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Patrimoine culture et artistique : «le chaâbi est une musique nationale»

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Le chaâbi est « une musique nationale », a soutenu l’interprète de ce genre musical et membre du projet « Patrimoine, pratiques culturelles et artistiques en mouvement », du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC). Animant, jeudi à Oran, une conférence sur « Les traces du chaâbi en Algérie », Réda Doumaz a rejeté les dires que la musique chaâbie soit réduite à l’Algérois, soulignant que « Alger, Koléa, Médéa, Blida, Annaba, Souk-Ahras, Mostaganem, Béjaïa et Jijel ont été des haltes dans l’histoire des ancrages du chaâbi et de ses secrets ». « A ce jour, nous n’avons qu’une variante anecdotique d’une histoire bien plus complexe », a-t-il ajouté, suggérant de remonter aux racines de ce chant populaire qui n’a pas fini de livrer ses secrets. Pour ce chanteur, le genre chaâbi est le fruit d’un amalgame de plusieurs filiations depuis l’héritage musical gréco-persan, l’école classique arabe des luthistes, l’école andalouse de Zyriab, l’école maghrébine ancienne d’Ibn Baja qui se déversa en gharnati, sanaa, malouf, hawzi et aroubi depuis la fin du 19ème siècle.
Par ailleurs, Réda Doumaz a rappelé que le chaâbi a produit de nouvelles sonorités et fait connaître et aimer de grands poètes maghrébins, essentiellement auprès des couches populaires opprimées par le joug colonial. « Il est plausible d’asseoir le chaâbi sur les apports des traditions, des contes et légendes, des pratiques mystiques, des rites et cultes, a-t-il encore souligné ajoutant qu’il y a d’abord le verbe et sa forme de poésie d’expression populaire dans les langues maternelles dite melhoun.
Le chaâbi est une musique vivante et ouverte, qui se nourrit des apports de son époque, de par la structure de l’orchestre et aussi par l’écoute et l’attention portée aux œuvres des grands centres de la production musicale mondiale du moment.
Il puise aussi dans la hadra des musiques confrériques et toutes les formes musicales maghrébines, a-t-il ajouté. Lors d’un débat riche et fructueux, un autre chercheur associé du CRASC, Hadj Miliani a mis en exergue l’importance historique du chaâbi qu’il considère comme « un marqueur de notre identité nationale, une musique naionale ». Né en 1956 au sein d’une famille de mélomanes, dans un quartier populaire où les fêtes sont omniprésentes, Reda Doumaz a choisi de terminer ses études pour devenir cadre supérieur dans une entreprise nationale, avant de se vouer totalement à sa passion. La radio contribue à le faire connaître dès 1985 et trois enregistrements lui ont valu la reconnaissance du public.

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