Badreddine Lakhdar, conseiller à l’économie auprès du SG de l’UGTA et membre de la commission exécutive, a été l’invité, hier, de la Chaîne III. Selon lui, il faut booster la production nationale pour réduire la lourde facture d’importation qui a atteint les 60 milliards de dollars. L’UGTA appelle à réguler les importations qui coûtent très chèr à l’Algérie. D’après Badreddine, pour relancer l’économie nationale, l’UGTA a toujours revendiqué la production nationale. Selon des spécialistes en économie, le marché libre ne peut que favoriser la croissance économique. Devant cet état de fait, la positon de l’UGTA est d’interdire à l’importation toute production nationale. Par ailleurs, il faut encourager les agriculteurs à produire davantage pour éviter d’importer des légumes ou des fruits. Selon Badreddine, l’importation à outrance est à proscrire, car elle porte un grand préjudice à l’économie nationale. L’autosuffisance doit être mise en exergue pour répondre aux besoins des produits dérivant de notre production nationale. Il estime que l’industrie algérienne est à même, dans certains secteurs d’activités, de se développer, pour autant, ajoute-t-il, qu’elle n’a pas à subir les effets d’une concurrence déloyale. Il a évoqué les années 70, durant lesquelles l’Algérie avait importé des chaussures des États-Unis et des chemises de France. Il a mis en relief la valorisation de notre production, en citant les cas de nombre d’entreprises publiques et privés produisant des tracteurs, des moissonneuses-batteuses, des camions et autobus, et une très large gamme d’équipements électroménagers. Aussi, Badreddine a cité l’exemple de l’entreprise publique «Filampe» qui se trouve à l’arrêt par manque d’argent pour acheter la matière première, alors que le pays importe toujours des lampes de mauvaise qualité, créant, ainsi, des problèmes aux citoyens. Selon lui, ne plus importer de lampes reste la meilleure façon de créer la croissance et de diminuer le chômage. D’autre part, il a affirmé que l’objectif principal de l’UGTA est de mettre tous les moyens en œuvre pour mobiliser les travailleurs, afin d’augmenter la production nationale et améliorer la qualité. Pour ce faire, il faut une volonté politique interdisant toute importation qui constituerait un danger pour l’économie nationale. Face à cette situation, il reste à savoir si le tissu industriel répond aux besoins du marché national, pour pouvoir aller vers l’exportation. Selon le représentant de l’UGTA, les États-Unis ont bien une loi interdisant l’introduction de produits concurrents à leur économie. D’après lui, pour relancer l’économie, il faut une volonté politique, afin de rendre les entreprises plus performantes, et utiliser les compétences des cadres algériens en leur octroyant les avantages liés à leurs fonctions pour les motiver à produire davantage. Par conséquent, Badreddine a affiché son hostilité quant à la privatisation d’entreprises du secteur public. Selon lui, la privation ne favorise ni la production, ni la croissance de l’emploi. À ce titre, il a rappelé que les entreprises publiques qui ont été privatisées n’ont pas donné les résultats escomptés. Au contraire, elle encourage l’exportation de devises. D’autre part, il a évoqué la performance de l’entreprise BCR, dont les produits de haute qualité sont facilement exportables. Par ailleurs, il a encouragé la relance du secteur du textile qui, d’après lui, constitue un bon créneau pour le développement de l’économie nationale.
Lazreg Aounallah