S’exprimant, hier à Alger, dans son discours d’inauguration de la Conférence nationale sur le commerce extérieur, organisée au Palais des nations, par le ministère du Commerce, le chef du gouvernement Abdelmalek Sellal, a révélé que la loi de finances complémentaire 2015, en préparation, va consacrer un certain nombre de mesures visant à cadrer, contenir et à mieux prendre en charge le commerce extérieur, à travers ses opérations d’exportation, mais surtout celles de l’importation.
D’emblée, Sellal a rappelé la politique du gouvernement qui va en faveur de la promotion du commerce extérieur, tout en axant, surtout, son élocution, sur l’impératif de développer la production hors hydrocarbures, à même d’agir au lieu de subir la conjoncture financière qui sévit dans l’économie nationale. «On ne peut plus compter sur les ressources pétrolières», a-t-il prévenu en ce sens, dont la valeur s’est établie à 58,3 milliards de dollars en 2014, contre 62,96 Mds l’année dernière. C’est ce qui explique le recul de la balance commerciale qui enregistre plus de 4,5 Mds, lorsqu’encore à cette dépendance aveuglante aux ressources pétrolières, s’ajoute le faible volume des exportations hors hydrocarbures, avance Sellal, chiffres à l’appui de son argumentaire. Et à lui d’assurer encore, que le gouvernement qu’il dirige prévoit d’ores et déjà et s’attelle à l’élaboration de la mouture de la loi de finances complémentaire, et qui tiendra non seulement en compte de la problématique posée par le commerce opérant à l’international dans sa globalité, mais surtout, elle va apporter des mesures concrètes devant agir en faveur de l’organisation du secteur, a-t-il précisé. En effet, si cette conférence intervient pour poser une problématique liée au commerce extérieur, il n’en demeure pas moins que sa résurgence émane de diverses raisons, qui requiérent, donc, la collaboration de plusieurs secteurs. D’ailleurs, les réponses qui devraient être suggérées durant cette rencontre, seront l’apanage de plusieurs responsables des pouvoirs publics, compte tenu des interactions sur lesquelles reposera la nouvelle politique devant amener à l’organisation des activités de l’import-export. Ceci s’explique sans doute par la présence de plusieurs ministres du gouvernement, parmi lesquels Ramtane Lamamra des Affaires étrangères, Mohamed Djellab des Finances, Abdelouahab Nouri de l’Agriculture et du Développement rural, en plus du gouverneur de la Banque d’Algérie Mohammed Laksaci, et bien d’autres hauts responsables de l’État, des ambassadeurs étrangers et d’experts du domaine financier et économique. En effet, cela est d’autant plus complexe, que ce secteur se développe dans un contexte économique délétère, se traduisant notamment par la baisse des revenus pétroliers. Parmi les mesures annoncées par le Chef de l’exécutif national et que devra contenir la prochaine loi complémentaire, la lutte contre les pratiques de la fraude et de la corruption qui sont couramment utilisées, notamment à travers le financement de l’importation, a-t-il suggéré, en vue de mettre fin à l’anarchie qui règne au sein de ce secteur. Non seulement, puisque Sellal a même menacé de recourir à la force de la loi pour réprimer tout acte frauduleux dans les pratiques commerciales s’exerçant à l’international. «Les lois de la République sont claires, il est temps de lutter contre ces phénomènes dans le cadre du respect de la législation en vigueur», a-t-il clamé. Sellal déclare-t-il la guerre aux importateurs ? C’est du moins que qui s’apparente comme tel, sachant que le chef du gouvernement semble décidé plus que jamais à agir aussi bien en amont que sur l’aval.
Relancer le crédit à la consommation
Les recettes avancées par Sellal ne se résument pas à ce stade. En effet, pour arrêter la saignée à l’origine notamment des importations, le Chef du gouvernement soutient le retour du crédit à la consommation. En économie, le financement des ménages et l’une des solutions préconisées, à juste titre d’ailleurs, pour encourager la consommation. Dans ce cas de figure, Sellal, même s’il ne l’a pas dit clairement, le gouvernement veut inciter le citoyen à s’orienter vers le produit local, afin de freiner l’importation. Ceci étant dit, il faudra bien entendu relancer la machine productive en diversifiant l’économie nationale. Le Chef de l’exécutif a évoqué également le phénomène du marché parallèle, qu’il faudra endiguer. L’informel représente 3700 milliards de DA, ce qui est en fait un vrai casse-tête auquel fait face le gouvernement, et le secteur du commerce en particulier. Là encore, Sellal a appelé à lutter contre les fraudeurs et prône une politique d’assainissement du secteur. En s’adressant aux importateurs, le Chef du gouvernement a appelé à l’arrêt de l’importation de produits supplétifs et ceux qui nuisent à la santé du consommateur. Enfin, Sellal préconise la spécialisation et la classification des importateurs selon le produit et le pays de sa fabrication. Pour lui, chaque opérateur doit s’occuper dans une seule marchandise qu’il importera à partir d’un seul pays. En attendant, force est de constater que l’importation demeure un écueil qui handicape l’économie nationale. Ce constat est d’ailleurs partagé par beaucoup d’intervenants à cette conférence, si l’on se fie à leurs déclarations. À souligner que les travaux de la conférence se poursuivront aujourd’hui.
Farid Guellil
Dans ces debats sur le commerce exterieur ils ont oublie de parler de la grosse plaie qui fait de certains
importateurs des detenteurs de monopole a savoir la concurrence deloyale et la position dominante sur le marche et ce malgres un conseil de la concurrence innoperant