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AU MOMENT OÛ ALGER ET PARIS ŒUVRENT À DÉPASSIONNER LES RELATIONS : Djaâboub rame à contre-courant

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Le ministre du Travail, Hachemi Djaâboub, aurait dû tourner plusieurs fois sa langue dans sa bouche au lieu de se fendre d’une déclaration aux conséquences diplomatiques graves pour les relations algéro-françaises. Ce dernier, dans son intervention devant le Conseil de la nation, aurait dû se limiter à faire un état des lieux de la caisse nationale des retraites, d’évoquer son déficit et de présenter des idées de solution qu’il juge nécessaires pour le résorber, s’est dérobé en s’en prenant à la France qu’il a qualifiée d’ « ennemi traditionnel et éternel » de l’Algérie. Une bourde, car au moment où il était sur le perchoir en train de casser « l’ennemi éternel », le chef d’état-major de l’ANP, Saïd Chengriha, recevait son homologue français, François Lecointre, chef d’état-major des armées. De plus, Djaâboub aurait dû se limiter à répondre à la question en apportant des éléments convaincants au lieu de se défausser sur la France. Au moment où l’Algérie et la France tentent de dépassionner leurs relations bilatérales et au moment où on tente d’aborder l’histoire commune avec sérénité, une déclaration pareille à l’effet d’une véritable dynamite qui pourrait casser toutes les bonnes volontés des deux bords de la méditerranée. En politique, et dans les relations internationales, il n’existe pas d’ennemi éternel et les rapports entre les pays sont sous-tendus par des intérêts parfois durables et parfois de conjoncture. La « real-politik » prime dans les relations internationales et entre l’Algérie et la France cela va audelà de simples intérêts économiques, car il y a une histoire commune avec ses joies et ses peines, un passé colonial à assumer et une guerre d’Indépendance à magnifier. Le ministre du Travail semble croire qu’en matraquant la France, il donne le gage d’un patriotisme qui suinte par tous les pores de la peau. Son passé d’islamiste semble avoir resurgi car, un responsable politique, tenu par la ligne politique de l’Exécutif et par la défense des intérêts du pays, ne peut pas se permettre une « étourderie » pareille. Décidément, l’image de l’équipe gouvernementale est en train d’être écornée par les déclarations irréfléchies de certains ministres. Si le ministre de la Jeunesse et des Sports avait appelé les Algériens qui allaient boycotter la révision de la Constitution du 1er novembre dernier à changer de pays, et si le ministre du Commerce, dans sa tentative de régler le problème des pénuries des produits de large consommation a appelé à utiliser la langue arabe pour les enseignes des magasins, Djaâboub nous a tout simplement créé un ennemi éternel au moment où la diplomatie algérienne est en train de reconquérir une écoute et un statut d’interlocuteur sérieux dans le concert mondial. Djaâboub a donné la preuve qu’il ne maîtrise pas la notion de l’État et de ses intérêts suprêmes. En bon ministre, il aurait dû se limiter à donner les causes du déficit chronique de la CNR, des difficultés des caisses d’assurances sociales et présenter les voies et moyens ainsi que les mécanismes que son département ministériel compte mettre en œuvre pour assainir la situation. Dommage, il aurait dû se taire ou botter en touche s’il n’avait pas d’arguments à présenter pour justifier l’inertie de son ministère devant la situation chaotique que vit le monde du travail.
Slimane B.

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