À la Capitale, la pénurie du lait en sachet devient chronique. Le manque ou la disponibilité de cette denrée alimentaire se mesure à la longueur des files d’attentes qui se forment dès les premières heures de la journée pour s’en approvisionner. C’est en tout cas là, un constat observé hier à Alger. Il reste à s’interroger sur l’origine de cette pénurie qui suscite l’appréhension des consommateurs. En effet, à peine les premières lueurs du jour apparaissent, les épiceries du quartier, voire même l’unité de fabrication et ou de distribution du lait en sachet, à travers la wilaya d’Alger, sont prises d’assaut par des dizaines de consommateurs, a-t-on constaté. C’est le cas de Karim, père de famille, que nous avons rencontré dans la matinée d’hier, à Kouba. «Même pas un seul sachet de lait. Je pensais qu’il était encore tôt ! C’est un vendredi, normalement les gens profiteront pour faire la grâce matinée…», s’est lamenté notre interlocuteur qui revient bredouille chez lui. «C’est la chasse au lait. Même ceux qui viennent à 8 heures du matin s’avéreront des lève-tard. Il est 10 heures du matin», réplique un commerçant qui tient une boutique d’alimentation générale, juste avant que Karim ne s’en aille, déçu. Selon les témoignages recueillis sur place, cette situation est observée un peu partout à Alger. Autrement, l’information s’est répandue telle une trainée de poudre et tout le monde parle de pénurie. En fait, et en raison de cette forte pression sur une denrée fortement convoitée par les ménages, même ceux qui se lèvent à l’aube faire le parcours du combattant, forcés à faire la queue, et caresser l’espoir de se voir acheté un sachet de lait, deux tout au plus, et rentrer rassurer chez-soi. C’est le cas de El hadj Saïd, un septuagénaire, venu récupérer 4 sachets de lait, que le commerçant de connaissance lui a soigneusement cachés dans le frigo. «Heureusement, j’ai eu de la chance cette foi-ci. En sortant de la prière d’El Fadjr, je me suis dépêché sur la route afin de réserver les premières places devant la boutique. Car, souvent, les gens s’approvisionnent en quantité», a-t-il témoigné pour faire état du fort engouement des citoyens devant les épiceries.
Mohamed Amrouni
