Dans son dernier roman intitulé, « Zelda », Meriem Guemache met à nu les travers d’une société exclusivement masculine et plaide pour le droit des femmes à s’émanciper et disposer de leurs vies, à travers une histoire d’amour forte en émotions et riche en rebondissements. Dans ce livre paru aux éditions « Casbah », l’auteure déroule en 236 pages la vie de Zelda, une femme de 40 ans qui se remet tant bien que mal d’un divorce tumultueux, résolue à se reconstruire tout en gardant un œil bienveillant sur Yanis, son fils de 11 ans qui vit chez son père et passe les fins de semaines et les vacances scolaires avec elle. Journaliste reporter dans un magazine touristique en ligne, elle enchaîne les missions en Algérie et à l’étranger et fait découvrir aux lecteurs la splendeur et la magie de différents lieux et sites dans leurs dimensions historique, touristique et culturelle, avec un professionnalisme et une plume particulièrement appréciés par son patron.
Seule dans sa villa avec Roméo, son chat persan Chinchilla pour unique compagnon, Zelda, entreprenante et ambitieuse, est contrainte d’affronter sa solitude, l’hypocrisie des gens et leurs mensonges, leur regard oblique et réducteur à l’égard de la femme divorcée, autant de sujets d’actualité parmi tant d’autres encore qui nourrissent l’adversité dans une société sclérosée, proie à tous les conservatismes.
Dans ses tourments existentiels, Zelda a entre autre, eu à subir le mensonge de Réda, un pseudo « Don Juan » avec qui elle avait longtemps échangé sur Facebook, la fausse amitié de Karim son voisin, agent immobilier à l’égo surdimensionné qui voyait en elle la parfaite maîtresse, ou encore les immixtions intempestives de Aicha sa mère, une femme autoritaire à l’esprit péremptoire et archaïque. Ses choix de vie, Zelda les faits non sans compter sur les avis de ses deux complices, sa sœur ainée, Lila qui avait choisi de vouer sa vie à sa famille, avant de se faire convaincre de louer son savoir faire en cuisine à un traiteur, et son amie Yasmine, docteure en gynécologie à la recherche, elle aussi, du prince charmant.
S’apprêtant à partir en mission à Palerme, en Italie, Zelda ne savait pas que sa vie allait basculer et qu’elle allait rencontrer le grand amour dans une cérémonie de mariage où Lorenzo, un bel italien de 43 ans, va l’envoûter, avant de succomber, à son tour, au charme de la belle algérienne. Sur un nuage de bonheur et de romance, Zelda,va tenter de convaincre sa mère d’accepter une telle union avant de revenir, bien après, à de meilleurs sentiments, aura à affronter l’absence soudaine de Lorenzo, contraint d’écourter son séjour à Alger et rentrer précipitamment à Palerme. Deux années vont passer avant la réapparition de l’Italien qui avoue avoir caché une partie de sa vie à Zelda, à qui il réitère sa flamme. Avec une couverture frappée d’une belle toile de peinture signée Areslane Lourari, le roman « Zelda », est écrit dans un style aéré et accessible, empreint d’expressions locales, d’un vocabulaire riche, d’humour et de musicalité, avec des personnages hauts en couleurs.
Journaliste et productrice d’émissions culturelles à la Radio algérienne,