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Yémen : Accalmie apparente à Hodeida

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D’intenses efforts diplomatiques semblent avoir favorisé une accalmie dans les combats au Yémen, où la coalition sous commandement saoudien a accepté, selon Londres, le principe d’une évacuation de rebelles Houthis blessés avant de possibles pourparlers de paix d’ici fin novembre en Suède. «Les forces de la coalition vont maintenant permettre à l’ONU de superviser une évacuation médicale de Houthis –jusqu’à 50 combattants blessés– vers Oman avant une nouvelle série de pourparlers de paix en Suède ce mois », a affirmé le Foreign Office. Cette déclaration a été publiée au lendemain d’une visite du ministre britannique des Affaires étrangères Jeremy Hunt à Ryad et à Abou Dhabi, capitales de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis, les deux piliers de la coalition qui combat au Yémen les Houthis soutenus par l’Iran. C’est justement la question de l’évacuation de rebelles blessés qui avait fait capoter un round de négociations que l’ONU avait convoqué en septembre à Genève. Londres a estimé que l’évacuation autorisée par la coalition « à des conditions agréées » était un « développement majeur » qui s’inscrivait dans le cadre de « mesures de confiance » susceptibles de permettre « le début de pourparlers politiques en Suède d’ici la fin novembre ». A Stockholm, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Margot Wallström, a déclaré mardi que son pays se préparait « pour recevoir, dès qu’elles y seront disposées, les parties » belligérantes pour des négociations. De son côté, l’ONU a appelé à un cessez-le-feu, « particulièrement à l’intérieur et autour de toutes les infrastructures et installations dont dépendent l’aide et les importations commerciales », a dit le secrétaire général adjoint pour les affaires humanitaires, Mark Lowcock. Sur le terrain, les violences semblent avoir baissé d’intensité mardi, après 12 jours de bombardements et d’affrontements meurtriers dans l’est et le sud de la ville portuaire (ouest), contrôlée par les rebelles Houthis et cible d’une offensive loyaliste soutenue par la coalition. « Le port fonctionne » Un petit bâtiment du port de Hodeida a été touché par une attaque lundi, a-t-on appris de sources concordantes. Il s’agit du premier bombardement visant ce port stratégique, notamment pour l’acheminement de l’aide humanitaire, depuis l’intensification le 1er novembre de l’offensive sur la ville. Depuis cette date, la bataille de Hodeida a fait près de 600 morts, selon des sources militaires progouvernementales et hospitalières. Le port est le point d’entrée de plus des trois-quarts des importations et de l’aide humanitaire internationale au Yémen, pays menacé par une grande famine. Les Houthis ont accusé la coalition d’avoir mené deux frappes aériennes qui ont visé l’entrée est du port. Interrogé par l’AFP, le porte-parole de la coalition antirebelles, le colonel saoudien Turki al-Maliki, a indiqué vouloir vérifier cette information. Le directeur-adjoint du port, Yehya Charafeddine, a déclaré mardi à l’AFP que l’entrée principale avait été « la cible de raids aériens » mais que le port fonctionnait « normalement ». Il a fait état de trois blessés parmi des gardes. Mais quatre autres employés du port ont indiqué à l’AFP sous le couvert de l’anonymat qu’un commandant rebelle, ainsi que trois de ses gardes, avaient été tués. Un autre commandant rebelle a été blessé, ainsi que trois de ses gardes, ont ajouté ces sources. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a mis en garde lundi contre les conséquences « catastrophiques » d’une éventuelle destruction du port. Accalmie Une habitante de la ville qui a requis l’anonymat a de son côté indiqué à l’AFP que « les violents combats avaient cessé lundi soir. La nuit, nous avons entendu des coups de feu ponctuels, mais la situation semble stable aujourd’hui ». Les Houthis n’ont pas fait état d’action militaire dans Hodeida, mais un porte-parole rebelle a affirmé, lors d’une conférence de presse à Sanaa, que la rébellion disposait de « plans » pour empêcher toute tentative d’avancée vers le centre-ville. « Nous sommes prêts à une bataille de rues », a-t-il dit. Lundi, alors que des combats se poursuivaient à Hodeida, une intense activité diplomatique s’est déroulée entre Ryad et Abou Dhabi. Jeremy Hunt a été reçu par le roi saoudien Salmane avant de se rendre à Abou Dhabi, où il s’est entretenu avec le prince Mohammed ben Zayed al-Nahyane, l’homme fort des Emirats. Il est ensuite revenu dans la soirée à Ryad où il a rencontré le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, ministre de la Défense. Mardi, le vice-président yéménite Ali Mohsen al-Ahmar a tweeté qu’il avait également rencontré M. Hunt à Ryad. De son côté, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Bolton, a été reçu lundi par cheikh Mohammed, le prince héritier d’Abou Dhabi. Washington, Londres et Paris, tout comme l’ONU, ont appelé à la cessation des hostilités et à la reprise des négociations pour mettre fin à la guerre qui dure depuis quatre ans. Le ministre yéménite des Affaires étrangères Khaled al-Yemani s’est entretenu à Ryad avec le médiateur de l’ONU, Martin Griffiths. Selon l’agence officielle saoudienne SPA, l’entretien a porté sur « les moyens de ranimer le processus de paix au Yémen » et de mettre en oeuvre des « mesures de confiance ».

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