La révision de la Constitution est sur toutes les lèvres. C’est désormais connu, celle-ci est l’évènement le plus important en Algérie, en 2015. Partis politiques, ministres, président de l’APN, président du Sénat… chacun donne sa version sur la date et surtout les grands axes de la révision constitutionnelle.
Serait-elle renvoyée aux calendes grecques ? C’est à cette question que le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Amar Saâdani, a répondu lors d’un entretien accordé au site d’information électronique «Tout Sur l’Algérie» (TSA). Ainsi, l’homme fort de l’ex-parti unique donne tout l’air de ne pas se soucier de ce qui se dit à propos des raisons du retard accusé dans la révision de la Constitution. Ce retard est expliqué, de manière implicite, par le manque d’adhésion de la classe politique, notamment de l’opposition, au projet présidentiel. Jetant la balle dans le camp des l’opposition, il dira que «le Président veut une Constitution consensuelle. Certains partis de l’opposition ont refusé de prendre part aux consultations, privant ainsi le Président d’un «rêve» auquel il tient beaucoup : faire associer la majorité de la classe politique à la rédaction de la nouvelle Constitution». Tout en affirmant qu’en dépit de «ce refus, le Président insiste sur l’élargissement des discussions. Peu importe le temps que cela va prendre. Le bus attendra les retardataires». Reconnaissant, à ce sujet, que la révision a accusé un grand retard, l’homme fort du FLN a soutenu ses dires en déclarant «le processus ayant trait à la révision constitutionnelle a pris du temps et prendra encore, peut-être, un temps supplémentaire. La seule partie à mettre en cause dans cette situation, c’est bien l’opposition qui refuse d’adhérer au dialogue». Pour ce qui est de la date précise de la révision, Saâdani a indiqué que «l’échéance sera retardée à cause de l’opposition». «Le Président insiste pour que l’opposition prenne part au dialogue, mais malheureusement cette dernière s’entête à dire non», a-t-il encore insisté sur le rôle de l’opposition dans le report de la révision.
«Effectivement, l’opposition dit non à tout, et non pas seulement à la nouvelle Constitution. Divisée, peu représentative, et dirigée par des personnalités qui veulent se placer pour les prochaines présidentielles, elle veut faire échouer le projet du Président, et oublie que réviser la Loi fondamentale est l’une de ses prérogatives», a rajouté le SG du FLN. Par le passé, Saâdani avait indiqué que la révision de la Constitution aura lieu avant fin avril 2015. Cette déclaration a eu lieu au début de janvier de l’année en cours. Soit des mois après la fin des consultations menées par le directeur de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia. Or, pourquoi le SG ne s’est rendu compte qu’à ce moment précis du refus de l’opposition de dialoguer ? De plus, le secrétaire général du FLN, qui passe son temps à s’attaquer aux partis de cette opposition, va plus en affirmant que les deux copies de l’avant-projet de nouvelle Constitution qui ont été récemment remises aux présidents des deux Chambres du Parlement et au président du Conseil constitutionnel ne sont pas les mêmes avec la copie qui sera soumise au Parlement ou au référendum. L’ampleur de cette révision constitutionnelle n’est certes pas encore connue avec exactitude, mais il est certain que les modifications qui seront introduites à la Loi fondamentale du pays ne vont pas manquer d’avoir des incidences directes sur les prérogatives de quelques institutions.
Lamia Boufassa