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Tunisie : Ghannouchi s’oppose à la formation d’un gouvernement de compétences

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L’espoir de voir former un nouveau Gouvernement à partir de compétences nationales en Tunisie risque, à un jour de l’expiration du délai constitutionnel, de buter sur le rejet du Parlement dirigé par le parti islamiste de Ghannouchi, qui considère la démarche d’antinomique à la démocratie.

Ainsi, le président du mouvement tunisien « Ennahdha », Rached Ghannouchi, a affirmé hier, que son mouvement « est contre la formation d’un gouvernement de compétences étant donné que cela dénature la démocratie », en attendant la décision du Conseil de la Choura qui statuera, aujourd’hui en réunion, sur cette question.
Président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Rached Ghannouchi cité par l’Agence tunisienne (TAP), a expliqué, lors d’une conférence de presse, tenue dimanche à Sfax, à l’issue de sa rencontre avec les structures régionales du mouvement, que « la démocratie c’est la gouvernance des partis et la traduction des équilibres des forces politiques et non pas la gouvernance des compétences ».
Il a ajouté que « tous les partis et les ministères disposent de compétences techniques qui doivent servir la politique », estimant que « le pouvoir n’est pas un travail technique mais c’est plutôt la capacité d’avoir une vision, un projet et un discours mobilisateur ».
Le chef du gouvernement désigné chargé de former le nouveau gouvernement en Tunisie, Hichem Mechichi, avait exprimé son intention de former un gouvernement de compétences indépendantes. Un choix qui n’a pas été approuvé par les partis les plus représentés au parlement à l’instar d’Ennahdha (54 députés).
Ghannouchi a, en outre, souligné la nécessité d’amender la loi électorale qui est, selon lui, « incapable de donner lieu à une majorité, favorisant ainsi l’instabilité politique ».
Il a, par ailleurs, annoncé que l’ARP tiendra bientôt une séance extraordinaire pour examiner le dossier de la création de la Cour constitutionnelle pour bloquer la voie aux différentes interprétations de la Constitution.
S’agissant de la nouvelle vague de propagation du coronavirus et le limogeage de l’ex-ministre de la Santé publique, Abdellatif Mekki, le président d’Ennahdha a considéré « qu’il ne faut pas changer de leaders en pleine guerre », estimant toutefois que « les cadres et les services du ministère de la Santé sont encore en place et sont capables de gérer la pandémie malgré la décision de démettre Abdellatif Mekki, qui a fait preuve d’une grande capacité à gérer la crise sanitaire ».
Hichem Mechichi a achevé, le 19 août, les concertations avec les partis politiques, les organisations nationales et les experts concernant la formation du prochain gouvernement, d’après des sources locales.
Il se penche désormais sur la préparation du programme de ce gouvernement de technocrates et de la liste des ministres qui vont en faire partie. Cette liste doit être remise au président de la République et au Parlement avant le 25 août, date de la fin de l’échéance constitutionnelle pour la formation du gouvernement.
R. I.

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