Accueil ACTUALITÉ NIGER : La Cedeao prépare-t-elle une intervention militaire ?

NIGER : La Cedeao prépare-t-elle une intervention militaire ?

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La réunion des chefs d’état-major des armées des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui devait se tenir hier, a été repoussée sine die, d’après le site d’information russe, Sputnik.
Pour « des raisons techniques », ont expliqué des sources militaires régionales citées par le site russe qui précise que les chefs d’état-major de la CEDEAO devaient faire part à leurs dirigeants « des meilleures options » pour donner suite à leur décision d’activer et de déployer sa « force en attente ». En effet, les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, réunis jeudi à Abuja, ont décidé « l’activation immédiate » d’une force régionale pour « rétablir l’ordre constitutionnel » au Niger.
Ils ont reçu le soutien du gouvernement français, selon un communiqué publié jeudi dans la nuit par le ministère français des Affaires étrangères, cité par Sputnik qui rapporte également que, interrogée par la presse française samedi dernier sur l’engagement de la France dans une éventuelle intervention militaire de la CEDEAO au Niger, la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna avait répondu que « nous n’en sommes pas là », et que ce devrait être aux « chefs d’Etat des pays de la région de prendre la décision d’intervenir et de fixer le cadre de cette éventuelle intervention ». L’agence chinoise d’information, Xinhua french, a fait savoir que le président CapVerdien, José Maria Neves, a déclaré vendredi qu’il ne soutenait aucune intervention militaire au Niger, au motif qu’une telle opération ne ferait qu’aggraver la situation en transformant la région ouest-africaine « en un espace explosif ».
« Je ne soutiens pas la résolution de ce conflit par la force, je pense que nous devons tous travailler à la restauration de l’ordre constitutionnel, mais en aucun cas par une intervention militaire ou un conflit armé en ce moment », a souligné M. Neves qui s’adressait à la presse, lors d’une visite sur l’île de Fogo. Il faut « beaucoup de prudence et beaucoup d’intelligence » dans l’analyse de la possibilité d’envoyer la force militaire pour « rétablir l’ordre constitutionnel » au Niger, a-t-il ajouté, soulignant que « les crises devaient se résoudre par la négociation ». La même source indique que, par contre, la Côte d’Ivoire va fournir un bataillon à la « Force en attente » de la CEDEAO pour une intervention militaire au Niger. « La Côte d’Ivoire a pris toutes les dispositions pour l’opération », a déclaré à la presse le président ivoirien Alassane Ouattara de retour d’Abuja (Nigeria) où il a pris part jeudi à une réunion extraordinaire de la CEDEAO sur la situation au Niger.
« Le plan a été validé, les chefs d’état-major auront d’autres conférences pour finaliser les choses mais ils ont l’accord des chefs d’Etat et de gouvernement pour que l’opération démarre dans les plus brefs délais », a indiqué M. Ouattara. « Je viens de donner instruction au chef d’état-major des armées de commencer la mobilisation de ses troupes », a poursuivi M. Ouattara, soulignant que son pays devrait fournir « entre 850 et 1.100 hommes » aux côtés des éléments du Nigeria et du Bénin « en attendant que d’autres pays les rejoignent ». Parallèlement, selon le site russe Sputnik, un rassemblement près de la base française à Niamey a réuni le 11 août des milliers de partisans des militaires ayant pris le pouvoir.
« A bas la France, à bas la Cédéao », ont scandé les manifestants dans le calme. La même source précise que les manifestants ont brandi des drapeaux russes et nigériens et crié leur soutien aux militaires au pouvoir, en particulier à leur chef, le général Abdourahamane Tiani.
Les militaires nigériens ont pris la France, ex-puissance coloniale, pour cible privilégiée, l’accusant d’être à l’origine de la décision de la Cédéao. La France, alliée du Niger avant le coup d’Etat et soutien indéfectible du président renversé, y compte quelque 1.500 hommes engagés avec l’armée nigérienne dans la lutte contre les groupes jihadistes au Sahel, rappelle Sputnik.
M’hamed Rebah

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