L’intégration régionale, notamment à l’échelle africaine, sonne dans l’air du temps. Ce concept a été réaffirmé très récemment du côté algérien par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et a également été corroboré par des experts d’instances internationales et africaines.
C’est ainsi que plusieurs chefs d’État africains ont entamé un ballet continu de visites à Alger. Pour la plupart de ces visites, le volet politique, notamment sécuritaire dans le continent africain, se taillait la part du lion. Cependant, ça aura été également des occasions d’explorer le raffermissement des relations économiques, commerciales et d’investissements. La dernière visite en date d’un président africain à Alger, celle du président sud-africain, Jacob Zuma, a été clôturée hier mercredi à Alger avec en prime, la tenue, en présence de plusieurs ministres des deux pays, de la 6ème session de la haute Commission bilatérale de coopération algéro-sud-africaine. Une rencontre destinée à booster la coopération multisectorielle, ainsi que les échanges entre les deux pays. Arrivé à la tête d’une importante délégation incluant aussi des hommes d’affaires, le président Zuma a eu un tête-à-tête avec Abdelaziz Bouteflika sur des questions régionales et internationales d’intérêt commun. La paix et la sécurité en Afrique, ainsi que la progression du NEPAD et l’intégration économique africaine, ont figuré également à l’ordre du jour des entretiens qui se sont déroulés entre les deux chefs d’État. S’exprimant à l’issue de son entretien avec le président Bouteflika, le président Jacob Zuma a affirmé que l’Algérie était un partenaire «stratégique» pour l’Afrique du Sud. «L’Afrique du Sud considère l’Algérie comme un partenaire stratégique dans la région d’Afrique du Nord, et nous œuvrons dans le sens de faire en sorte que les relations politiques bilatérales, soient traduites sur le terrain dans le domaine économique et commercial», a déclaré le président sud-africain. Il existe «différentes opportunités» pour le renforcement des relations commerciales et d’investissement entre les deux pays, a encore dit Jacob Zuma, annonçant que l’Algérie et l’Afrique du Sud se sont accordées à avoir, au niveau de leurs responsables, des rencontres et des discussions «plus fréquentes». Se félicitant des résultats de la coopération dans plusieurs domaines, notamment la science et les technologies, les arts et la culture, la défense et la sécurité, le président Zuma a rappelé que l’Afrique du Sud a identifié plusieurs autres domaines de coopération avec l’Algérie, citant notamment, l’enseignement supérieur, la recherche scientifique, la formation, les travaux publics, l’habitat, les technologies de l’information et de la communication, le transport, l’emploi, le tourisme et l’énergie. Lui emboitant le pas, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et son homologue sud-africaine, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Maite Nkoana Mashabane ont déclaré en chœur que l’Algérie et l’Afrique du Sud aspirent à construire un partenariat stratégique permettant le renforcement de leur coopération dans différents domaines notamment économiques à la mesure des relations politiques solides qui existent entre les deux pays.
Bouchouareb plaide pour des « réussites africaines exemplaires »
En ce qui le concerne, le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb a exhorté les hommes d’affaires algériens et sud-africains à multiplier leurs efforts, afin de donner une nouvelle impulsion aux relations économiques entre les deux pays. «Le niveau actuel des échanges et des investissements est loin de refléter le véritable potentiel qui est le nôtre», a en effet déclaré Abdessalem Bouchouareb, lors d’une rencontre économique algéro-sud-africaine, tenue consécutivement à la visite du président Jacob Zuma à Alger. Les défis du développement, a poursuivi Abdessalem Bouchouareb, «imposent, dès aujourd’hui à donner une impulsion nouvelle» à la coopération multisectorielle ainsi qu’aux échanges entre les deux pays. Appelant les opérateurs à redoubler d’efforts et d’initiatives pour conférer au partenariat algéro-sud-africain «la portée et la dimension qu’il mérite», le ministre a souligné la nécessité d’explorer les complémentarités existantes entre les deux pays, pour donner naissance à des «réussites africaines exemplaires». Le ministre a cité plus particulièrement le secteur des mines où l’Afrique du Sud capitalise une longue expérience, mais également l’agroalimentaire, l’industrie électrique, l’électronique, l’automobile, le textile, l’industrie pharmaceutique et les TIC, le bâtiment, les travaux publics ainsi que l’énergie. Secteurs qui méritent d’être classés en pôle position en matière de coopération entre l’Algérie et l’Afrique du Sud, et dont l’objectif ultime consiste à créer un moteur de développement pour l’Afrique, a souligné Abdessalem Bouchouareb. Les efforts des deux pays, dans le cadre de l’initiative du Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique), témoignent de cette volonté de «réinventer l’avenir du continent», a-t-il ajouté.
Mohamed Djamel