Accueil ACTUALITÉ PREMIER JOUR DE RÉOUVERTURE DES RESTAURANTS ET CAFÉS : À Alger, le rush...

PREMIER JOUR DE RÉOUVERTURE DES RESTAURANTS ET CAFÉS : À Alger, le rush attendu n’a pas eu lieu

0

Les cafés, restaurants, mosquées et hôtels ont rouvert, hier, leurs portes, sur l’ensemble du territoire national. Cette relance de l’activité est toutefois soumise à des « contraintes utiles » d’ordre sanitaire, notamment l’obligation du port du masque et l’ouverture des terrasses donnant sur l’extérieur et l’utilisation d’une table sur deux à l’intérieur de l’établissement de commerce.

En toile de fond : la crainte d’une reprise qui déclenche une nouvelle flambée de l’épidémie de coronavirus. Dans un communiqué diffusé samedi dernier, le Premier-ministre, Abdelaziz Djerad, a chargé les walis de veiller au respect strict des mesures préventives exigées, et même d’organiser des inspections surprises. Par conséquent, précise le même communiqué, en cas de non-respect de ces modalités, les autorités procéderont à la fermeture immédiate de l’établissement.
Dans la capitale, Alger, la plupart des cafés et restaurants ont à nouveau accueilli leurs clientèles, après plusieurs mois de fermeture lié au Covid-19. Alors qu’une partie des commerces a pu rouvrir leurs portes le 7 mai dernier, dans le cadre de l’assouplissement des mesures prises pour lutter contre le coronavirus, les cafés, restaurants – exception faite des fast-foods – et les hôtels n’ont pas eu cette chance. Ils ont dû attendre jusqu’à hier, 15 août, date à partir de laquelle le gouvernement a décidé de la reprise de leurs activités, après plusieurs appels et interpellations de l’Association nationale des commerçants et artisans algériens (ANCA).
Hier donc, après avoir été privés de cafés et restaurants depuis près de cinq mois, les Algériens ont enfin retrouvé les plaisirs de la table hors de chez eux. Beaucoup de gérants et propriétaires de ces établissements s’attendaient à un grand rush devant leurs portes, mais ils ont dû déchanter, avons-nous constaté, hier, dans plusieurs boulevards de la capitale. Dans leurs témoignages livrés au Courrier d’Algérie, ils ont déploré une faible affluence au premier jour de la réouverture des établissements, s’inquiétant pour l’avenir de leur métier.
La méfiance des clients s’explique par la prudence de beaucoup d’entre eux, alors que les professionnels de la Santé mettent en garde contre une deuxième vague de la propagation de Covid-19 avec des cas d’infections qui risqueraient de partir en hausse. 11H30, à Kouba, dans un restaurant sur le boulevard principal du quartier, où en temps ordinaire les cafés et restaurants connaissent un véritable rush dans la mi-journée, des clients issus des différents administrations et institutions financières, il n’y avait personne … hormis un couple qui était en train de manger. Après des mois de fermeture, les gérants de cafés et restaurateurs redoutent ainsi de se retrouver contraints à fermer de nouveau, faute de clients et de ne pas pouvoir payer le personnel.

Les propriétaires se plaignent des charges du loyer
En dépit des mesures de soutien annoncées par le gouvernement, ils s’inquiètent et craignent que leur activité ne survive à la crise et ne pas retrouver son rythme d’avant confinement. « Les aides de 10 000 DA ne nous permettent pas de survivre, c’est des miettes. Malgré cela, beaucoup d’artisans n’ont pas touché les indemnités à cause des contraintes bureaucratiques. Personne ne nous entend », lance, en colère, un gérant de café de Kouba. Touchés de plein fouet par la crise du coronavirus suite aux mesures de confinement, ces artisans en difficulté ont peur pour leur avenir et réclament du gouvernement des mesures supplémentaires, comme des aides pour payer les loyers. « À la reprise de notre activité, la clientèle ne sera pas au rendez-vous. Mais nous, on aura toujours des charges et taxes à payer. Les propriétaires des locaux que nous louons nous mettent la pression pour payer les loyers », a-t-il expliqué.
Il nous assure que devant la « cupidité »  des propriétaires qui font de la surenchère des loyers à leur gré, les restaurateurs et gérants de cafés n’ont pas d’autres choix que de licencier le personnel pour pouvoir tenir encore, ou aller louer dans des quartiers plus loin et peu populaires. « Nous ne comprenons pas pourquoi les autorités ne veulent pas intervenir et mettre de l’ordre dans le marché des loyers. Il est inconcevable d’obliger un locataire de payer en avance la totalité de son bail pour une ou deux années. La crise de coronavirus a dévoilé une réalité amère : il n’est pas certain de parvenir à résister dans cette crise et les propriétaires peuvent mettre fin à nos contrats de location sans être obligés de nous rembourser », nous confie-t-il, souhaitant que le ministre chargé des activités artisanales prenne conscience de ces préoccupations.
Hamid Mecheri

Article précédent4 000 ALGÉRIENS ONT DÉJA REJOINT LE PAYS : La 3ème phase de rapatriement achevée aujourd’hui
Article suivantLe Washingiton Post révèle que le Maroc aussi emboitera le pas aux EAU dans la normalisation arabe avec l’entité sioniste /Palestine : trahisons en chaîne