Le personnel navigant commercial de la Compagnie nationale aérienne, Air Algérie, a observé, hier, dès les premières heures de la matinée, une grève surprise.
Le débrayage, suivi à travers tout le territoire national, a plongé les aéroports dans une anarchie sans égale. Plusieurs vols ont été retardés, alors que d’autres ont carrément été annulés.
Quelques mois après la journée de protestation enclenchée par les commandants de bords de la même Compagnie nationale, c’est au tour du personnel navigant de monter au créneau. N’ayant pas reçu d’échos à leur préavis de grève, déposé il y a quelques jours auprès de la direction générale d’Air Algérie, ces derniers ont décidé de passer à l’action, et, effectivement, d’observer une grève illimitée. Les grévistes composés essentiellement de stewards et d’hôtesses de l’air revendiquent l’amélioration de leur situation socioprofessionnelle. Selon une source de l’aéroport que nous avons contactée, les grévistes veulent exprimer par la grève leur ras-le-bol, suite à la négligence de la direction générale de la Compagnie aérienne. Ces travailleurs revendiquent, notamment, des contrats de travail à durée indéterminée (CDI). On explique, dans ce sens, que la plupart du personnel navigant et après plusieurs mois de travail continuent à exercer sous contrat à durée déterminée (CDD). «Ils ne comptent pas baisser les bras, jusqu’à la satisfaction totale de leur doléances», souligne notre source.
Dans le même cadre d’idées, notre interlocuteur note que toute cette effervescence se passe devant l’absence et le silence du directeur général d’Air Algérie. Celui-ci se trouvant à l’étranger pour une mission qui ne fait pas essentiellement partie de ses prérogatives. Selon toujours notre source, le DG serait parti à Toulouse, en France, pour la réception d’une flotte, alors que ce sont les membres de l’équipage qui devaient s’en charger.
À l’heure où nous mettons sous presse, nous apprenons que le P-DG d’Air Algérie a dû parer au plus pressé pour rentrer à Alger. Mohmed-Salah Boultif a pu convaincre les grévistes de mettre fin à leur mouvement et reprendre le travail. Ce qui a été effectivement constaté, même si les conséquences de ce débrayage restaient visibles à l’aéroport, du fait de l’impact des décalages et annulations des vols et le désarroi des passagers, dont une partie est rentrée à la maison. Notre source note que le P-DG, aurait dès le matin dépêché une délégation le représentant auprès des grévistes, en son absence, pour lever le piquet de grève et négocier afin d’éviter la pagaille qui régnait toute la journée. Mais c’est là, un scénario auquel les usagers de cette compagnie ont pris l’habitude d’assister, puisque ce n’est pas la première fois que cela arrive. En effet, la grève a provoqué le retardement de plusieurs voyages à l’intérieur et à l’extérieur du pays, ainsi que l’annulation de vols vers la France, la Belgique, l’Italie ou encore le Liban. Le syndicat du personnel navigant commercial (PNC), a de son côté avancé un taux de participation de grève de 90% à travers le territoire national. Le syndicat souligne, également, que la grève ne prendra fin que lorsque la direction répondra favorablement à ses revendications. À noter que le départ du DG actuel figure dans cette liste de revendications.
Ania Naït Chalal