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Rééquilibrage du marché pétrolier mondial : Alger et Téhéran sur la même longueur d’onde

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Pour le rééquilibrage du marché pétrolier mondial, qui connaît une surabondance de l’offre, par rapport à la demande, à l’origine de la dégringolade du prix du baril de l’or noir, depuis juin 2014, jusqu’à atteindre parfois les 28 dollars, les pays membres de l’Opep et hors Opep ont réussi à s’entendre à Alger sur la réduction de leur production à 32 ou 33,5 millions de baril/jour ; mais, depuis, l’attribution des quotas de production pour chaque pays du Cartel pétrolier persiste à être l’obstacle principal pour l’activation de l’Accord d’Alger.

La rencontre du Cartel pétrolier, du courant de ce mois à Vienne, n’ayant pas enregistré des avancées notables sur ce qui a été convenu, un mois auparavant à Alger, les membres du cartel se réuniront à nouveau à Vienne, mercredi prochain, pour s’entendre sur les moyens et mécanismes à mettre en œuvre pour parvenir à réduire leur production pétrolière, selon l’Accord d’Alger. Même si les déclarations de responsables de certains pays de l’Opep et non Opep réaffirment l’importance et la nécessité de traduire le dit Accord, outre de réaffirmer leur engagement d’œuvrer dans ce sens, notamment au lendemain de la réunion de Doha, des experts de l’Opep, il a été aussi question du marathon diplomatique pour réussir la réunion sur le pétrole, prévue en Autriche, fin du mois courant. Depuis la réunion extraordinaire d’Alger, qui a entériné la convergence des positions de ces membres sur le diagnostic permettant ainsi de dégager un consensus sur la réduction de leur production pétrolière, divergent sur les quotas de production à attribuer pour chaque pays membre de l’Opep. Pour parvenir à dépasser cet obstacle, avant la rencontre de l’Opep à Vienne, pour que celle-ci réussisse à sceller un accord, un ballet diplomatique a succédé à la rencontre des experts de l’Opep, à Doha. Au terme de sa rencontre avec son homologue algérien, Bouterfa, en visite officielle à Téhéran, samedi dernier, le ministre iranien du Pétrole, Bijan Zanganeh, avait rappelé que «tout le monde a accepté les décisions d’Alger», avant d’ajouter que «les discussions actuelles concernent la mise en œuvre des décisions». Pour le responsable iranien, son pays vise à atteindre, après la conclusion de l’Accord des 5+1 avec Téhéran, le niveau de sa production pétrolière d’avant le blocus des Occidentaux. Affichant un optimisme de voir la conclusion de l’Accord pour l’application de celui conclu, à Alger fin septembre dernier, le responsable iranien a déclaré: «Je suis optimiste, quant au fait que nous atteignons un accord, et c’est ce que l’économie mondiale exige aujourd’hui», a-t-il précisé. Autres propos tenus par le ministre iranien, au terme de sa rencontre avec le ministre algérien de l’Énergie, Bouterfa, ont eu trait à la teneur des efforts en cours pour la réussite de la réunion de Vienne sur le pétrole. Il dira, en ce sens, que «le cours des événements et les discussions indiquent que l’Opep peut atteindre un accord durable sur sa production et sur la gestion du marché», a affirmé Bijan Zanganeh, avant de rappeler que l’ensemble des concernés ont «accepté les décisions d’Alger».
De son côté, le ministre Bouterfa, après avoir déclaré être optimiste, quant à une hausse de 50 à 55 dollars du prix du baril de l’or noir, il a averti que «sans l’accord», fin novembre, les prix «chuteront à moins de 50 dollars par baril». Affirmant qu’avant le rendez-vous de Vienne, Alger et Téhéran «continueront de coopérer afin de s’assurer que les pays membres parviennent à s’entendre (fin novembre dans la capitale autrichienne, ndlr)». De son côté, l’autre acteur important au sein de l’Opep et sur le marché pétrolier mondial, après s’être inscrit dans la dynamique de l’Accord d’Alger qui pour rappel, Riyad a continué d’avancer de nouvelles conditions, pour qu’elle s’inscrit dans la dynamique visant à faire réussir la rencontre de Vienne, notamment sur la question de la part des quotas de production pétrolière, en vue d’atteindre la réduction de 1,1 million de b/j pour les pays de l’Opep et une réduction de 600 000 bp/j pour les pays producteurs hors Opep. Le président russe, Vladimir Poutine a assuré, à partir de Lima, en marge du Sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique, (Apec), que son pays «est prêt à geler sa production pétrolière au niveau actuel», il a fait savoir que la Russie «ferait tout ce que ses partenaires de l’Opep attendaient qu’elle fasse». En l’absence de perspectives réelles quant à l’adoption de mécanismes et de moyens, depuis sa conclusion fin septembre dernier, l’Accord d’Alger reste la base sur laquelle devra se traduire la volonté politique des uns et des autres pour le rééquilibrage effectif du marché pétrolier mondial, par la réduction de la production, en vue de voir le prix du baril augmenté, même légèrement, pour être bénéfique aux pays exportateurs de l’or noir, qui font face tous à des difficultés financières.
Karima Bennour

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