Après la décision de certains pays de l’OPEP+ (les 13 membres de l’Organisation des pays producteurs de pétrole et 10 autres pays producteurs, dont la Russie), de prolonger les réductions volontaires de production jusqu’au deuxième trimestre 2024, les prix du pétrole se sont stabilisés hier lundi, conformément à leur objectif.
Les agences spécialisées ont confirmé que l’Arabie saoudite, l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman ainsi que la Russie garderont les vannes resserrées- selon leurs termes- jusqu’en juin 2024. Les mêmes sources, se référant au communiqué officiel, indiquent que « ces réductions volontaires seront progressivement restituées en fonction des conditions du marché ». Les détails de ces réductions sont donnés par les sources officielles des pays concernés. Pour l’Algérie, c’est le ministère de l’Énergie et des Mines qui a précisé dans un communiqué, que la prolongation de la réduction volontaire de la production nationale de pétrole porte sur 51 000 barils par jour (b/j), par conséquent, la production de l’Algérie sera de 908 000 b/j jusqu’à fin juin 2024. L’Arabie saoudite « prolongera sa réduction volontaire d’un million de barils par jour (b/j), mise en œuvre en juillet 2023, jusqu’à la fin du deuxième trimestre de 2024 », a rapporté l’agence de presse officielle saoudienne (SPA), citant une source du ministère de l’Énergie ; sa production restera à environ 9 millions de b/j, bien en deçà de sa capacité de 12 millions de bpj. La Russie a également annoncé une coupe volontaire supplémentaire de sa production de pétrole de 350 000 b/j en avril, 400 000 en mai et 471 000 en juin, a indiqué le vice-Premier ministre russe en charge de l’Énergie, Alexandre Novak, cité dans un communiqué. Le vice-Premier ministre russe a précisé que cette nouvelle réduction volontaire de la production « s’ajoute » à celle de 500.000 barils par jour déjà annoncée par la Russie en avril 2023 et qui court jusqu’à fin 2024. L’Irak a aussi annoncé qu’il prolongera sa coupe volontaire de 220.000 b/j de sa production pétrolière jusqu’en juin 2024 précisant que sa production s’élèvera ainsi à 4 millions de b/j. Les pays membres du groupe de l’OPEP+ qui ont décidé de prolonger les réductions de leurs productions pétrolières ont agi en coordination entre eux pour renforcer la stratégie actuelle de l’alliance OPEP+ destinée à soutenir la stabilité des marchés du brut. Il s’agit de renforcer les efforts préventifs déployés par les pays de l’OPEP+ en vue de soutenir la stabilité et l’équilibre des marchés pétroliers, a-t-on expliqué. Hier, en début d’après-midi, le cours du brent était à 83,34 dollars, confortant, selon les spécialistes, la justesse de la démarche des pays membres de l’OPEP+ qui ont décidé les réductions volontaires de leurs productions pétrolières. Cela n’est pas du goût de commentateurs qui expriment le point de vue des pays consommateurs et qui estiment que « l’OPEP+ cherche à maximiser les profits immédiats de ses membres en réduisant l’offre sur le marché ce qui, face à la demande toujours croissante de pétrole brut dans le monde, peut créer des tensions ». Pour eux, « la question est de savoir jusqu’à quel niveau les prix du brut vont grimper, et pendant combien de temps ils seront plus élevés. Car pour les consommateurs, l’enjeu est de taille », en allusion aux prix du carburant à la pompe. En fait, l’OPEP+ maintient sa volonté d’ assurer la maîtrise du marché pétrolier et à le préserver des interventions « externes » souvent motivées par des considérations de géopolitique dans le but d’affaiblir tel ou tel pays producteur. La Déclaration d’Alger qui a sanctionné le 7ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays exportateurs de gaz (GECF, 29 février- 2 mars) a adopté la même démarche en rejetant à la fois les « prétextes » climatiques et les sanctions unilatérales qui interfèrent dans le marché gazier international.
M’hamed Rebah
