136 journalistes tués dans la bande de Ghaza depuis le 7 octobre dernier. Maintenant, c’est la chaine Al Jazeera à El-Qods, qui est menacée de fermeture. Quel autre mauvais coup prépare Netanyahou ?…
Haine indicible. C’est sur son lit d’hôpital, après une opération chirurgicale, que Benjamin Netanyahou a annoncé, lundi dernier, qu’il allait fermer les bureaux d’Al-Jazzera à El-Qods. « La chaîne terroriste al-Jazeera ne diffusera plus (d’El-Qods). J’ai l’intention d’agir immédiatement pour arrêter les activités de la chaîne » a-t-il déclaré précisément. Il réagissait à l’adoption par le parlement israélien d’une « loi permettant d’interdire la diffusion en Israël de médias étrangers ». Le parti de Netanyahou avait qualifié la TV Al-Jazzera d’être « un organe de propagande du Hamas et d’avoir participé activement au massacre du 7 octobre ». Il faut un certain culot pour montrer du doigt un média alors que presque tous les médias occidentaux, notamment ceux du groupe de Drahi, ne font plus de journalisme mais de la propagande qui dépassent de loin les performances de Joseph Goebbels, le ministre nazi. L’annonce de Netanyahou révèle qu’effectivement l’entité sioniste est en guerre contre les médias et les journalistes. « Le nombre de journalistes tués par l’armée israélienne s’est élevé à 136 depuis le début de la guerre génocidaire dans la bande de Ghaza », peut-on lire sur le communiqué publié par les autorités palestiniennes de Ghaza. 136 journalistes tous médias confondus. Si les uns ont été victimes des bombardements, de leurs maisons, par l’aviation israélienne, d’autres ont été abattus par des snipers de l’État sioniste. Tous ont été ciblés parce qu’ils étaient des journalistes. Comme l’a si bien résumé le secrétaire général de Reporters Sans Frontières (RSF), Christophe Deloire. « Ces journalistes ne sont pas des chiffres, ce sont des voix qu’Israël a réduites au silence. Des témoignages en moins sur la catastrophe qui se déroule en Palestine, des vies éteintes…depuis le 7 octobre, aucun endroit de Ghaza n’est sûr, aucun journaliste de Ghaza n’est épargné, et le massacre ne s’arrête pas. Nous réitérons notre appel urgent à protéger les journalistes de Ghaza » a-t-il notamment demandé à la communauté internationale, tout en accusant explicitement Israël. 136 journalistes tués et aucune condamnation des pays vertueux et défenseurs des droits humains que sont les pays de l’Occident. Avec l’adoption, par Israël, de la loi interdisant « les médias étrangers » (en réalité il s’agit d’Al Jazeera) à travailler dans les territoires d’Israël et même les territoires palestiniens occupés, le doute n’est plus permis ; l’État hébreu avec toute sa composante, parlement et gouvernement, est totalitaire, cruel, sauvage, complétement déshumanisé. Les masques sont tombés. Les médias occidentaux auront fière allure lorsqu’ils voudront encore présenter l’État-juif comme « la seule démocratie de la région ». Bien que le ridicule ne tue pas. Israël peut tuer des enfants, des femmes, des vieillards ou des journalistes par centaines, les médias européens et américains tournent le regard et gardent le silence. A quelques rares exceptions. Le monde a en mémoire le coup de la fiole agitée avant l’invasion de l’Irak, il se souvient du coup des cadavres de Timisoara avant l’exécution de Ceausescu et de sa femme, il y a eu maintenant le génocide en Palestine dont seule la chaîne Al Jazeera retransmet, vaillamment et avec le courage de ses journalistes, les images et son témoignage. Voilà pourquoi Netanyahou et son parlement veulent réduire au silence cette chaîne. L’unique réaction à cette entrave du droit à l’information est venue des Etats-Unis, allié inconditionnel d’Israël. Ils considèrent, par la voix de la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, que la fermeture d’Al Jazeera « serait une décision préoccupante…nous croyons à la liberté de la presse ». En disant cela, la porte-parole croit être encore crédible. Comment croire un pays qui envoie des armes à l’agresseur et qui parachute des vivres aux agressés affamés ? La déclaration des droits de l’homme devient une supercherie. Tout comme les beaux discours « démocratiques » servis de manière sélective par les pays « bien-pensants ». Ceci dit, il est à craindre que si la décision de fermer la chaîne Al Jazeera n’est intervenue que maintenant et pas avant, qu’il s’agit d’un programme planifié. Celui de la solution finale du peuple palestinien de la bande de Ghaza. Netanyahu la voudrait-il sans témoin ? Non par peur d’éventuelles sanctions, mais pour camoufler son vrai visage de monstre et continuer à berner l’opinion mondiale. Quoiqu’il en soit, soulignons simplement que le réveil des consciences commence à gagner du terrain et les langues à se délier pour condamner les dirigeants sionistes. Il suffit de se connecter aux réseaux sociaux pour s’en convaincre !
Zouhir Mebarki
