inopportune ». « Nous avons constaté que le département d’Etat répétait à chaque fois que la nouvelle administration est en voie de réviser cette transaction qui nous rappelle d’ailleurs la loi de la jungle. On ne peut pas offrir un peuple, un pays à un autre contre un service quelconque. C’est invraisemblable. Ça c’est le chaos mondial », a-t-il poursuivi.
D’après lui, la déclaration de Trump, « est nulle et non avenue ». « Elle n’a aucune valeur juridique, politique ou morale. C’est une transaction. Un troc », a-t-il jugé.
« La déclaration de Trump viole le droit international, la charte des Nations unies, l’avis de la Cour Internationale de Justice, et elle va même dans le sens contraire de la position traditionnelle des Etats-Unis et leur rôle au Conseil de sécurité où ils sont le Pen Holder (porte-plume) des résolutions sur le Sahara occidental. Les USA ne peuvent pas être juge et arbitre en même temps. Aussi, je ne suis pas sûr que cette déclaration a bien évalué les intérêts des USA, leur image et leur crédibilité », a-t-il enchaîné.
M. B.

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