Accueil Zoomactu Un « pacte d’une Algérie nouvelle » pleine de promesses

Un « pacte d’une Algérie nouvelle » pleine de promesses

0

Par Ali El Hadj Tahar

Alors que le contexte politique tend vers le calme, la situation économique, elle, n’est pas rassurante d’autant que les caisses de l’État se vident et que les rentrées dépendent du prix des produits pétroliers et gaziers qui stagne depuis au moins six ans. D’ailleurs, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a publiquement annoncé que l’État pourrait recourir à des financements extérieurs à long terme, en prenant soin de préciser que ces prêts ne devraient pas toucher à la souveraineté du pays, excluant donc d’emblée l’endettement auprès du Fonds monétaire international (FMI). Cependant, c’est avec un programme élaboré pour la sortie de la crise multidimensionnelle que Djerad compte rassurer le citoyen. Ce plan comprend une batterie de mesures et de projets destinés à la relance et la dynamisation de l’économie et de tous les secteurs de la vie sociale, culturelle et autres.
« Le plan d’action du gouvernement que j’ai présenté devant les députés n’est pas un plan de développement mais plutôt une vision globale de notre pays et un pacte d’une Algérie nouvelle», a affirmé le Premier ministre. Entre autres mesures pour la réussite de ce programme, «le gouvernement axera ses efforts sur la bancarisation de l’argent de l’informel, le développement de la finance islamique et l’augmentation du recouvrement fiscal», a affirmé M. Djerad. En effet, une masse financière considérable circule dans le marché informel. Le Premier ministre l’estime à «des centaines de milliards», sans préciser la monnaie, alors que les experts l’estiment, eux, à au moins 30 milliards de dollars. Par ailleurs, pour financer la machine économique, l’État « compte augmenter l’efficacité du recouvrement fiscal, la lutte contre l’évasion et la fraude fiscale et la révision du système des avantages fiscaux».
Par le passé, beaucoup de responsables ont parlé de ces niches de financement interne mais aucune décision n’a été prise pour les capter, car leur bancarisation signifie la fin de l’économie parallèle et des trafics qu’elle suppose parfois. Estimant qu’il est possible d’assainir l’économie et de rentabiliser les flots informels, M. Djerad affirme que cet «argent peut être récupéré à travers les réformes des systèmes bureaucratiques, de la fiscalité et des banques». Les citoyens espèrent également que le président Tebboune tienne ses promesses de récupérer les biens détournés par la mafia, et la condition première pour cela est la signature des accords avec le Groupe d’États contre la corruption (GRECO) ou le Réseau des autorités de prévention de la corruption (RAPC), ensuite que l’Algérie mette en branle sa machine judiciaire et du renseignement pour fournir les informations nécessaires et surtout qu’elle tape sur la table pour que les pays occidentaux plient à sa demande. Il s’agira de crier fort pour faire comprendre à ces États de ne pas encourager la corruption et le blanchiment de capitaux dans les pays faibles tout en les combattant chez eux.
En réponse aux députés qui ont relevé l’absence de mécanisme et de délais d’exécution du plan d’action, le Premier ministre a affirmé que le Président a décidé d’innover en impliquant les walis dans une démarche dialoguiste qui devient un label Tebboune : en effet, la décision d’impliquer les walis est à la fois novatrice et pertinente dans la mesure où ces fonctionnaires connaissent mieux les besoins de leurs régions respectives et donc, les priorités de l’action étatique. Considérés comme de simples exécutants, les walis n’ont jamais été impliqués dans la décision politique, parfois définie par des ministres qui ne connaissent rien au secteur ou aux régions. Le cas du Sud est le plus parlant puisque les décisions ont toujours été prises par des décideurs issus du Nord. M. Djerad veut corriger ce travers. Mieux : il a fait état d’un travail en cours pour la révision de la nomenclature nationale des projets de développement, notamment ceux gelés, reportés ou pas entamés encore.
Car voilà des décennies que les citoyens du Sud attendent que l’État garantisse « un développement équitable au profit de toutes les régions du pays, sans exclusion ou marginalisation » et que la parole ne soit pas de la poudre aux yeux.
A.E.T.

Article précédentThéâtre : Hommage à Azzedine Medjoubi 25 ans après sa disparition
Article suivantDémantèlement à Médéa d’un réseau criminel spécialisé dans le trafic de psychotropes