Le président de la Société algérienne de pharmacie, Farid Benhamdine, a plaidé hier pour l’intégration du pharmacien hospitalier dans les réunions de concertations pluridisciplinaires (RCP) sur le cancer pour le choix du traitement et la rationalisation des dépenses. S’exprimant sur les ondes de la Radio nationale chaîne III, Benhamdine a estimé que le pharmacien est en première ligne de la lutte contre le cancer d’autant que cette pathologie est traitée à l’hôpital. Il considère que l’implication du pharmacien, dans les réunions de concertations pluridisciplinaires et la distribution des médicaments anti-cancer, favorise la réussite du Plan national anti-cancer et la rationalisation des dépenses en produits de traitement. Le même intervenant a déclaré à l’occasion ne pas comprendre qu’un cancéreux ait les pires difficultés à se procurer des traitements dans les officines. «Il s’agit notamment de certaines médicaments en comprimés et de produits morphiniques». «C’est inadmissible», s’insurge-t-il. Selon lui, il s’agit d’une situation découlant d’un désaccord entre le ministère de la Santé et la Sécurisé sociale. Toutefois, il estime que les efforts de l’État pour la lutte contre cette maladie ne peuvent donner leurs fruits qu’avec la participation de tous les acteurs de la santé, y compris le pharmacien. Celui-ci s’occupe de tout ce que qui concerne les médicaments, la chimiothérapie, les antalgiques, et la préparation de tous ces produits qui seront par la suite mis à la disposition des malades, explique-t-il. Le pharmacien intervient notamment pour faire de la pharmacie-économique. Il explique dans ce sens l’introduction de thérapies issues de la bio-technologie, appelées également thérapies ciblées, qui coûteraient très cher. Le pharmacien est appelé à veiller pour une meilleure utilisation de ces thérapies, ajoute-t-il. Le pharmacien hospitalier assiste aussi aux réunions de concertations pluridisciplinaires pour le traitement du cancer. Il est là pour apporter son expertise sur le choix des médicaments, l’adhésion du patient au traitement, favoriser le bon usage du médicament, et surtout veiller à la rationalisation des dépenses. Tout cela en tenant compte de minimiser les coûts, étudier les coûts et efficacité, coûts et utilités et, enfin, coûts et bénéfice, précise-t-il. Évoquant la formation, le même responsable a appelé à l’introduction d’une spécialité de pharmacien-oncologue pour dispenser aux étudiants une formation universitaire, ciblée dans le traitement du cancer. «Nous avons demandé d’introduire une spécialité de pharmacien-oncologue dans la formation universitaire des pharmaciens», a-t-il rappelé. Affichant à ce propos un espoir, quant à l’aboutissement de la demande formulée auprès des autorités concernées. Il a regretté à ce titre que chez nous dès que le médecin, le spécialiste ou le pharmacien termine ses études, il est obligé de s’auto-former continuellement, alors que la formation revient, obligatoirement, à l’État.
Au sujet des dépenses, Benhamdine a précisé que près de la moitié (50%) du budget alloué à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) va aux traitements anti-cancer. Observant une augmentation de la facture pharmaceutique, l’orateur a fait remarquer que l’enveloppe budgétaire 2005-2012 pour le traitement du cancer a presque multiplié par vingt. Les thérapies ciblées coûtent très chèr, a-t-il noté. Dans la même optique, il a rappelé qu’une enveloppe budgétaire de 178 000 milliards de dinars a été dégagée pour l’exécution du Plan cancer 2015-2019. 40% des décès dus au cancer pourraient être évités, grâce à la prévention, a-t-il encore assuré.
Ania Naït Chalal