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Troubles en Tunisie : Habib Essid rassure et met en garde

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Si tout le monde s’accorde à souligner la légitimité des revendications brandies, depuis plus d’une semaine, par les manifestants en Tunisie, les responsables, la classe politique et l’opinion tunisienne en général ne manquent pas d’exprimer des craintes et d’avertir sur les risques d’enlisement de la situation de crise sociale, en cours, vers le pire. Ce qui est à craindre, d’autant plus que des informations font état d’intrus et de fauteurs de troubles ayant infiltré les manifestations et se sont livrés à des scènes de pillage, pour un double objectif. Discréditer la contestation que les manifestants veulent pacifique et créer les conditions pour que le désordre et le flou s’installent dans la durée, situation qui profitera avertissent-ils, aux groupes terroristes qui guettent les moindres failles pour frapper et proliférer à travers le pays. Les informations des différents services de sécurité font état, depuis vendredi soir, notamment après l’entrée en vigueur du couvre-feu, d’arrestation de personnes munies d’armes blanches ou des tirs, sur une patrouille militaire, d’une voiture à son bord deux conducteurs, n’ayant pas obtempéré aux ordres, à l’entrée ouest de la ville de Kébéli. à Sfax, les unités de la police ont réussi à arrêter vingt personnes ayant bravé le couvre-feu, ils étaient équipés d’armes blanches, deux parmi eux sont originaires de Sidi Amor, Bouhajla à Kairouan, les mis en cause ont profité des manifestations pour piller et saccager. Pour les deux occupants de la voiture ciblant par des tirs, à Kébeli, la patrouille militaire précitée, celle-ci a réussi, dans sa riposte, à blesser l’un d’eux, transporté à l’hôpital régional, alors que le deuxième en fuite, s’en est suivie une opération de ratissage pour le mettre hors d’état de nuire. Hier, la cellule de coordination de la sécurité s’est penchée sur les tentatives d’infiltration des manifestations par des éléments terroristes. Au terme du conseil extraordinaire des ministres tenu hier matin sur la crise sociale qui secoue le pays depuis une semaine, le chef du gouvernement, Habib Essid a invité les Tunisiens à «comprendre qu’il y a d’importantes difficultés» pour répondre aux défis auxquels fait face le secteur économique tunisien, après avoir indiqué que son pays «est en danger et dans son intérêt il faut que tout le monde soit au dessus de tout intérêt» a-t-il lancé. Pour le chef de l’exécutif tunisien, son gouvernement « s’est mobilisé pour trouver des solutions nécessaires aux problèmes économiques et sociaux» a-t-il indiqué avant d’ajouter «je rassure les Tunisiens quant à un dénouement prochain de la crise», avant de préciser que le conseil ministériel «restera ouvert» pour assurer le suivi nécessaire et faire face à tout développement de la situation dans un sens ou un autre. Déclarant que des «solutions ont été dégagées pour certains problèmes à Kasserine, et non pour tous». Essid a assuré les Tunisiens de «l’engagement» du gouvernement à «œuvrer à solutionner l’ensemble des problèmes» a-t-il indiqué. Par ailleurs, le chef du gouvernement tunisien a été affirmatif et déterminant en s’exprimant, lors d’un point de presse,à l’issue de la réunion extraordinaire du cConseil des ministres tenu, hier. Sur les risques qui pèsent sur la Tunisie, notamment ceux liés à la sécurité et la stabilité du pays, et par crainte de voir celle-ci basculer par la transformation de la crise sociale en cours dans le pays, en crise politique, il dira «personne ne pourra, de l’extérieur comme à l’intérieur de la Tunisie porter atteinte aux acquis démocratiques du pays» a-t-il affirmé. Indiquant auparavant que des «intrus se sont infiltrés parmi les jeunes manifestants, «profitant de ces manifestations» a-t-il souligné pour se livrer, a-t-il expliqué «au pillage et semer le désordre» dans le pays a avertis le Premier ministre tunisien. Situation qui inquiète le gouvernement certes, mais aussi les manifestants demandeurs d’emploi et de meilleures conditions sociales, ainsi que la classe politique en Tunisie, laquelle ces acteurs ont averti sur les dessins inavoués de certains visant la déstabilisation du pays et delà, l’Etat tunisien. Les différentes phases ayant marqué le processus de transition démocratique dans le pays, depuis la chute de l’ex-régime Ben-Ali, lequel processus a été conduit par la Tröïka, dirigée par Ennahda, mouvement islamiste de Rached Ghennouchi, jusqu’à l’adoption d’une nouvelle constitution pour le pays, suivie par la présidentielle. Laquelle remportée par Baji-Caid Essebsi, lui succède le scrutin législatif, au terme duquel le parti de Ghannouchi a perdu la première place, en nombre de sièges, pour occuper la seconde place, après la victoire à ce scrutin législatif du parti Nidaa Tounes, formation politique du président Caid Essebsi . Le gouvernement issu d’une coalition de ces deux partis précités, n’a pas réussi, selon des observateurs avertis, à dépasser dans leur rôle le seuil de la gestion de la vie socio-économique du pays. Ce qui a nourri les conditions déjà difficiles de la vie-socio-économique des Tunisiens, aboutissant à l’expression de la crise sociale en cours dans le pays, en l’absence d’une réelle perspective pour la relance de l’activité économique, qui a été rendue très difficile notamment par les attentats terroristes, à l’origine du net recul de l’activité touristique dans le pays, laquelle, faut-il le noter, constitue le poumon de l’économie tunisienne.

Karima Bennour

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