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Violence et atteinte à la sécurité publique : Recul des indicateurs en 2016

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L’approche intelligente prônée par les services de sécurité du pays, en associant le citoyen dans les différentes actions de sécurité et notamment la multiplication de campagnes de sensibilisation, semble apporter ses fruits.

En effet, un recul dans les indicateurs de violence et d’atteinte à la sûreté publique en 2016 par rapport à l’année précédente a été enregistré par les services de la Gendarmerie nationale (GN) dans un bilan communiqué jeudi dernier. Au total, 114 738 cas touchant aux affaires pénales ont été traités par les services de la GN, selon le bilan annuel des activités des unités de la GN en 2016. De ce fait, le directeur de la sécurité publique et de l’emploi, le colonel Laldji Mounir, lors d’une conférence de presse, a souligné que 115 487 individus ont été arrêtés dans le cadre de ces affaires, notant que 2,47% des personnes arrêtées sont des mineurs. Toutefois, les wilayas de Sétif, Alger et Tébessa conservent, pour cette année encore, le record en termes de classement de criminalité, selon le même interlocuteur. Pour les crimes de droit commun qui représentent 35,44% des affaires traitées, une baisse de 4,22% a été enregistrée par rapport à 2015 sur un total de 40 668 affaires enregistrées. Il s’agit de crimes d’atteinte aux personnes et aux biens, homicides volontaires, rapt de mineurs et coups et blessures volontaires. En fait, le recul de ces indices n’est pas venu fortuitement, mais grâce au travail mené récemment par les différents corps de sécurité et visant à humaniser plus les missions de ces corps au lieu de recourir systématiquement aux méthodes répressives. Des méthodes, très intelligentes, se manifestant clairement dans le traitement réservé aux multiples actions de protestation survenues récemment et qui ont évité tout débordement de la situation. Elles ont surtout montré leur efficacité dans les émeutes de Béjaïa, déclenchées en début de cette année par des commerçants pour dénoncer des mesures jugées antisociales et nuisibles au pouvoir d’achat dans la loi de Finances-2017. Malgré le caractère grave qu’ont pris ces émeutes avec des accrochages violents avec les forces de sécurité générant plusieurs blessés et des pertes matérielles importantes, la DGSN et la GN ont vite fait renverser la tendance de ces événements. Un travail colossal est mené dans ce sens et les forces de sécurité se sont gardés d’utiliser la force qu’en cas de nécessité privilégiant des actions conciliatrices traduites notamment à travers l’implication de la société civile locale pour ramener à la raison les jeunes mécontents, et débusqué une campagne de désinformations dans les réseaux sociaux incitant les jeunes à la violence. Les méthodes pour contenir des actions de protestation en évitant des accrochages directs avec les manifestants ont fait aussi leurs épreuves sur le terrain. L’action menée en novembre dernier par plusieurs syndicats professionnels d’enseignant sous la bannière de l’Intersyndical à la veille de l’adoption de la loi de Finances- 2017 en est le parfait exemple. Alors que toutes les lectures journalistiques prévoient une fin dramatique pour cette action d’autant qu’elle défie l’interdiction des marches à Alger, les forces de sécurité ont pu contenir des foules venant de plusieurs wilayas et bouclant complètement la Capitale. Le quadrillage de ces foules humaines et leur maîtrise n’ont généré aucune victime. Par contre, les affaires de kidnapping d’enfants qui ne cessent d’augmenter d’une manière dramatique imposent aux services de sécurité de doubler d’efforts. Selon le colonel Laldji, la GN a enregistré 23 affaires de rapt de mineurs, dont 93% ont été traitées. Dans le but de soutenir les efforts déployés en matière de lutte contre le rapt d’enfants, le nombre de cellules en charge de ce dossier, au nombre de huit actuellement, sera augmenté, précise la même source. En outre, les crimes d’atteinte aux biens, selon le bilan de la GN, ont connu une baisse de l’ordre de 7,37% avec 17 590 affaires enregistrées. Pour ce qui est des crimes d’atteinte à l’économie nationale, l’on dénombre 172 affaires liées à la dilapidation de deniers publics, évasion fiscale et infractions à la règlementation de change. En ce qui concerne les crimes liés à l’infraction du Code de la route et atteinte à l’environnement, 25 457 affaires ont été traitées et permis l’arrestation de 25 506 individus. Les affaires liées à la cybercriminalité, par contre, connaissent une hausse. Passé de 300 affaires enregistrées en 2015 à 538 affaires en 2016, le crime virtuel impose de nouveaux défis pour les forces de sécurité. Des défis que devrait prendre en charge le Centre de prévention et de lutte contre la criminalité informatique et la cybercriminalité (CPLCIC), relevant de la Gendarmerie nationale, qui a pour mission la traque de cybercriminels et la mobilisation de cyber-enquêteurs spécialisés dans les audits de sécurité et aussi assister les unités de la Police nationale en matière d’investigations sur les infractions numériques. Évoquant les opérations d’arrestation d’éléments de la «secte d’Al- Ahmadya», le même responsable a estimé leur nombre à 64 personnes arrêtées, relevant que la plus importante opération a été e durant le mois de juin 2016 dans la wilaya de Blida, et qui a permis l’arrestation de huit membres.
Hamid Mecheri

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