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NACER DJABI, BOUALEM AMOURA ET SAID SALHI PARLENT DE LA PROCHAINE RENTRÉE SOCIALE : «Elle sera mouvementée et bouillonnante»

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Intervenant en marge de la rencontre des Dynamiques de la société civile, organisée hier à la Safex d’Alger, avec les partis politiques des deux pôles (Alternative démocratique et Forces du changement) ainsi que de personnalités nationales, des acteurs de la société civile ont affirmé s’attendre à une rentrée sociale «très mouvementée» sur tous les plans. Le Mouvement populaire n’ayant pas été satisfait dans ses revendications, sera plus renforcé, ont-ils prédit. C’est le cas également pour les travailleurs de plusieurs secteurs, dont ceux de l’Éducation nationale qui comptent reprendre la contestation pour appeler à la prise en charge de leurs revendications socioprofessionnelles à travers l’organisation de marches et de grèves cycliques. Cette rencontre intervient, faut-il le souligner, au lendemain du 27e vendredi de mobilisation populaire pacifique pour le changement.

Said Salhi, vice-président de la LADDH :
«La rentrée sociale s’annonce chaude et difficile car le mouvement populaire reprend en force et avec détermination et on l’a vu avant hier (vendredi NDLRD). Devant cet état de fait, et autant qu’acteur de la société civile, nous voulons tirer la sonnette d’alarme car, à notre sens, il n’y a plus de temps à perdre pour aller vers des solutions réelles et effectives qui répondent aux aspirations du peuple. Aujourd’hui, nous sommes convaincus que les Algériens peuvent s’entendre et qu’il y a possibilité d’aller vers un compromis. C’est dans cette optique que la société civile travaille depuis le mois de mars avec différents acteurs et sensibilités et différentes orientations avec qui elle n’avait pas l’habitude de se réunir. Il faut noter dans ce contexte qu’il y a deux tendances lourdes dans la société, ceux qui veulent aller aux présidentielles et ceux qui veulent aller au processus constituant. Pour nous, il y a possibilité d’aller vers un compromis entre les deux, soit vers une solution consensuelle. Mais le plus important  travail à faire est surtout de garder la cohésion et l’union du mouvement populaire, car c’est la seule garantie qui permet d’espérer une solution à la hauteur des aspirations du peuple algérien.»

Boualem Amoura, président du SATEF :
«Les Algériens ont prouvé, hier lors du 27ème vendredi de mobilisation, qu’ils sont fiers de leur Révolution et qu’ils sont dans la résistance, ils étaient plus nombreux que les vendredis passés. Cela prouve qu’à partir de la rentrée sociale, prévue la semaine prochaine, le peuple ira vers le durcissement du mouvement.
Certains crient même à la désobéissance civile, ce que nous n’encourageons pas, d’ailleurs, car il lui faut une préparation et un encadrement, et nous n’avons pas les moyens de le faire. À notre niveau, c’est-à-dire dans le secteur de l’Éducation, nous allons reprendre la lutte pour la prise en charge de nos revendications socioprofessionnelles. Nous avons décidé de renouer avec la protestation car depuis le 22 février dernier nous avons laissé de côté nos problèmes sectoriels ce que les travailleurs nous ont reproché. La preuve nous sommes là aujourd’hui (hier NDLR) à mener un dialogue avec les partis politiques et les personnalités nationales pour sortir l’Algérie de sa crise.»

Nacer Djabi, sociologue :
« Je suis persuadé qu’on va vivre un durcissement du mouvement populaire à partir de septembre prochain. Les Algériens s’aperçoivent qu’ils ne sont pas pris au sérieux par le pouvoir et que ce dernier a une feuille de route qui exclut tout dialogue sérieux. La preuve en est dans la démarche du panel, sa composition et sa logique de travail. Les Algériens sont convaincus que cette structure a très mal entamé sa démarche. Il y a de l’incertitude dans l’air. Les visages du panel n’ont pas de légitimité et n’ont pas convaincu le peuple. Pour ce qui est de la menace de recourir à la désobéissance civile, à mon avis il faut d’abord définir le véritable sens de cette démarche et notamment son objectif. Pour moi cette question reste très ambigüe.»
Ania Nait Chalal

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