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Syrie : Assad se félicite de sa victoire à Alep

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Les opérations d’évacuation des derniers rebelles d’Alep ont commencé. Paris réclame une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU.

Alors que le Conseil de sécurité se réunira en urgence, vendredi, à la demande de la France, le président syrien Bachar el-Assad s’est félicité jeudi, de la victoire de ses troupes à Alep et a affirmé que les Syriens « écrivaient l’histoire » en chassant les rebelles de la deuxième ville du pays. « Je veux assurer que ce qui se passe aujourd’hui, c’est l’histoire que tout citoyen syrien Est en train d’écrire », a lancé le chef de l’État dans une courte vidéo postée sur le compte Facebook de la présidence.
« Avec la libération d’Alep, on dira que la situation a changé, pas seulement pour la Syrie, pas seulement pour la région, mais pour tout le monde », a-t-il lancé, sourire aux lèvres, sur la vidéo qui semble filmée par un téléphone portable. « L’histoire se dessine maintenant. C’est bien plus important que de simples félicitations », ajoute-t-il, évoquant un « avant » et un « après » la
« libération » d’Alep, au moment où les derniers quartiers rebelles de la deuxième ville de Syrie, violemment bombardés par le régime durant des semaines, connaissent leurs premières évacuations».

« Les 50 000 habitants d’Alep-Est n’attendent plus que la mort »
Le président du conseil local des quartiers rebelles d’Alep-Est a lancé, lui, un appel à l’UE pour qu’elle contribue à sauver ses quelque 50 000 concitoyens. Brita Hagi Hassan, qui était invité à s’adresser aux dirigeants européens réunis en sommet à Bruxelles, a estimé que l’Histoire les jugerait s’ils échouaient à protéger des innocents du régime du président Bachar al-Assad.
« Les 50 000 habitants d’Alep-Est n’attendent plus que la mort après l’échec de la communauté internationale », a-t-il déclaré à la presse, à côté du président du Conseil européen, Donald Tusk. « Nous avons un besoin urgent d’une coalition pour forcer le régime et les milices iraniennes présentes sur le terrain à respecter le cessez-le-feu et nous avons besoin que soit organisée une évacuation sûre des civils », a-t-il plaidé.

Blessés et malades
Près d’un millier de personnes ont déjà été évacuées jeudi des quartiers rebelles d’Alep, a indiqué un haut responsable militaire, alors qu’un premier convoi a quitté le secteur de l’opposition dans la deuxième ville de Syrie. « L’opération d’évacuation a concerné 951 personnes, dont plus de 200 rebelles, ainsi que 108 blessés parmi lesquels des insurgés », a indiqué le responsable militaire.
Les premiers bus et ambulances transportant des blessés et des civils ont quitté jeudi en début d’après-midi les quartiers rebelles d’Alep, deuxième ville de Syrie. Les véhicules, transportant essentiellement des blessés et leurs familles, sont partis du quartier d’Al-Amiriyah et se sont rendus dans celui de Ramoussa, aux mains du régime. Ils devaient ensuite se diriger vers l’ouest de la province d’Alep, contrôlée par les insurgés.
Le convoi avançait très lentement. Il était ouvert par des véhicules du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et du Croissant-Rouge syrien avec leurs drapeaux, suivi par 13 ambulances et 20 autobus verts. « Ils ont traversé la ligne de front et ils vont se diriger vers l’ouest de la province d’Alep », majoritairement sous contrôle des rebelles, a indiqué Ingy Sedky, la porte-parole du CICR en Syrie. Les premiers à partir sont les blessés et les malades, ainsi que leurs proches, a-t-elle précisé.

Revers cuisant pour la rébellion
Un correspondant de l’AFP dans les quartiers rebelles a pu voir les gens s’agglutiner dans les bus, s’installant sur les sièges ou à même le plancher. Certains habitants, parfois âgés, pleuraient. D’autres apparaissaient heureux de partir. D’autres encore semblaient hésitants à embarquer dans les bus, craignant de possibles vérifications de sécurité ou des fouilles par les forces du régime. Dans le quartier de Ramoussa, des femmes aux balcons lançaient des « youyous » au passage des bus. La Russie s’est engagée à suspendre les combats dans la province d’Idleb, vers laquelle doivent être évacués les rebelles et leurs familles retranchés à Alep-Est, a déclaré jeudi, à Genève un haut responsable de l’ONU. Lors d’une conférence de presse, Jan Egeland, chef du groupe de travail de l’ONU sur l’aide humanitaire en Syrie, a indiqué que la plupart des personnes évacuées souhaitaient se rendre dans la ville et province d’Idleb, contrôlées par l’opposition syrienne. « Nous avons deux camps établis à Idleb, qui est une zone de conflit », a-t-il précisé. « Les Russes nous ont assuré qu’il y aurait une pause dans les combats pendant que nous participerons aux évacuations. »

« J’ai peur de ce qui risque d’arriver »
L’armée russe soutient le régime du président Bachar el-Assad. La province d’Idleb est la dernière place forte de la rébellion, qui contrôle également quelques poches à Deraa (Sud) et près de Damas. Jan Egeland a tenu à préciser que l’ONU avait été « invitée seulement ce matin à superviser et à assister les opérations d’évacuation ». « L’accord n’a pas été discuté avec l’ONU », a-t-il dit.
« Nous n’avons pas été partie prenante. »
Mais il a indiqué que du personnel et des véhicules de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) étaient sur place à Alep-Est au côté du Comité international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge pour faire sortir les malades, les blessés, les civils et les rebelles. « Nous sommes prêts à les accompagner jusqu’à Idleb ou jusqu’en Turquie », a-t-il dit. Il a précisé que les deux structures de l’ONU à Idleb pouvaient accueillir
100 000 personnes et que les nouveaux arrivants seront enregistrés par l’ONU. « Mais j’ai peur de ce qui risque d’arriver quand cette opération sera terminée, pour les gens d’Idleb et des autres zones qui sont toujours disputées », a-t-il déclaré.

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