Profitant de la visite effectuée, hier, par la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN) au port d’Alger, les douaniers ont mis le point sur le «vide juridique» et les difficultés les entravant d’accomplir leurs missions. Ils invitent les élus du peuple à se consacrer au soutien de l’amendement des textes législatifs régissant ce métier, et les protéger davantage, lors de l’exercice de leurs fonctions. Dirigée par Berabah Zebar, président de ladite commission, cette visite a été une occasion pour les députés de s’imprégner de la réalité du port d’Alger, en prévision des prochaines lois de finances, et la taxe douanière. Les élus du peuple se sont enquis des conditions de travail et la performance des moyens de contrôle mis à la disposition des douaniers au port d’Alger, et ce, en compagnie du DG de cette entreprise portuaire, ainsi que les responsables de la PAF et les Douanes. Bien que satisfait des étapes franchies au cours de ces dernières années, le directeur régional des Douanes au port d’Alger, Aïssa Boudergui, a soulevé un vide juridique dans l’exercice de ce métier, insistant sur l’importances d’apporter des amendement pour la protection des agents douaniers. Ce responsable reconnaît, entre autres, que le port d’Alger, à l’instar d’autres ports au niveau national, ne répond pas à certaines normes de sécurité, dont les douaniers en payent les conséquences. Mettant en avant l’importance d’aménager des zones de stokage répondant aux normes de sécurité des marchandises de soustraction. Dans ce sens, il a indiqué que sept cas de vol ont été enregistrés en 2014, et dont les douaniers ont été interpellés bien qu’irresponsables des conditions de sécurité prévalant au port. Le même responsable fait remarquer que les douaniers se trouvent parfois obligés d’assurer la sécurité des marchandises de soustraction, dans le seul but de se protéger, et éviter que des vols et dépassements ne se produisent. Pour lui, Il faut fournir plus d’efforts pour l’amendement des textes législatifs protégeant les douaniers, souvent responsables des faits qui dépassent leur champ de travail. Aïssa Boudergui a encore soulevé des anomalies liées au contrôle des personnes aux besoins spécifiques (Femmes enceintes, personnes âgées et handicapés…) qui, en passant par le couloir vert, transportent illégalement des objets personnels. Une démarche prise en collaboration avec différents intervenants, dont la police, dans le but de fluidifier le mouvement des voyageurs et faciliter la tâche aux catégories fragiles. Sur ce point précis, un député a insisté à ce que cette pratique ne soit pas un acte social, mais une responsabilité impliquant les différents intervenants. Et d’inviter les responsables à introduire des procédures plus performantes pour reconnaître et contrôler davantage les personnes aux besoins spécifiques. Le directeur régional des Douanes au port d’Alger a émis le vœu d’harmoniser, dans les textes de lois, le travail entre les ports algériens. Il plaide aussi pour une meilleure coopération avec les ports de l’outre-mer, souvent point de départ des marchandises prohibées. Il suffit de savoir, par exemple, que le port d’Alger, à l’instar des autres ports d’Algérie, ne dispose pas de détecteurs sophistiqués pouvant scanner l’intérieur du corps humain. Cette opération se fait, note le douanier, par des médecins au niveau des hôpitaux. À signaler qu’un projet de dotation du port d’Alger par des scanners modernes, dotés du système d’archivage et de restitution des archives, est en phase de concrétisation. Cela, en sachant que les scanners déjà existants fonctionnent normalement, selon une expertise effectuée l’année passée. Au port d’Alger, les espaces réservés au stokage de marchandises et de voitures de soustraction ne répondent pas aux normes requises, constatent les députés. Les éléments de la Protection civile ont soulevé, eux aussi, le manque d’unité disposée de moyens nécessaires à l’intérieur du port, pour une meilleure prise en charge des voyageurs, notamment en été.
Salim Nasri