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Zoheir Ihaddaden sur la création du PPA : « Une école du nationalisme algérien »

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Ayant été l’école du nationalisme dix-sept ans après la création, à Nantes (France) en 1937, du Parti du peuple algérien (PPA), la Révolution algérienne éclata, en 1954.
Entre ces dates, le Mouvement national algérien autant il a traversé des conjonctures et des périodes difficiles, autant il a su, dans la dynamique du processus historique, être capable de ne pas perdre de vue l’un des principes fondateurs du PPA, l’indépendance de l’Algérie, comme l’a rappelé, hier, le fervent militant de ce parti, l’historien Zoheir Ihaddaden.

Parler du Parti du peuple algérien (PPA) sans évoquer le rôle central et essentiel de Messali Hadj, à l’origine, ainsi que d’autres figures du Mouvement nationaliste algérien, c’est faire abstraction du lien étroit qui a lié le destin du PPA à la destinée de la personnalité charismatique du Mouvement nationaliste. Si tout le monde s’accorde à dire que Messali Hadj est le père du Mouvement nationaliste, néanmoins, souligne Ihaddaden, «l’esprit de leadership et du zaïmisme qui le (Messali, ndlr) caractérisent sont presque venus à bout du PPA et de lui», a souligné Zoheir Ihaddaden, animant une conférence à l’occasion du 80e anniversaire de la création du PPA, et en hommage aux membres de son Comité central, hier, au Forum “El-Moudjahid”.
Pour ce fervent militant, né en 1929 à Béjaia, militant au Parti du peuple algérien, depuis 1947, il rejoint le Front de libération nationale (FLN) en 1954, ni le poids des années, ni les dures épreuves d’une vie de militant, dès les premières heures, n’ont réussi à lui faire oublier des faits et des évènements qui lui «sont lointains», selon ses propos.
Se rappelant en détail de la conjoncture, des conditions et des faits ayant rythmé la dynamique politique à l’origine de la création du PPA, 11 mars 1937, le jour où Messali Hadj, accompagné d’Abdellah Fillali et Kihal Arezki, se sont rendus à la préfecture de Paris pour y déposer le dossier d’agrément. À son retour à Aubervilliers, attendu par des militants, il prononça des mots qui demeureront gravés dans la mémoire collective du peuple algérien, annonçant qu’«aujourd’hui un enfant est né, on l’appellera le PPA», cet enfant, poursuit Messali, «il grandira, il organisera le peuple algérien pour le mener à l’Indépendance». Mais les épreuves, les conjonctures, le cours des évènements et des faits survenus, outre la politique des autorités coloniales visant à faire de toute voix algérienne, opposée à toute intégration ou assimilation ont tracé et dicté la suite à donner au Mouvement nationaliste algérien, et les militants et responsables du PPA, ont été au rendez-vous avec l’Histoire.
Du Mouvement du triomphe des Libertés, à la la création de l’Organisation secrète, devant assurer les conditions pour le déclenchement de la guerre de Libération, c’est des hommes et des femmes qui se sont abreuvés des idées de l’école du nationalisme algérien, le PPA, en l’occurrence, qui ont été en mesure de décider qu’il fallait être à ce rendez-vous avec l’Histoire, par le déclenchement de la Révolution, un certain 1er novembre 1954. Évitant de parler sur Messali, après cette date charnière de l’Histoire du peuple algérien, Zoheir Ihaddaden et après avoir relevé le «zaïmisme» qui caractérisait la personnalité de Messali, le conférencier dira que «Messali a très bien commencé son action politique, mais a mal terminé».
Des intervenants parmi une assistance nombreuse, composée notamment d’anciens militants du PPA , ont apporté à leur tour des témoignages, sur le rôle essentiel et déterminant qu’a joué le PPA, dans la formation des cadres et des militants qui ont à leur tour porté le flambeau pour allumer la flamme de l’action armée du peuple algérien pour son indépendance. Présente, hier, la moudjahida Ighil-Ahriz a invité les présents, comme les historiens, «à apporter des éclairages sur la période difficile du conflit MNA-FLN» durant laquelle, poursuit-elle, «deux de ses oncles ont trouvé la mort». N’ignorant pas que chaque Révolution qu’a connu le monde a eu ses blessures, comme l’enseigne l’Histoire des luttes des peuples, la Révolution algérienne n´est pas en reste, et ses blessures ne diminueront en rien la grandeur et la portée de la grande œuvre qu’a accomplie le peuple algérien dans sa lutte pour sa dignité et l’indépendance de l’Algérie. Il est à souligner en outre que, et jusqu´à une époque récente, on évitait même de parler du PPA et de Messali, en 2000, un Colloque international a été organisé, à Tlemcen, sur cette personnalité marquante de notre Histoire, que tout le monde s’accorde à dire, même avec ses erreurs, que c’est le père du nationalisme algérien.
Karima Bennour

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