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RÉFORME DES SUBVENTIONS DE L’ÉTAT : Une réflexion sera lancée après les législatives

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Depuis son Indépendance, l’Algérie a consacré le caractère social de l’État comme le stipule la déclaration du 1er novembre et le Congrès de la Soummam ainsi que ses différentes Constitutions afin de garantir une vie « digne » à ses citoyens en protégeant leur pouvoir d’achat. C’est à ce sujet que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a parlé dans une interview, accordée à l’hebdomadaire français Le Point, assurant que l’Algérie restera un « État social pour toujours », annonçant qu’une réflexion nationale sur la réforme des subventions étatiques, incluant notamment les syndicats, le CNESE et les élus, sera entamée après les élections législatives et locales. Le chef de l’État a avancé que « le projet est en cours d’élaboration, j’attends l’élection des assemblées (Parlement et assemblées locales) pour entamer une réflexion nationale, notamment avec les syndicats, le Conseil national économique et social et environnemental et les élus ». Il a tenu, dans ce cadre, à réitérer l’attachement du pays à préserver ses acquis sociaux, consacrés dans la déclaration du 1er novembre 1954. « L’Algérie sera un État social ad vitam aeternam, parce que c’est une exigence de ceux qui se sont sacrifiés pour ce pays. La déclaration du 1er novembre 1954 préconisait la création d’un État démocratique et social. Tel était le vœu de nos martyrs », a-t-il assuré.
Cependant, L’État social reste « un principe valable pour les classes moyennes et démunies, mais les plus riches ne doivent plus être concernés par les subventions », a-t-il tranché, en faisant remarquer « qu’aux premières années de l’Indépendance de l’Algérie, les millionnaires se comptaient sur les doigts d’une main. Maintenant, l’Algérie compte des centaines de milliardaires ». En janvier passé, le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, avait anticipé une éventuelle révision de la politique des subventions de l’État en vue de cibler les catégories sociales qui en ont le plus besoin, précisant que cette dernière (la révision) « interviendra au plus tard le deuxième semestre de 2021 », Benabderrahmane a fait savoir, également dans ce contexte, que l’enveloppe destinée au soutien au titre du budget 2021 avait été portée à 17 milliards de dollars, soit 1 960 milliards de dinars, conformément aux orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. « Il n’est pas normal que les catégories aisées acquièrent les produits subventionnés au même prix que les citoyens à faible revenu », a-t-il estimé relevant une « injustice » dans la répartition de ce soutien. « Nous œuvrons pour que le soutien de l’État profite aux citoyens qui en ont le plus besoin », a-t-il dit. De son côté, et dans une contribution publiée en avril passé, le professeur des universités et expert international, Abderrahmane Mebtoul, a estimé que l’efficacité d’une politique des subventions ciblées en Algérie, est liée à une autre gouvernance et à une nouvelle politique salariale. Pour qui, les tensions sociales sont atténuées artificiellement grâce aux recettes des hydrocarbures qui permettent des subventions et transferts sociaux représentant 23,7% du budget général de l’Etat et 9,4% du PIB pour l’exercice 2021. Selon l’expert international, les subventions sont mal gérées et mal ciblées. Elles ne profitent pas toujours aux plus démunis et par la crise du logement qui renforce la solidarité familiale. « Le ciblage des subventions que je préconise depuis 1992, suppose une large concertation sociale, un système d’information fiable en temps réel et une enquête précise sur la répartition du revenu national et du modèle de consommation, pour déterminer les couches défavorisées, tout en ne pénalisant pas les couches moyennes par un nivellement par le bas » recommande-t-il.
Sarah Oubraham

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